Après les "fake news", les "fake" journalistes ! Ce jeudi, "Le Monde" raconte comment deux imposteurs se sont fait passer pour des reporters de la rédaction et ont fait payer des interviews en Côte d'Ivoire. Tout part d'un message envoyé lundi dernier au quotidien, par un lecteur ivoirien qui alerte que "des journalistes qui se disent du journal" demandent à être payés pour "publier leurs entretiens" réalisés avec des personnalités du pays africain.
"Ces deux 'journalistes' sont de parfaits inconnus à la rédaction du 'Monde'"
Cette alerte est accompagnée d'un lien d'un réseau social, où l'on voit la ministre ivoirienne de l'enseignement supérieur, Ramata Ly-Bakayoko, poser aux côtés de deux Européens, Adèle Bouaziz et Nicolas Danaux. La légende de la photo indique alors que la ministre est interrogée par "Le Monde". "Le problème, c'est que ces deux 'journalistes' sont de parfaits inconnus à la rédaction du 'Monde' et de son édition africaine", explique le journal, déclarant que ces deux individus sont employés par une société intitulée "The Business Report", qui possède des adresses à Londres et à Pékin.
Contactée par le quotidien, la directrice de cette entreprise, Caroline Viera Lima affirme qu'une opération était en cours avec la régie publicitaire du "Monde", mais nie que ses collaborateurs prétendent travailler pour le journal. Après vérification des journalistes, "The Business Report" a demandé en janvier 2017, l'estimation de chiffrage à la régie du "Monde", mais le quotidien souligne qu'il n'y a eu aucun accord, "ni même esquissé". Ainsi, les deux faux reporters ont fait croire à de nombreux chefs d'entreprise, des responsables d'agences gouvernementales et des ministres, qu'un supplément du "Monde" serait publié le 7 août 2017 avec leurs interviews.
"Chacun est libre de les rencontrer"
"Le Monde" tient donc à mettre les choses au clair : "Depuis quelques jours, de nombreuses questions nous ont été posées à propos des deux 'journalistes' par des personnalités ivoiriennes qu'ils ont ou qu'ils allaient rencontrer, à la présidence, dans les ministères et le monde des affaires. Chacun est évidemment libre de rencontrer Nicolas Danaux et Adèle Bouaziz, mais nous tenons à préciser qu'ils n'ont aucun mandat du 'Monde', du 'Monde Afrique' ou de la régie M Publicité, et qu'il n'y aura pas de supplément de 24 pages dans nos éditions du 7 août 2017."
