Et si, après la vidéo à la demande, disponible partout, tout le temps, l'avenir des séries se situait dans l'interactivité ? C'est en tout cas ce que semble penser Netflix qui, selon "Bloomberg", mettra en ligne d'ici la fin de l'année un épisode durant lequel les internautes auront à prendre des décisions qui influeront sur le déroulement de l'histoire. Ce sera à l'occasion de la saison 5 de "Black Mirror", cette anthologie née en 2011 sur la chaîne britannique Channel 4, qui dépeint un futur sombre sous l'emprise des nouvelles technologiques.
En plus de cet épisode spécial de "Black Mirror", la firme californienne a un autre projet similaire en cours et est en pleine négociation pour reproduire ce modèle interactif pour d'autres futurs shows disponibles sur la plate-forme, notamment avec des adaptations de jeux vidéo. Netflix y voit là un moyen d'attirer de nouveaux abonnés.
Un dispositif déjà en place pour les dessins animés
Le public peut déjà influer sur certains programmes de Netflix, mais pour l'heure, cette possibilité se limite à des dessins animés, comme avec "L'épopée du Chat Potté, prisonnier d'un conte", adaptée de l'univers de "Shrek". Le public peut par exemple choisir quel ennemi va affronter le célèbre chat parmi deux possibilités et revenir en arrière une fois visionnée la version de son choix.
Mais l'interactivité en matière de fiction filmée est un domaine autrement plus complexe en raison de la plus grande durée de tournage que cela implique pour prendre en compte les différentes possibilités laissées au spectateur. Cela pose aussi la question de la rémunération des différents protagonistes - des scénaristes aux producteurs, en passant par les acteurs - concernés par cette surcharge de travail.
Un des principaux concurrents de Netflix, la chaîne à péage HBO, a déjà proposé de l'interactivité cette année à travers une mini-série signée Steven Soderbergh, "Mosaic", avec Sharon Stone dans le rôle principal. Le dispositif était disponible via une application gratuite et permettait au public d'adopter le point de vue de différents protagonistes pour tenter de résoudre un mystérieux meurtre.
Les producteurs spécialisés dans le domaine de l'interactivité espèrent que l'intérêt de la firme de Reed Hastings permettra de décloisonner un genre encore trop confidentiel de nos jours, qui pourrait s'appliquer, au-delà de la fiction, à des émissions de flux (divertissement, jeux, télé-réalité...).
