Bien que parfois brouillon et n'arrivant pas à la cheville de "L'ennemi intime" ou "A bout portant", "L'Assaut" est un bon polar français, honnête et efficace.
Ce qui frappe tout d'abord dans L'Assaut, c'est sa photo. Une lumière désaturée, voire clinique et froide. Cette photographie risque de diviser. Certains pourront la trouver audacieuse, parfaite pour retranscrire l'année 94. D’autres risquent de la trouver peu attrayante.
Pourtant, L'Assaut est un film rondement mené, et plutôt bien réalisé. Le réalisateur s'inspire du cinéma de Paul Greengrass (Vol 93) : caméra à l'épaule, souci du réalisme, nervosité constante ; mais aussi de la série 24 Heures Chrono (comme pas mal de films d’ailleurs) : on a l'impression de suivre le film en temps réel, ce qui accentue la nervosité du spectateur. Et on reste cloué sur notre fauteuil, tout en se rongeant les ongles.
Assaut brouillon
La réalisation devient malheureusement un peu plus brouillonne vers la scène de l'intervention et la fusillade finale. Certaines scènes d'actions sont réussies (la première intervention de Vincent Elbaz), d'autres pas, et on reste sur notre faim, surtout que la tension était constante. Comme l'impression que [personnalite_ozap%]Julien Leclerq[/personnalite_ozap%] ne maitrise pas encore parfaitement la mise en scène. On est encore loin de Mabrouk El Mechri ou Florent Emilio Siri.
Au niveau du cast, Vincent Elbaz est impeccable, il tient même un de ses meilleurs rôles, à la fois touchant et héroïque. Le réalisateur a eu l'intelligence de "psychologiser" son personnage, ce qui donne du poids au film. Grégori Derangère est parfait et mériterait davantage de rôles. En revanche, gros bemol pour le personnage de Mélanie Bernier, qui joue une technocrate ambitieuse. Cette jeune comédienne est talentueuse mais un peu trop "jeune" et "sexy" pour un tel personnage, ce qui le rend peu crédible.
Certaines mauvaises langues risquent de reprocher au film d'être "pro UMP"ou de faire de l'ultra-patriotisme. Pourtant, avec ce film, on est obligé d'avoir de l'empathie pour les membres du GIGN. On apprécie le courage, la dévotion et la bravoure de ces gens qui risquent leurs vies pour nous protéger. L'Assaut est en ce sens un bel hommage pour de vrais héros.
