Place au direct. Ce soir, TF1 proposera la captation d'"Encore", le deuxième spectacle de Malik Bentalha, en direct du Dôme de Paris (ex-Palais des Sports). Point final de la tournée française entamée en 2018, cette date est accompagnée sur la chaîne de la diffusion d'un documentaire baptisé "Malik : Un rêve en grand". A cette occasion, puremedias.com a rencontré Malik Bentalha pour évoquer avec lui le spectacle mais également le documentaire et ses projets à venir, notamment une émission sur TMC.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Qu'avez-vous prévu pour le direct du spectacle ?
Malik Bentalha : J'imagine qu'il y aura des surprises. C'est un nouveau spectacle : il y a des sujets que je n'abordais pas dans le premier spectacle, des sujets un peu plus sérieux. J'aborde aussi les événements tragiques de novembre 2015 mais aussi du bio et des vegans tout comme de mon enfance. Je parle toujours de l'école parce que je trouve que c'est un sujet qui touche aussi bien les plus âgés que les plus jeunes. Je fais aussi beaucoup d'improvisation, ce qui fait que c'est un spectacle différent chaque soir. Et cela fait quelques temps que je prépare le direct.
Il y a une vraie différence entre le spectacle en direct et celui du reste de la tournée ?
Il faut s'adapter, bien sûr. Ce n'est pas la même manière d'aborder les choses. C'est plus cadré, ne serait-ce que par rapport au temps. Si on ne m'arrête pas, je peux rester 2h15 sur scène... et là je pense que la chaîne va râler ! (Rires) Et nous ne sommes donc pas à l'abri de surprises, tout est possible. Madonna va peut-être venir, Prince aussi. (Rires) Plus sérieusement, même moi je serai différent. Là je fais le malin mais un quart d'heure avant de monter sur scène, je n'imagine même pas l'état dans lequel je serai ! J'avais déjà fait un direct sur W9, j'étais au bout du rouleau. Mais là c'est l'apothéose : un direct sur TF1 ! D'ailleurs, souvent, on me dit "Mais t'es sûr que c'est TF1 ?". J'ai toujours peur qu'au moment de prendre l'antenne, on me dise "Non c'est TFX ?".
Visuellement, des adaptations sont nécessaires ?
Evidemment. Nous en avons longtemps parlé avec le réalisateur et le producteur. Il faut surprendre un peu les téléspectateurs. Nous avons la chance d'avoir un décor assez incroyable et rarement vu pour un spectacle d'humour, une musique d'intro signée DJ Snake... Nous allons essayer de venir appuyer cela avec des images et des visuels différents. Tout en prenant soin de ne pas trop attirer l'oeil sur le décor au détriment de ce que je vais faire. Ce sont des discussions très pointues et longues.
Qu'avez-vous prévu pour les coupures publicitaires ?
J'ai eu la chance de regarder ce qu'on fait mes confrères avant. Et j'ai pu voir que les téléspectateurs n'étaient pas forcément ravis des publicités. Donc nous avons essayé de les annuler... (Rires) Plus sérieusement, nous allons essayer d'en jouer ou au moins de les annoncer. Je veux qu'il n'y ait pas de temps mort pendant le spectacle.
C'est la chaîne qui vous a contacté pour ce direct ?
Oui. Je ne me voyais pas envoyer un mail "Cher Monsieur Pélisson...". (Rires) Mais j'étais flatté ! Je me suis baladé avec le mail pendant 15 jours pour le montrer à mes proches. Ce qui m'a vraiment touché dans leur discours, c'est qu'ils avaient envie de mettre en avant un jeune, de rajeunir le public. Et moi je voulais venir avec ce que je fais, sans formatage. Et personne ne m'a imposé quoi que ce soit. J'ai eu carte blanche.
L'audience, c'est du stress pour vous ?
J'aimerais tellement vous dire non ! (Rires) C'est mon défaut : je suis la tête dans les chiffres et il ne faut pas. Il y a des spectacles qui cartonnent, d'autres qui ne marchent pas, ce qui n'empêche pas de faire une belle carrière. Les chiffres sont au final pour un microcosme, à la télévision comme au cinéma. Mon but finalement est de faire un spectacle sur lequel je n'ai aucun regret et que je pourrai revoir dans 5-6 ans sans problème. Et si ça ne marche pas, j'ai une tournée internationale derrière, j'irai à Tokyo et je changerai d'identité. (Rires)
Un documentaire accompagne le spectacle. Que va-t-on y voir ?
Je m'y livre comme jamais, y compris des choses de ma vie privée. On parle de tout : d'une escroquerie, de ma famille, de ma perte de poids, de ma manière de travailler, de mes proches dans le Sud, de mes premiers pas sur scène, de ma carrière au cinéma... On parle de tout et je n'élude rien.
D'autres projets sont prévus avec TF1 ?
Tout va dépendre de ce qui va suivre mais j'espère m'engager sur le long terme avec le groupe TF1. J'ai trouvé un vrai groupe qui est à l'écoute, qui fait en sorte de me donner ce dont j'ai besoin pour être dans les meilleures dispositions. Une nouvelle énergie arrive sur la chaîne avec Camille Combal, le Palmashow, "Quotidien"... J'ai vraiment l'impression de retrouver l'énergie qu'a connu une autre chaîne à la fin des années 90.
Quelle est la suite après le direct et la tournée mondiale ?
Je prends toujours soin de mettre en jachère le cinéma quand je fais de la scène et inversement. J'ai besoin de ce manque. Donc après, je prendrai le temps de vivre des choses - y compris du cinéma - avant de penser au troisième spectacle. Et je ne m'impose pas de planning. Je trouve que c'est très important de se faire rare aujourd'hui. L'absence et le manque sont nécessaires dans ce métier. C'est même chic. Et quand on revient, on est attendu. On le voit dans le rap avec les plus gros cartons des derniers mois que sont PNL ou Nekfeu mais aussi dans le cinéma avec Albert Dupontel ou Michel Audiard - même si je suis à des lumières de ces gens-là.
Du coup, il y aura du cinéma ?
J'ai un projet qui me tient à coeur, que j'écris et que je vais mettre en scène, sur lequel je travaille depuis deux ans. C'est une comédie d'aventure familiale baptisée "Jack Mimoun", produite par Mandarin et Pathé. Ce sera un gros film que je vais prendre le temps de bien faire. Si tout va bien, nous devrions tourner au printemps 2021.
Vous avez aussi annoncé "Dans ma tête", une émission pour TMC.
Nous allons tourner prochainement. Ce sera un programme, adapté d'un format québécois, qui mélange stand-up et fiction. Un humoriste viendra jouer sur scène son sketch puis nous tournerons ce même sketch en fiction, afin d'alterner scène et fiction au montage. Cela renouvelle le genre et je trouve cela génial. Surtout, il n'y a plus trop d'émissions de stand up en France, ce qui me frustre. Donc pourquoi pas tendre la main et aussi lancer de jeunes talents.
