L'audiovisuel extérieur est en deuil après le meurtre samedi de Claude Verlon et Ghislaine Dupont. Les deux journalistes à Radio France Internationale (RFI) avaient été enlevés un peu plus tôt dans la journée lors d'un reportage dans le nord du Mali. Les pouvoirs publics et l'ensemble des dirigeants des médias ont unanimement dénoncé ces crimes et ont tous affiché leur solidarité avec les familles des victimes et les équipes de RFI. Le ministère des Affaires étrangères a promis de faire la lumière sur les conditions et les circonstances des décès.
Ce matin Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a indiqué que, sur place, l'enquête avançait. "Des opérations sont en cours pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements", a-t-il déclaré sur RTL. Un peu plus tard dans la matinée, les autorités maliennes ont fait savoir qu'elles avaient arrêté dix suspects. Une information à prendre avec prudence puisque, à 10h30, personne ne la confirme à Paris.
"On reste au Mali et on couvrira les élections"
Ce matin, Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde, la maison mère de RFI, était l'invitée d'Yves Calvi sur RTL. Depuis Bamako, où elle s'est rendue pour accompagner le rapatriement des corps des deux journalistes, la dirigeante a expliqué ne pas avoir tellement plus d'informations. "Les militaires français ont pris des risques pour retrouver au plus vite nos amis et collègues, a-t-elle expliqué. La population de Kidal est indignée. Cet assassinat ne correpond pas à leur façon de faire. Les habitants sont particulièrement choqués."
"On ne comprend pas les raisons de cet assassinat", a déclaré la dirigeante, qui évoque plusieurs pistes : celle du crime crapuleux ou celle d'un acte délibéré et préparé. Marie-Christine Saragosse a certifié que ses journalistes continueraient à couvrir l'actualité malienne. "On ne veut pas aller à Kidal aujourd'hui mais, néanmoins, on reste au Mali et on couvrira les élections. On sera là où il est nécessaire que nous soyons", a-t-elle promis en déplorant que, dans les conflits, les journalistes soient devenus "des cibles" et pas uniquement des témoins.
