Hélène Jouan (France Inter) : "J'ai retrouvé le plaisir de travailler sur cette antenne !"

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Hélène Jouan (France Inter) : "J'ai retrouvé le plaisir de travailler sur cette antenne !"
Par Benoit Daragon Journaliste
Hélène Jouan
Hélène Jouan © Radio France / Christophe Abramowitz
Depuis la rentrée, Hélène Jouan a repris les commandes de la revue de presse de la matinale de France Inter. Rencontre.

C'est l'une des nouveautés de la rentrée de France Inter. Hélène Jouan a lâché le "Téléphone Sonne" pour reprendre la revue de presse de la matinale de Patrick Cohen. Une nouvelle expérience pour celle qui a dirigé la rédaction de la radio publique.

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Propos recueillis par Benoît Daragon.

puremedias.com : Deux mois après la rentrée, êtes-vous enfin à l'aise avec ce nouvel exercice qu'est la revue de presse ?
Hélène Jouan : Non, toujours pas ! Pour l'instant, j'ai l'impression que chaque matin, c'est ma première. Bruno Duvic, qui a occupé ce poste avant moi pendant sept ans, m'avait prévenue : il faut un an pour se faire véritablement à l'exercice. J'espère que je mettrai un petit peu moins de temps, d'autant plus que je ne suis pas sûre de la faire durant sept ans ! Je trouve l'exercice génial. Il n'y a pas eu d'hésitation dans ma tête quand on m'a proposé le poste. Au début, j'étais tétanisée. Ca faisait longtemps que, professionnellement, je n'avais pas ressenti autant de stress. Car je me suis vite rendu compte que je ne savais pas faire cet exercice. Par exemple, je n'arrive pas encore à résumer un article passionnant de 8 pages en 4 phrases !

Qu'est ce qui est le plus dur : tout lire ou écrire ?
Il faut lire un nombre incalculable de choses. Des dizaines de quotidiens, des magazines, des revues, et autant d'articles sur Internet. Au départ, je ne me rendais pas bien compte que l'offre était autant démultipliée, gigantesque. Et après il faut faire des choix... Lire 150 articles chaque matin pour n'en garder qu'entre sept et neuf...

Vous ne choisissez que le meilleur de la presse ?
Je cherche ce qui dans la presse française ou étrangère fait sens avec l'actualité du matin. Les paroles des politiques, je les transmets sans jugement de valeur. Ce qui est jouissif dans cet exercice, c'est qu'il y a une neutralité apparente qui est de rendre compte des déclarations des uns ou des autres. Mais la façon dont on le raconte, normalement, dit aussi quelque chose. Mes avis s'expriment dans l'organisation des sujets ou dans le choix d'une info plutôt qu'une autre.

"Je n'ai pas l'intention de faire passer mes convictions politiques"

Justement, Natacha Polony a fait exploser le genre en éditorialisant à l'extrême sa revue de presse sur Europe 1. Vous vous en inspirez ?
Je me place entre la neutralité absolue d'une revue de presse très factuelle et l'exercice totalement éditorialisé de Natacha Polony. Je ne suis pas Natacha Polony et je n'ai pas envie de faire cet exercice-là. Je ne m'en sens pas capable car je n'ai pas un système de pensée aussi organisé et aussi péremptoire que le sien. C'est bien ce qu'elle fait, mais moi je ne me reconnais pas là-dedans. Je n'ai de toutes façons pas l'intention de faire passer mes convictions politiques dans la revue de presse, ce qui est le cas de Natacha qui défend quelque chose de précis. Moi, non. Je ne vais pas prendre fait et cause pour un débat.

Votre revue de presse est insérée au milieu des deux phases de l'interview politique. Au début, vous faisiez intervenir automatiquement l'invité. Ce n'est plus le cas actuellement. C'était une mauvaise idée ?
Je ne le fais plus de façon systématique mais je continuerai à le faire. Une de mes idées de départ était de fondre davantage la revue de presse dans le contenu du reste de la matinale. La difficulté, c'est d'interpeller l'invité sur quelque chose dont Patrick Cohen n'a pas encore parlé. Or, le plus souvent, l'interview commence par une réaction à l'actualité du jour. Je ne peux pas revenir là-dessus une nouvelle fois. Et il ne faut pas tordre la revue de presse pour faire intervenir l'invité coûte que coûte. Il faut que ça vienne naturellement.

Vous êtes une des nouvelles voix féminines d'une matinale déjà largement féminisée...
Je déteste cette façon de présenter les choses...

Vous trouvez que ça n'a pas de sens de le relever ?
Ah si si, je trouve que ça a un sens de se battre pour ça ! Je suis assez fière que France Inter soit relativement exemplaire dans la féminisation de son antenne. Patrick est l'anchorman, il y a des gens qui l'accompagnent, des hommes comme des femmes. Je n'ai pas envie de jouer à "Charlie et ses drôles de dames", comme s'il y avait un homme et sa cour... Laissons les clichés à ceux qui ne sont pas exemplaires sur le sujet.

"On m'a interdit de travailler pendant deux ans"

Vous avez occupé de nombreux postes à France Inter. Vous avez dirigé la rédaction puis vous avez disparu de l'antenne pendant quelques années.
J'ai eu beaucoup de chance ! Des gens ont cru en moi et m'ont poussée vers le haut - comme Patrice Bertin par exemple. Il m'a permis de débuter comme reporter politique et de devenir chef de service, puis éditorialiste. Et puis il y a eu un gros bas.

Comment expliquez-vous cette traversée du désert qui a suivi ? Ce sont les joies de l'alternance des dirigeants de cette maison ?
(Elle sourit) Ce ne sont pas les "joies", non... Ce n'est pas dans les gênes de France Inter de devoir se comporter comme ça. Je comprends qu'on m'ait demandé de ne plus diriger la rédaction, il n'y a pas de problème avec ça mais on m'a interdit de travailler pendant deux ans. Ce n'était pas de mon fait, j'ai été candidate à plein de choses. Sincèrement, je l'ai mal vécu car je trouvais ça injuste et inexplicable. Dans d'autres maisons, on m'aurait virée. Je sais gré à France Inter de m'avoir gardé. Mais ça a été difficile même s'il y a pire comme situation professionnelle. Ca a été le choix de certaines personnes qui ont assumé cette responsabilité.

Ce passage à vide, ça aide à se réveiller aux aurores le matin aujourd'hui ?
Le plaisir retrouvé de retravailler sur cette antenne aide, oui ! Mais je n'ai pas de sentiment de revanche. Ces personnes sont parties et moi je suis restée et je suis très contente de faire de belles choses aujourd'hui.

Vous avez arrêté "Le téléphone sonne" après une saison. C'est parce que cette émission de libre antenne est impossible à moderniser ?
J'ai été super contente de le faire et j'ai appris à gérer une grosse émission de 40 minutes en direct. J'ai jonglé entre de multiples sujets. Si j'ai arrêté au bout d'un an, c'est uniquement à cause du jeu de chaîses musicales qui a eu lieu dans la rédaction. Sans la proposition qu'on m'a faite, j'aurais continué à faire "Le Téléphone Sonne". L'émission est très cadrée, on ne peut pas la casser mais il est facile de mettre sa patte par petite touche, ici ou là. Nicolas Demorand (qui a repris l'émission depuis la rentrée, ndlr) y arrive très bien.

Vous lisez la presse tous les matins. Vous la trouvez en forme, la presse française ?
Je suis très agréablement surprise ! Il y a beaucoup d'articles de fond dans les quotidiens. Je relis "Le Monde" de fond en comble et j'y lis des articles formidables. Il y a peut-être un peu moins de choses dans les newsmags mais j'ai découvert des revues très spécialisées où il y a des pépites. C'est souvent long mais c'est fantastique ! Mais c'est parfois difficile de les placer. Il faut attendre le bon jour pour que ce soit un peu en lien dans l'actu, et savoir les résumer...

"Le 'Grand Journal' ? Je n'ai pas bien compris pourquoi j'étais là en fait"

Vous avez travaillé au "Grand Journal" lors de la première saison d'Antoine de Caunes. C'est un bon souvenir ou vous avez le sentiment d'avoir participé à une grosse machine ne vous laissant que quelques secondes de parole ?
J'ai découvert un monde, une machine ! J'en tire plein de choses positives. Mais je n'ai pas eu le sentiment d'être parvenue à faire correctement mon travail de journaliste.

A cause du timing ?
Oui. La pression est très importante car la pub doit partir à la seconde près. Et je n'ai pas trouvé ma place. Je me suis bien entendue avec tout le monde mais je n'ai pas bien compris pourquoi j'étais là en fait ! (Rires) J'ai mis un an à ne pas comprendre. Je pense qu'eux aussi se sont parfois demandé ce que je faisais là ! (Rires) Et donc il y avait des soirs où je m'amusais bien et des soirs où j'avais l'impression d'avoir perdu mon temps...

Comment analysez-vous les problèmes actuels de l'émission ?
Sincèrement, je ne la regarde pas. Enlever les Guignols était une connerie car c'était la locomotive de l'émission. Mais c'était, et ça l'est encore plus aujourd'hui, une émission à bout de souffle, qu'il faudrait totalement casser pour la réinventer. Antoine avait une carte à jouer car il est drôle et infiniment cultivé mais ça ne se voyait pas forcément à l'antenne car il était happé par ce concept qui a vécu. Il faudrait être capable d'inventer autre chose. Et ce n'est pas ce qui s'est passé jusqu'à présent.

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