La fin d’une grande saga pointe son nez avec la sortie de la première partie du dernier volume des aventures des apprentis sorciers. La décision de couper le film en deux est plus que douteuse, sachant que chaque épisode était le résultat de cruels choix d’adaptation, et s’en sortait plus ou moins bien. Le sixième épisode perdait ainsi la saga dans une histoire qui se réveillait dans ses dernières minutes. Le niveau est-il ici relevé ? Oui. Fatalement, couper l’histoire en deux évite d’avoir à trier et le fan de base ne risquera plus de hurler à l’adaptation trompeuse. Seulement, Les Reliques de la Mort n’était sûrement pas le roman le plus dense, son noyau étant basé sur une situation d’attente. La prise de risque est amoindrie, et les studios peuvent encore plus essorer l’éponge Harry Potter.
De sombres perspectives, enfin !
Après les deux premiers films de la saga, chaque sortie s’accompagnait de la traditionnelle ritournelle : "celui-ci est plus sombre que les autres". Ce n’était qu’à moitié vrai dans les trois épisodes précédents, et c’est avec plaisir qu’on aperçoit enfin la vraie noirceur qui parcourt les bouquins de J.K. Rowling.
Le conflit entre les mangemorts et les sorciers, avec les moldus (nous) entre eux, fait un grand bond en avant dans la dureté. Les relents de jeunesse hitlérienne du cinquième film se mutent dans ce septième en milices néo-nazies avec rafles, affiches de propagandes (au même graphisme que celles des années 30), et villages en ruines style "fin du monde". Là où les précédents films restaient timides dans la cruauté, celui-ci laisse libre court à la violence des fidèles de Voldemort.
Can’t read my Potter Face (air connu)
Encore plus que les autres, le dernier Harry Potter ne s’adresse qu’aux fans de la saga. Les novices et spectateurs occasionnels ne seront pas aidés : si vous n’avez pas les autres films (ou livres) en tête, il y a de fortes chances que vous ne compreniez rien. Une flopée de noms bizarres sont balancés et si certains ne vous font pas tilter, rien ne sera expliqué.
Les trois personnages principaux évitent leur rentrée des classes et se cachent dans la forêt, tels des résistants de la magie noire. La majeure partie du film se passera donc en isolement, avec ses séquences parfois trop longues et au rythme inégal. Heureusement, beaucoup d’informations sont données, et même si l’enquête sur les Horcruxes (objets magiques que recherchent Harry et ses amis) tourne rapidement en rond, on ne s’ennuie pas. Le film surprend aussi, car pour la première fois nos héros se retrouvent assez longtemps dans le monde "normal", et n’y passent plus vite fait bien fait comme précédemment.
La première partie des Reliques de la mort est plus que plaisante. On a enfin l’impression que les choses bougent (alors que les personnages passent leur temps à se cacher, quel paradoxe !), et après plusieurs épisodes semblant ne servir que de transition, l’importance des enjeux se fait enfin bien ressentir. La suite, vite !
