Hier, France Télévisions a donné hier le coup d'envoi de la première phase de la grande réforme de France 3 voulue par la présidente Delphine Ernotte. Objectif : doubler d'ici 2020 le volume de programmes issus des antennes régionales de France 3. Un engagement inscrit dans le marbre du contrat d'objectifs et de moyens passé avec l'Etat.
"Autonomie relative"
Pour ce faire, France 3 va notamment réorganiser ses antennes locales à partir du 1er janvier 2017. Exit ainsi les quatre grands pôles régionaux pilotant les 24 rédactions régionales qui produisent notamment chaque jour les "19/20" régionaux à succès. Le réseau France 3 se réorganise en 12 directions régionales, auxquelles il faut ajouter la direction territoriale de Corse, collant ainsi au nouveau découpage administratif français. "L'objectif est de donner une autonomie éditoriale plus forte aux régions", explique Yannick Letranchant, directeur délégué du réseau régional de France 3. Avec cette réorganisation, France 3 revient ainsi à la situation d'avant 2010, date de création des quatre pôles régionaux par l'équipe de Patrick de Carolis.
A la tête de ces directions régionales, on retrouvera 13 personnalités dotées d'une double casquette éditoriale et managériale. Ces nouveaux directeurs et directrices proviendront de France 3 mais aussi d'autres chaînes du groupe. C'est le cas par exemple d'Isabelle Staes, grande reporter à France 2, qui prendra la tête de la direction PACA. Ces nouveaux pôles de décision se verront doter d'une "autonomie relative" et pourront ventiler elles-mêmes les budgets alloués par la direction de la chaîne.
Plus de décrochage régionaux
"On veut faire monter en puissance nos programmes régionaux et donner davantage de visibilité aux régions sur l'antenne et le numérique", explique Yannick Letranchant. Un objectif qui sera notamment atteint par la production et la mise à l'antenne de davantage de programmes créés par les antennes régionales. Dès janvier, une case du mercredi matin sera ainsi dédiée à une offre régionale pour des documentaires et magazines, au lieu des programmes jeunesse. France 3 planche aussi sur la création d'un magazine "découverte" produit en régions.
Parallèlement, France 3 veut multiplier les décrochages événementiels, que ce soit pour une région, une zone de France, voire pour tous les téléspectateurs de France 3. Samedi 10 décembre par exemple, France 3 a cassé son antenne nationale, remplaçant "Zorro" par un programme sur la "Fête des lumières" à Lyon, produit par ses équipes locales. Un pari gagnant puisque la chaîne a réuni 2,4 millions de téléspectateurs (11,0% de PDA). A l'avenir, les patrons des 13 directions devraient pouvoir plus facilement programmer des émissions en prime time pour leur région, tandis que l'antenne nationale en diffusera un autre.
Pas de rallonge budgétaire
Côté moyens financiers et humains, France 3 devra faire avec ceux dont elle dispose actuellement. Pour financer cette "montée en puissance" éditoriale de son réseau, elle devrait notamment prélever des ressources dans le budget national. La chaîne compte aussi sur l'enrichissement en compétences de ses salariés en régions. Le réseau régional de France 3 représente actuellement près de la moitié du budget de France 3 (360 millions sur 800) et pèse à lui tout seul près du tiers des salariés de France Télévisions avec environ 3.400 salariés.
