Bertrand Gié ("Le Figaro") : "Nos audiences sont de moins en moins dépendantes de l'actualité"

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Bertrand Gié ("Le Figaro") : "Nos audiences sont de moins en moins dépendantes de l'actualité"
Par Florian Guadalupe Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
Bertrand Gié, directeur délégué pôle News du "Figaro".
Bertrand Gié, directeur délégué pôle News du "Figaro". © "Le Figaro"
A l'occasion de la publication des études One Global V1 2018 et One 2017, puremedias.com a interrogé le directeur délégué au pôle News du "Figaro".

Succès pour "Le Figaro". Ce jeudi, l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias a publié la première vague de l'année des résultats d'audience One Global sur les lectures "print" et numériques des marques de presse. Parmi les grands gagnants, "Le Figaro" garde la tête avec une hausse globale de son lectorat (+658.000), pointant à 24,32 millions de fidèles. Dans le détail, la marque est à 9,74 millions sur le print, à 9,12 millions sur l'ordinateur, à 11,37 millions sur le mobile et à 3,64 millions sur la tablette. A cette occasion, Bertrand Gié, directeur délégué du pôle News du "Figaro", a commenté ces chiffres auprès de puremedias.com.

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Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : "Le Figaro" reste leader sur cette dernière étude. Vous vous y attendiez ?
Bertrand Gié :
Très modestement, oui. Après, ça ne voulait pas dire qu'on en était certain. Non seulement on l'espérait, mais on se disait qu'il n'y avait pas de raisons que ça change. On est sur de bonnes tendances. Non seulement, on reste leader, mais on accentue ce leadership, on améliore nos audiences. On creuse l'écart par rapport aux concurrents ("Le Monde" est deuxième avec 22,09 millions de lecteurs, ndlr). On était assez confiant car on avait des signes intéressants sur le web et sur chacune de nos marques print.

Vous progressez sur tous les supports numériques. Vous atteignez 11,37 millions de lecteurs sur le mobile. Comment l'expliquez-vous ?
C'est une tendance lourde d'une manière générale. L'audience One Global mêle les audiences print avec les audiences digitales mesurées par Médiamétrie en novembre 2017. Je peux vous dire que le mois de décembre 2017 est encore plus fort. Nos audiences sont très fortes sur le digital. Il y a un vrai contrat de lecture qui a été passé, un vrai besoin ! Nos audiences sont de moins en moins dépendantes de l'actualité. Maintenant, il y a un vrai réflexe du fil d'actualités du "Figaro". Nous sommes leaders pour la dixième année. Il y a un vrai phénomène. C'est une habitude ancrée chez les internautes d'aller consulter lefigaro.fr.

Ils ont dit
"Je peux vous dire à quelle heure les Français commencent à travailler."
Bertrand Gié

Et il y a aussi l'application du "Figaro".
Oui. On a des comportements très différents. Sur le webmobile, on a énormément de visiteurs uniques, ce qui est le critère que l'on prend en compte dans cette étude. Mais on a finalement assez peu de pages qui sont consultées par visite. On se rend compte que les internautes viennent pour lire un article qu'ils ont trouvé à travers les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. Puis, ils s'en vont ou ils reviennent plus tard. Alors que sur l'application, on est sur un mode où ce sont des personnes qui aiment le site. Quelqu'un qui fait une visite va faire une dizaine ou une douzaine de pages vues sur l'appli, là où il va en faire deux ou trois sur le site mobile. Notre objectif est de faire consommer plus de pages aux internautes qui consultent notre site.

Ce n'était donc pas une forte actualité qui a porté "Le Figaro" sur cette vague ?
Il y a sans doute eu de l'actualité en novembre, mais pas tant que ça. On n'était pas encore dans l'épisode de Johnny Hallyday. Evidemment quand il y a la présidentielle ou l'affaire Fillon, on va faire plus d'audience que d'habitude. Mais maintenant on fait de l'audience qu'il y ait une actualité forte ou pas. Il y a un vrai usage qui s'est créé. On voit les gens quand ils arrivent au bureau, on a un pic d'audience à partir de 8h30 - 9h. Moi, je peux vous dire à quelle heure les Français commencent à travailler. C'est là que notre audience desktop progresse très fort. Les gens sont en déplacement, ils regardent le mobile. Le soir, ils sont sur la tablette. Chaque écran est complémentaire avec ce qui existe déjà.

Ils ont dit
"Sur le print, on progresse plus que la progression moyenne sur les moins de 50 ans et on fait +33% sur les 15-24 ans."
Bertrand Gié

Vous êtes satisfait des résultats sur le print ?
Sur la partie print, c'est une bonne nouvelle aussi. Nos acteurs se portent plutôt bien sur cette vague. Le quotidien, on a 1,94 million de lecteurs (étude One 2017, ndlr). Ce qui nous plait, c'est qu'on a des progressions très importantes sur des cibles qui sont intéressantes pour nous. On fait +20% sur les moins de 50 ans, +33% sur les 15-24 ans. On progresse sur les CSP+ et sur le lectorat le plus aisé.

Ce n'est quand même pas plus difficile d'attirer aujourd'hui un nouveau public sur le print du "Figaro" ?
Je ne vais pas vous mentir. Le lecteur du "Figaro" a en moyenne une cinquantaine d'années. Je ne peux pas vous dire que tout ça a été révolutionné par cette étude. Mais on progresse plus que la progression moyenne sur les moins de 50 ans et on fait +33% sur les 15-24 ans. Evidemment, il faut être mesuré dans la façon dont on analyse ces chiffres. C'est une tendance. Ca veut dire qu'on a des nouveaux lecteurs chez les jeunes. Parallèlement, les catégories CSP+ et les catégories très aisées, c'est-à-dire à plus de 65.000 euros, sont aussi en bonne progression. Pour nous, c'est aussi important que les chiffres de valeur absolue en général.

Est-ce qu'on pourrait imaginer un rafraîchissement du "Figaro" en print ? On a l'impression d'avoir une maquette qui existe depuis plusieurs années.
Je vous laisse la paternité de vos propos. Vous êtes en droit de dire que "Le Figaro" a une image vieillotte. Je ne trouve pas que la forme en elle-même soit vieillotte. C'est une question d'interprétation. En tout cas, on ne se dit pas qu'il y a un drame, qu'il faut changer quelque chose. Pour le vivre de l'intérieur, la maquette, même si ça ne se voit pas, elle change quasiment toutes les semaines. Elle évolue. Donc, il n'y a pas de grand soir, d'immenses changements ou de nouvelles maquettes, parce que nos audiences vont bien. Nos études qualitatives sont bonnes.

Ils ont dit
"Avant la fin du mois d'avril, il va y avoir une nouvelle édition du magazine lifestyle du 'Figaro', qui va s'appeler 'F'"
Bertrand Gié

"Le Figaro Magazine" a quant à lui revu sa maquette le week-end dernier.
Oui, il a complètement changé. On verra ce que les prochaines études d'audience donnent. On est super confiant. Ce qui est intéressant dans cette étude, ce sont les audiences solides pour "Le Figaro Magazine" avec 1,89 million de lecteurs. Il y a une bonne dynamique et une progression sur les cibles. Puis, "Madame Figaro" est à un bon niveau avec 1,29 million de lecteurs. Donc, associé à un digital qui est en pleine bourre, on n'est pas très étonné qu'en global la marque progresse. C'est énorme ! Quasiment un Français sur deux par mois est en contact avec la marque "Figaro" sur le print ou sur le digital.

Y a-t-il encore des points sur lesquels vous devez travailler ?
Bien évidemment. Si je vous disais que tout était parfait, vous auriez le droit de me prendre pour un idiot et vous ne me croiriez pas. Il y a évidemment plein de points sur lesquels il faut travailler. La nouvelle maquette du "Figaro Magazine" est bien la preuve qu'on a jugé qu'il y a des choses à améliorer. Sur le quotidien, on a plein de projets. On travaille beaucoup notre infographie. On a sorti un nouveau cahier autour de la tech, avec "Le Journal du net" qui est notre partenaire. On a sorti un cahier de l'immobilier super bien fait.

Préparez-vous de nouveaux suppléments ?
Je n'ai pas tout à fait la date exacte, mais c'est avant la fin du mois d'avril. Il va y avoir une nouvelle édition du magazine lifestyle du "Figaro", qui jusqu'ici s'appelle "Almaviva" et qui va s'appeler "F". Il sera un mensuel. Tous les mois, vous allez avoir un supplément qui est superbe. Il va venir enrichir et compléter cette offre du print. Donc, tous les jours, on essaye de travailler à l'amélioration de notre offre print. C'est la stratégie qu'on essaye d'appliquer au "Figaro" depuis plusieurs années, c'est-à-dire de développer à fond sur le digital. Mais en fait, ce que l'on fait sur le digital, c'est qu'on exploite notre marque. On s'appuie sur les valeurs et les atouts de notre marque. C'est parce qu'on est crédible. La crédibilité de notre marque passe par le print. On ne doit pas abandonner le print. Il faut avancer sur les deux jambes.

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