Hier soir en direct sur France 2, Laurent Delahousse a tenté péniblement d'interroger Dominique Strauss-Kahn sur ses ambitions politiques françaises alors que le patron du FMI répétait qu'il ne pouvait pas répondre (revoir notre zapping de l'entretien). Cet entretien a été critiqué par de nombreux politiques dont Jean-Luc Mélenchon qui, ce matin sur RTL, reprochait au journaliste de la Deux de n'avoir pas demandé clairement à son invité s'il allait se présenter en 2012. « Elle lui a été posée. Vous étiez peut-être assoupi au moment où elle lui a été posée » lui a alors répondu Jean-Michel Aphatie.
Mais, en sortant du studio, l'intervieweur matinal de RTL a visiblement changé d'avis sur le questionnement de Laurent Delahousse qu'il critique sans détour dans un billet publié sur son blog.
« Le présentateur du journal, Laurent Delahousse, a souligné à plusieurs reprises durant l'entretien la difficulté que représentait l'exercice pour son invité, coincé entre le devoir de réserve attaché à sa fonction de directeur général du FMI et son intérêt d'homme politique français soucieux de se rappeler au bon souvenir de ses concitoyens. Hélas pour le journaliste, à force de répéter que tout ceci était bien compliqué, il a fini par s'en convaincre lui même, transférant ainsi le poids de la difficulté sur ses propres épaules. Sous cet angle, cette interview mériterait d'être montré dans des écoles de journalisme comme le piège dans lequel un professionnel ne doit pas tomber. Il ne revient jamais, en effet, à un intervieweur de prendre à son compte les problèmes de l'interviewé. Si ce dernier est embarrassé, tant pis pour lui. Le journaliste, lui, doit préserver sa liberté de jugement et de ton et repousser au plus loin ce qui appartient entièrement à son invité » commente Jean-Michel Aphatie au sujet de son confrère.
Il reproche ensuite à Laurent Delahousse d'avoir « fini par ne plus poser ses questions franchement ». « Les questions concernant la réflexion de l'homme politique à propos de la prochaine élection présidentielle ont été lointaines, contournées, hésitantes, et au final peu productives » ajoute le journaliste politique qui admet tout de même que Dominique Strauss-Kahn est lui-même responsable de ce raté. « N'avoir rien à dire n'est pas grave. Mais prendre du temps pour le signifier, c'est le faire perdre à ceux qui vous écoutent. Et cela, électoralement parlant, il n'est pas certain que ce soit très bien » analyse-t-il.
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