Auteur et compositeur de talent, on oublierait presque parfois que Ne-Yo est aussi un interprète. Et si "Beautiful Monster", premier extrait de son quatrième album "Libra Scale", est une réussite du point de vue de la production et des paroles, il met pour la première fois à jour les faiblesses du chanteur en termes d'interprétation. Sa voix, sa justesse, et la façon dont il délivre les paroles ne sont pas en cause. Ne-Yo est un chanteur doué, qui s'inspire sans complexe de son idole, Michael Jackson.
Ce qui coince, pour la première fois, c'est que Ne-Yo s'est créé avec "Beautiful Monster" un titre sombre, un peu étrange et dérangeant. S'aventurant sur le thème du monstre, du danger, de l'amour qui fait mal et qui fait peur, Ne-Yo s'ouvre forcément à la comparaison avec Lady GaGa. Mais l'artiste avec qui la comparaison est la plus pertinente est plutôt Rihanna. Pour elle, Ne-Yo a écrit "Russian Roulette", une ballade épique, sombre et entêtante, dont la chanteuse sublimait chaque mot. Ici, Ne-Yo apparaît trop sage, trop lisse pour réellement faire ressortir la force des mots qu'il a écrits. Dommage, parce que "Beautiful Monster" est, comme [musique:284650 "Closer"] il y a deux ans, un hymne dance produit de main de maître par Stargate et incroyablement entêtant. Les limites de Ne-Yo ne devraient pas empêcher le titre de devenir un hit des dancefloors - et de nombreux artistes se contenteraient d'un tel compromis -, mais on ne peut s'empêcher de se demander ce que "Beautiful Monster" aurait donné interprété par un autre...
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