C'est l'époux de sa fille qui l'a convaincu d'adresser dimanche un communiqué à l'AFP.
La petite phrase de Jacques Chirac lâchée ce week-end en Corrèze n'en finit pas d'alimenter la chronique politico-médiatique aujourd'hui. « Chirac, le vache qui rit » titre Libération, « Chirac, le papy flingueur » ironise Canal+. Et ce n'est pas sa mise au point auprès de l'AFP dimanche qui a permis de limiter la portée de sa désormais célèbre petite phrase : « Je vais voter pour lui (M. Hollande), sauf si Juppé se présente parce que j'aime bien Juppé ».
Humour corrézien
« A la suite des échanges que j'ai eus avec François Hollande lors de la visite du musée de Sarran, je tiens à apporter les précisions suivantes : il s'agissait d'humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date (...) Je déplore que cela ait pu être interprété autrement » tentait de rectifier l'ancien chef de l'Etat.
Une déclaration âprement négociée par l'entourage de sa fille Claude, qui balise scrupuleusement la communication de son père. Et plus particulièrement par Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac. Le Monde révèle, sous la plume de Raphaëlle Bacqué et Béatrice Gurrey, comment il a réussi à convaincre Jacques Chirac de rectifier le tir après ses propos tenus samedi. Cet ancien secrétaire général à l'Elysée a d'abord tenté de lui arracher une mise au point publique le jour même. En vain, « Mais c'est une plaisanterie ! D'ailleurs, Hollande lui-même l'a dit » lui rétorque Chirac.
Ambition politique
Frédéric Salat-Baroux, qui a pris entre temps le soin de calmer le jeu avec l'Elysée, revient à la charge dimanche matin. Il obtiendra cette fois gain de cause pour une mise au point officielle auprès de l'AFP, qui sera ensuite reprise par tous les médias dans la journée. « Le nouveau couple (Claude Chirac et Frédéric Salat-Baroux, mariés en février) a pris l'habitude de relire à la virgule près le "testament" du père. Et parfois même de l'écrire » note Le Monde. Pas question donc qu'une déclaration de l'ex-locataire de l'Elysée échappe à leur contrôle.
Et pour cause : son mari Frédéric Salat-Baroux a une ambition politique. « Il n'a pas abandonné son espoir d'être élu et d'incarner, au nom de ses liens familiaux, l'héritage chiraquien. M. Chirac a ainsi dû, à sa demande, téléphoner il y a quelques mois au nouveau patron de l'UMP, Jean-François Copé, afin de réclamer une circonscription aux législatives de 2012 » notent nos confrères. Cette sortie de route de beau papa à un an de l'élection présidentielle n'arrange franchement pas ses affaires.
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