Hurts, c’est un duo composé de Theo Hutchcraft (charismatique chanteur) et Adam Anderson, au synthétiseur. Originaire de Manchester, le duo enflamme la toile depuis plusieurs mois et leur premier opus, Happiness, sort chez nous deux mois après son arrivée outre-Manche. Leur son, leur look et toute leur imagerie, de façon plus générale, renvoie de façon parfois assez peu subtile au meilleur de la pop plutôt mainstream des années 1980, avec des références évidentes à Depeche Mode, A-Ha ou Alphaville. Et dès le départ, le groupe a annoncé la couleur, avec un premier clip (qui faisait suite à plusieurs démo publiées sur Internet) : "Better Than Love". Représentant le côté plus uptempo de l’album, "Better Than Love" prend place aux côtés de "Sunday" et… et c’est tout, l’album pêchant quelque peu par un manque certains de titres très rythmés.
Peu de titres rythmés, peut-être, mais une efficacité globale qui n’est certainement pas à prouver. C’est avec leur second single britannique (et le premier envoyé à l’exportation), "Wonderful Life", que le groupe a réussi à acquérir ses lettres de noblesse en Allemagne, où l’album rencontre un franc succès. Une pelletée de top10 plus tard (sauf chez eux, au Royaume-Uni, où le groupe peine à susciter un véritable engouement), "Wonderful Life" s’inscrit dans la liste des tubes européens de cette année, et on ne peut qu’espérer voir "Devotion", duo avec une Kylie Minogue qui s’y fait cependant trop discrète, "Unspoken" et son passage instrumental assez vertigineux ou encore "Blood, Tears and Gold" rejoindre ce premier tube parmi les succès du groupe.
Si dans l’ensemble, l’album est marqué par une véritable cohérence et un exercice d’hommage aux années 1980 rondement mené, certains critiqueront la faiblesse relative des paroles sur certains titres, et ne se privent d’ailleurs pas de comparer "Stay" (le troisième extrait), à une ballade type de Westlife, groupe aux paroles sirupeuses par excellence. C’est peut-être le cas, mais cet album est si bien produit, si original et rafraichissant au milieu d’une scène pop actuelle qui multiplie les artifices et les appels aux producteurs à la mode, qu’il mérite que l’on y jette une oreille. Voire les deux, tant le risque d’être déçu est limité.
Cinéma
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