Toute source audio confondue (linéaire et digitale), 95,1% des Français écoutent un contenu audio au moins une fois par mois d'après l'étude Global Audio 2022 de Médiamétrie. Vous l'avez compris, le numérique démultiplie les offres audio comme elle l'a fait, avant cela, pour la vidéo.
Et à chacun son vocabulaire, les développements numériques du son sont communément regroupés sous le terme d'audio digital, mais disons audio tout court, c'est plus simple.
Des audiences qui comptent
Alors effectivement, l'offre audio est multiple. En premier lieu, on pense aux stations de radio qui diffusent leur flux linéaire sur smartphones. C'est 53% de l'écoute audio numérique. Le replay des émissions de radio représente 4% du volume d'écoute. Pour donner des ordres de grandeur, le trio de tête des stations diffusées en ligne est composé de France Inter, RMC et Franceinfo en France en octobre d'après l'ACPM. Pour le replay, France Inter devance France Culture, RTL et RMC d'après une mesure de Médiamétrie en octobre 2022. Selon cette même mesure, l'émission l'After Foot de RMC est en tête des téléchargements monde avec plus de 18M d'écoutes, devant Les Grosses têtes de RTL (17,8M) et Hondelatte raconte (10M). Le digital a également permis aux grandes marques radio de mettre en ligne des dizaines de webradio dédiées. L'ACPM dénombre 578 canaux numériques radio pour NRJ par exemple.
Dans le domaine de l'audio, Radio France s'affiche comme un acteur majeur avec une offre qui regroupe 7 stations, des programmes originaux et l'application Radio France qui devient une plateforme de référence en devenant la référence des contenus audio des médias publics comme ceux d'Arte Radio ou de France Télévisions.
Les développements numériques font partie des objectifs majeurs et des missions du service public. La plateforme de Radio France affiche, en octobre 2022, selon la mesure de Médiamétrie, 15,6 millions de visiteurs uniques par mois, 1,7 million par jour et 82% de l'audience s'effectue sur supports mobiles.
Des podcasts venus de tous univers
Les podcasts dits natifs (des contenus audio originaux conçus par différents éditeurs) représentent 2% du volume d'écoute sur une journée. Et dans ce domaine, le champ d'expression est infini : actualité, santé, histoire, faits divers, humour, psychologie, culture, chroniques, etc...On n'est pas loin du même élan que ce qu'a connu le début des radios libres dans les années 80. L'ACPM a certifié la fréquentation de pas moins de 310 podcasts originaux en octobre 2022 et c'est sans doute la partie émergée de l'Iceberg.
Globalement, les podcasts (natifs + replay) touchent 36,1% des internautes par mois en 2022, soit 17,6 millions d'auditeurs et représentent 6% du volume d'écoute. Cela représente un gain de 2,6 millions d'adeptes par rapport à 2021, une croissance dans la continuité de celle observée entre 2020 et 2021. A côté de cela, le streaming musical (Spotify, Deezer, YouTube) occupe 30% du volume d'écoute audio dans une journée.
Pour autant, l'écosystème commence à se rationaliser autour d'éditeurs identifiés : Slate, Bababam, Binge Audio, Studio Minuit, Nouvelle écoutes, Louie Media, Paradiso pour les pure players. Mais aussi des éditeurs de presse comme CMI qui vient justement de prendre des parts dans Louie Media, Le Parisien-Les Echos, Le Monde, Le Figaro et, bien entendu, des éditeurs de radio qui produisent de plus en plus de contenus identifiés comme podcasts natifs. Citons en vrac les programmes pour enfants de Radio France, les reportages en format long d'Europe 1 ou RTL ou encore les créations non musicales du groupe NRJ, notamment grâce à ses récents accords avec iHeart Media.
En octobre 2022, d'après les données de l'ACPM, le 1er podcast téléchargé était "Les actus du jour" d'Hugo Décrypte avec plus d'1,15 million de téléchargements, devant "Transfert" de Slate. Dans le temps d'audio disponible, n'oublions pas les livres audio (1% du volume d'écoute) et, plus marginalement, les tentatives de transcription audio de la presse (via ETX studio ou Audion par exemple) où celles entreprises par les réseaux sociaux comme Twitter avec Spaces, Facebook (abandonné depuis). Et qui se souvient de la ClubHouse mania ? Et ce n'est pas terminé, car l'on parle maintenant d'intégration audio dans le gaming.
Tous les chemins mènent à l'audio
Vous l'avez compris, l'univers de l'audio est plus que foisonnant tant dans les contenus que dans les sources. Cela implique une diversité également dans les modes d'écoutes. Se pose ainsi la question stratégique de la diffusion. S'il est relativement simple de trouver, via sa box, ou certaines applis des contenus TV/Vidéo, pour l'audio, tout n'est pas si aisé.
Chaque groupe média héberge et diffuse ses contenus. On a parlé de Radio France qui fédère de nombreux contenus, la plateforme RadioPlayer co-gérée par les acteurs français de la radio, qui se veut la porte d'entrée de référence de l'ensemble des contenus audio issus de l'Hexagone, revendique 230 radios, 700 webradios et plus de 200 000 podcasts. En même temps, les sources de diffusion de podcasts sont multiples : Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Amazon Music, Google Podcasts, Acast...
En attendant les autoroutes de diffusion et des concentrations qui vont générer des "majors" de création et production, le public se taille ses chemins. Et comme d'habitude dans l'évolution du monde des médias, les usages majoritaires guideront le marché. Nous n'avons pas fini de découvrir toutes les ressources du monde de l'audio.
