Les dragons fascinent. Leurs légendes font rêver. Les films Coeur de Dragon, Eragon, Donjons et Dragons, Chasseurs de Dragons, Le Dragon des Mers la dernière légende, ou encore Le Règne du feu, pour ne citer qu'eux, sont autant de preuves qui montrent la fascination qu'ont aujourd'hui les réalisateurs pour ces créatures. Au point de les mettre au coeur de leur film. Et cette fois, ce sont les studios DreamWorks qui s'y collent avec Chris Sanders et Dean Deblois à la baguette. Avec le poids de la technologie moderne et la force de frappe de son studio, le duo de réalisateurs disposait des meilleures armes pour nous offrir un film d'animation réussi. Plaisant, drôle, avec son lot de rebondissements, de surprises, de références et de trouvailles, leur Dragons tient la route haut la main. Mais si la qualité est au rendez-vous, un petit grain de folie supplémentaire n'aurait sûrement pas été de trop.
Malgré tous les moyens techniques mis en oeuvre et qui transparaissent à l'écran, une vraie histoire parvient à passer entre les mailles des images de synthèse et de la 3D. Cette histoire, c'est celle d'Harold, un jeune Viking peu à son aise dans sa tribu où combattre les dragons est le sport national depuis toujours. Sa vie va alors être bouleversée par sa rencontre avec un dragon qui va peu à peu amener Harold et les siens à voir le monde d'un point de vue totalement différent... Rien de bien nouveau à l'horizon au pays merveilleux de l'animation, mais heureusement pour le film, sa réussite ne repose pas uniquement sur son scénario.
Des scènes spectaculaires soutenues par une musique inspirée
Si cette fable en 3D sur le droit à la différence et l'acceptation de l'autre ne renouvellera pas le genre, n'en déplaise aux plus aigris, elle reste habilement traitée, notamment parce qu'elle en assume presque chaque poncif. Du conflit entre le père et le fils à l'histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose, jusqu'à la rédemption des plus réfractaires, tous les clichés du genre y passent. Mais grâce aux caractères bien trempés des personnages secondaires et par sa volonté de prendre sous son aile l'humour comme meilleure arme, on s'envole avec le jeune Harold sur le dos de son Dragon, profitant de cette parenthèse pour retrouver son âme d'enfant. Et quand la magie opère, l'illusion est si parfaite qu'on en oublie presque toutes les autres faiblesses.
Là où certains films d'animation pêchent par des baisses de régime cruelles, Dragons passe l'examen sans embûche. Avec ses scènes spectaculaires (et l'adjectif n'est ici pas galvaudé) soutenues par une musique originale du compositeur John Powell à la fois flamboyante et inspirée, le dernier né des studios DreamWorks remplit sa mission de divertissement familial sans autre ambition. Mais lorsque le générique de fin se déroule sur l'écran, on se surprend à ne garder qu'un vague souvenir de ce film vite vu, vite apprécié, mais aussi vite oublié. Mais qu'on se rassure : si on veut revoir des dragons dans nos salles obscures, au rythme où vont les choses, on ne devrait pas attendre longtemps...
