Quand deux monstres sacrés partagent la tête d'affiche d'un film, cela donne "Borsalino", que W9 rediffuse ce soir à partir de 21h05. Dans ce film signé Jacques Deray, sorti en 1970 et vu par près de 5 millions de personnes à l'époque, Alain Delon et Jean-Paul Belmondo évoluent dans le Marseille des années 1930, dans la peau de deux gangsters. Le premier se nomme Roch Siffredi et sort tout juste de prison. Le nom du personnage a d'ailleurs inspiré des années plus tard un certain Rocco Antonio Tano, célèbre acteur X, qui a choisi de s'appeler Rocco Siffredi en hommage au personnage de "Borsalino".
Jean-Paul Belmondo incarne quant à lui François Capella, qui a pris sous son aile une certaine Lola (Catherine Rouvel), ancienne protégée de Roch Siffredi. C'est à coups de poings que les deux hommes au fort tempérament vont s'expliquer et finir par sympathiser et s'associer. Ils vont se lancer alors dans des opérations de petit banditisme, avant d'entreprendre une remarquable ascension au sein de la pègre marseillaise. On les verra ainsi enlever un cheval de course, organiser des matchs de boxe truqués et profiter des petits plaisirs de la vie. Si la jeune génération adepte du jeu vidéo "GTA V" ne sera pas dépaysée par cet univers, il est bon de rappeler que "Borsalino" est à l'origine l'adaptation du livre "Bandits à Marseille", signé du célèbre journaliste sportif Eugène Saccomano.
Une affiche qui ne passe pas
La sortie de "Borsalino" a occasionné une brouille entre les deux acteurs français en raison de son affiche. Alain Delon, qui produisait le film via sa société Adel Productions, s'était engagé contractuellement à ce que son nom n'y apparaisse qu'une seule fois, au même titre que celui de Jean-Paul Belmondo. Mais l'acteur français a été mis devant le fait accompli et a eu la surprise de constater que le nom de son partenaire figurait au final deux fois puisque, en lieu et place du nom de sa société de production, Alain Delon avait choisi de mettre son propre nom. "Bebel" avait décidé de porter l'affaire devant la justice et obtenu gain de cause deux ans plus tard. Mais le mal était fait et les deux hommes sont restés brouillés pendant des années. Ils se sont néanmoins retrouvés en 1998 dans le film "Une chance sur deux", mis en scène par Patrice Leconte.
