Enter the Void : Expérience psychédélique du réalisateur d’Irréversible

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Enter the Void : Expérience psychédélique du réalisateur d’Irréversible
Expérience incomparable, "Enter the Void" nous entraîne dans une expérience unique et graphiquement révolutionnaire avant de bégayer pendant une heure visuellement bouleversante mais cinématographiquement inutile.

Quand il tient un truc, Gaspar Noé, il ne le lâche pas. Il est comme ça, fidèle à lui-même, jusqu'au bout. Un auteur, quoi. Enter the Void ressemble donc étrangement à Irréversible dans sa mise en scène, même s'il s'en éloigne en terme de scénario pour virer dans le fantastique chamanique et le trip oedipo-esoterico-stupido-sexuel.

Une performance graphique et sensorielle époustouflante



Un junky, une balle dans le ventre, s'effondre. Il a promis de veiller sur sa soeur et n'est pas prêt à rejoindre le monde des morts, prétexte à une errance au-dessus de Tokyo où il suivra la réalité présente, revivra son passé et s'engagera dans le futur, un peu comme si le fameux film de votre vie qu'on se repasse au moment de mourir était retranscrit à l'écran, en deux heures trente au lieu d'une seconde.

Cette mort, chez Noé, est psychédélique, comme un trip sous acide tourbillonnant et hypnotisant. Les tentatives sur le sujet sont nombreuses, mais comparé au banal Blueberry où Jan Kounen s'essayait médiocrement à la représentation visuelle du délire sous champignons ; ou aux délirants Trainspotting et Las Vegas Parano sans aucune once de réalisme, Enter The Void réussit une performance graphique et sensorielle époustouflante.

La première partie du film est ainsi basée sur une technique simpliste mais ultra-efficace (des plans noirs à intervalles réguliers pour simuler les clignements d'yeux), avant de partir pour une heure trente à couper le souffle, où la lente errance est soudain brouillée par de violents souvenirs d'enfance. Tout se mélange sans jamais se confondre, le récit est d'une fluidité exemplaire malgré son montage temporel et la technique déjà expérimentée dans Irréversible (plan séquence coloré et flou mis en valeur par une musique minimaliste et vibrante) fait une nouvelle fois mouche. Gaspar Noé redonne enfin un sens à un cinéma qui commençait à en perdre, celui de nous faire vivre de réelles sensations, psychologiques bien sûr, mais aussi à la frontière du physique. Après les évanouissements d'Irréversible, préparez-vous à l'étouffement d'Enter the Void.

« Là, on va filmer un gland vu de l'intérieur du vagin »



Mais Gaspar Noé se plaît et se complaît dans son talent. Après avoir fait le tour d'une histoire aux ressorts simplistes, il ne peut s'arrêter et se sent obligé d'en rajouter dans un cycle ternaire (images réelles au-dessus de Tokyo ou de son passé / plongée dans un orifice / images psychédéliques) qu'il fait tourner en boucle pendant une heure trente. Après avoir survolé tous les toits de Tokyo et visité tous les orifices de la ville (sans exception) pendant une heure, on s'égare dans un délire qui casse le film d'un coup sec, avec un final attendu et gâché par ce besoin d'en faire toujours plus (le gros plan d'un gland vu de l'intérieur du vagin, avec immense crise de rire à la clef dans une salle qui retenait son souffle quelques secondes plus tôt).

Alors on lui en veut, à Noé, de ne pas s'être contenté de son immense talent et d'avoir voulu nous en mettre plein la vue, de ne pas s'être arrêté à un film techniquement révolutionnaire et à une expérience unique pour vouloir jouer le prophète d'un nouveau cinéma. Ce qui aurait dû – et pu, avec quelques coupes et un peu de recul – être un brillant chef d'oeuvre se révèle alors être le délire mégalo d'un cinéaste dépassé par son talent.

Gaspar Noé
Gaspar Noé
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