Ayo : "Je n'ai jamais eu un énorme succès en radio"

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Ayo : "Je n'ai jamais eu un énorme succès en radio"
Par Charles Decant Rédacteur en chef

Rédacteur en chef de puremedias.com, Charles Decant est diplômé de Sciences Po Paris. Après un passage chez Universal Music, il a rejoint l'aventure puremedias.com en 2007 et se spécialise notamment dans...

Ayo sur la pochette de "Billie-Eve"
Ayo sur la pochette de "Billie-Eve" © DR
Alors que son troisième album sortira lundi, Ayo évoque pour Puremedias.com les moments difficiles vécus depuis trois ans, sa bonne humeur retrouvée, ce qu'elle écoute (ou pas) et son rôle de marraine de l'UNICEF.

C'est lundi que sortira "Billie-Eve", troisième album de la chanteuse allemande Ayo. Ce nouvel opus suit les succès "Joyful" et "Gravity at Last", respectivement classés sixième et premier dans les charts français. "Billie-Eve", jeu de mot sur le verbe "believe", est aussi le prénom de son deuxième enfant, une petite fille née en juillet dernier.

A l'occasion de la sortie de ce nouvel opus, Ayo a accordé un entretien à Puremedias.com. La chanteuse revient sur les trois ans qui se sont écoulés depuis la sortie de son précédent album et sa première interview pour nous. Ayo a traversé des épreuves très difficiles, frôlé la mort et est tombée en dépression, mais tous ces malheurs sont derrière elle. Toujours aussi ouverte, bavarde et pleine de bonne humeur, la chanteuse évoque ce nouvel opus, sa sublime pochette, la raréfaction des radios pop/rock ou encore son rôle de marraine de l'UNICEF.

« J'ai enregistré l'album en 5 jours »



Si tu devais résumer en quelques mots, que s'est-il passé dans ta vie depuis trois ans ?
Wow ! (Rires)

Depuis la dernière fois qu'on s'est vus...
Oh mon Dieu... Il s'est passé tellement de choses... ! J'ai échappé à la mort... (Rires). Je suis tombée très malade, j'ai fait une grossesse extra-utérine et après ça j'ai dû annuler une bonne partie de ma tournée. J'ai fait une espèce de dépression. Il y a eu beaucoup de moments difficiles depuis la dernière fois qu'on s'est vus. J'ai dû m'adapter à de nombreux changements, apprendre à accepter certaines choses et croire à nouveau. Et après tout ça, je suis tombée enceinte, la vie est revenue en moi. Je suis redevenue une personne heureuse, j'ai recommencé à écrire et j'ai fait une longue pause. Puis, quand j'étais enceinte de cinq mois, je suis retournée en studio...

Comme toutes les femmes enceintes de cinq mois.
Exactement ! (Rires) Je suis allée à New York, j'ai enregistré mon album...

En cinq jours, comme les deux précédents ?
Oui, tout à fait.

Comme tous les artistes.
Exactement ! (Rires) Et puis je suis revenue à Paris et me voilà, un an après tout ça et j'ai hâte de voir ce qui va m'arriver.

« Ecrire et chanter, c'est thérapeutique »



Tu parles de toutes les choses difficiles que tu as vécues. On dit souvent que le malheur est la meilleure source d'inspiration pour un artiste, tu partages cet avis ?

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Oui. Quand on est heureux, on a besoin d'exprimer ce bonheur, on se balade, on sourit, on sort, on danse, on passe la soirée avec des amis, tout ça... Des choses qui nous rendent encore plus heureux. Quand on est triste, on fait la même chose. On a besoin d'exprimer notre tristesse. Mais c'est plus difficile d'exprimer sa tristesse parce que quand on est malheureux, on porte le malheur avec soi mais on se sent mal, on n'a pas envie d'en parler, de partager cette partie de nous. On préfère donner l'impression d'être heureux. C'est pourquoi, quand on est triste, on peut écrire des choses plus intenses, plus profondes parce que ce sont des choses qu'on cache. Et le fait d'écrire là-dessus, ça arrange les choses, ça enlève le poids qu'on porte sur ses épaules parce qu'il faut se débarrasser de toute cette... merde.

Pour toi la musique est une thérapie...
Oui complètement, écrire et chanter, c'est thérapeutique mais aussi écouter de la musique. Je pense que la musique guérit.

Cet album est plus varié, il y a moins de reggae. C'était un choix dès le départ ou une évolution qui s'est faite toute seule ?
C'est arrivé lors de la tournée du deuxième album, un petit peu plus chaque jour. On a modifié les chansons, j'ai commencé à jouer beaucoup plus de guitare électrique qu'avant, je ne voulais plus jouer rien d'autre mais j'étais obligée de garder quand même la guitare sèche, pour ne pas trop transformer les chansons pour le public. Ca aurait été bizarre ! (Rires) Mais c'était comme un nouveau jouet, je voulais jouer avec et ça me procurait beaucoup de plaisir. Donc pendant la tournée, je savais déjà que le troisième album serait plus électrique. Et quand je pense au rock, j'aime Led Zeppelin, j'aime Jimi Hendrix donc j'ai décidé de proposer un son dans cette veine-là. Je ne voulais pas proposer sur le troisième album des choses que j'avais déjà faites sur le premier ou deuxième. Ca aurait été ennuyeux. La vie est trop courte pour ne pas explorer d'autres choses.

Quand est-ce que tu vas sortir un album dance alors ?
Peut-être un jour ! Le sixième ou le septième album ? (Rires)

Tu plaisantes, mais certains de tes titres fonctionneraient très bien s'ils étaient remixés...
Je sais, oui. Je vais en faire remixer d'ailleurs.

« Pour la pochette, je ne voulais pas proposer la même chose que d'habitude »



Parlons un peu de la pochette de l'album, qui est magnifique. Comment ça s'est fait ?
Sous l'eau. En fait je pensais que le photographe allait être le même ami qui avait fait le deuxième album. Mais un jour, j'étais dans une boutique avec mon assistante et je cherchais des photos à donner à ce photographe pour avoir des idées pour la pochette. Je cherchais des photos avec de l'eau. Et mon assistante me parlait de ce couple qui fait des photos sous l'eau et moi je disais "oui, oui" alors qu'en fait je n'écoutais pas vraiment et je cherchais mes photos. Je lui en montre une et elle me dit "Tu sais, il faut vraiment que je te montre le travail de ce couple, Rene et Radka". Elle demande à la patronne de la boutique si elle peut me montrer sur Internet des photos faites par eux, on va sur Google et je vois leur travail et je suis complètement séduite. C'était magnifique, c'était de l'art. Donc évidemment je devais faire des photos avec eux. Mais mon assistante me dit "Ils sont très chers, Universal ne paiera jamais pour ça". Je tente quand même ma chance et il s'avère qu'ils aimaient beaucoup ma musique et qu'ils voulaient aussi travailler avec moi.

Un vrai coup de chance !
Oui ! Et surtout il s'est avéré que Rene venait de Cologne, comme moi et sa femme venait d'avoir un bébé, comme moi ! Bref, ce qui est vraiment important c'est que, pour la première fois, je ne voulais pas juste proposer la même chose, comme avec ma musique. Et cette volonté commençait dès la pochette parce que c'est la première chose que les gens voient. Donc j'ai réfléchi : qu'est-ce que je peux faire ? Une photo nue ? Moi en train de sauter à l'élastique ? Qu'est-ce que je n'ai jamais fait ? J'ai réfléchi à l'élément que j'associais à l'album et pour moi c'était l'eau.

« Je n'ai presque aucune chance de passer sur Virgin Radio ! »



Il y a de moins en moins de place à la radio, en tout cas en France, pour les chansons où la guitare a une place centrale. Tu as eu plus de mal avec le premier single pour rentrer en radio ?
Je sais que France Inter l'a ajouté à sa playlist et qu'ils le jouent.

Ils te soutiennent depuis le tout début, non ?
Oui, tout à fait. Mais je sais que, depuis le tout début, je n'ai jamais eu un énorme succès en radio. Je suis entrée en radio après un bout de temps après les concerts, les tournées, et du coup les radios m'ont plus soutenue. Mais c'est vrai que les radios fonctionnent de plus en plus selon des formats et la dance prend de plus en plus de place.

Oui, il y a même des radios pop/rock qui se mettent à la dance comme Virgin Radio.
Oui, j'ai appris ça il n'y a pas longtemps ! Et c'est drôle parce que Virgin a commencé à me jouer sur mon deuxième album et là je propose un nouvel album un peu plus rock et ils changent de format, ils ne jouent presque plus de rock !

Tu as une petite chance mais tu seras jouée aux côtés de Rihanna et Katy Perry.
Oh mon Dieu... Enfin je veux dire, Oh génial ! (Rires)

« Je n'écoute pas vraiment Katy Perry et Rihanna »



Qu'est-ce que tu veux dire par là ? C'est une mauvaise chose ?
Non, non pas du tout. Mais c'est un univers complètement différent.

Tu te sens connectée à cet univers ? Ce sont des artistes qui rencontrent un succès phénoménal partout dans le monde, qui passent en boucle sur les radios. Tu les écoutes parfois ?
Je n'écoute pas vraiment leur musique. Mais peut-être simplement parce que j'écoute beaucoup de musique ancienne pour découvrir des choses à côté desquelles je serais passée il y a dix ans. Mais l'autre jour, j'ai écouté Rihanna en fait ! Je faisais mon sport et j'écoutais ma musique mais je regardais Virgin 17 et j'ai vu un clip de Rihanna et je me suis dit, comme ça m'arrive parfois "Il faudrait peut-être que je voie ce que c'est, quand même !". Donc j'ai coupé mon iPod et j'ai écouté Rihanna et Drake, "What's My Name" je crois.

Et après tu as remis ton iPod ?
Oui, j'ai remis mon iPod ! (Rires) Et je ne dirai pas au bout de combien de temps ! (Rires) Mais ce qui est beau dans la musique, c'est qu'il y en a pour tout le monde. On n'est pas tenu de tout aimer. Certains aiment ma musique, d'autres la détestent et je trouve ça parfait. On ne peut pas plaire à tout le monde, de toute façon. Donc j'aime le fait qu'il y ait des artistes dont je n'aime pas la musique mais que je respecte. Je suis heureuse pour eux, mais je ne les écouterais pas parce que ça ne fait pas partie de mon univers.

« Voir des immigrés faire la file pour des papiers, ça me rend triste »



Certains des thèmes que tu abordes sont assez profonds et graves comme "Who Are They". C'est frustrant de ne pouvoir faire "que" chanter sur ces sujets ? C'est pour ça que tu as rejoint l'UNICEF ?
Si j'ai rejoint l'UNICEF c'est parce que c'est une bonne cause et c'est un moyen de faire quelque chose qui a du sens et peut-être de pousser d'autres gens à en faire de même et à ne pas avoir peur de ces associations. Certaines personnes s'inquiètent de savoir où va l'argent et ils ne savent pas à qui donner et ils ont peur qu'avec leur argent, quelqu'un s'achète une voiture de sport ou une nouvelle maison. Je voulais donc montrer aux gens que l'UNICEF fait des choses bien et je peux en témoigner parce que je les ai vu faire.

Et la chanson "Who Are They", qu'est-ce qu'elle signifie pour toi ?
Un jour je passais à côté d'une mairie d'arrondissement, je crois, à Paris et il y avait une longue file d'étrangers, d'immigrants, qui étaient là pour avoir des papiers. J'ai trouvé ça très triste en fait. "Who Are They", c'est une chanson qui évoque les gens qui traversent les océans et qui perdent la vie pour trouver mieux ailleurs. Beaucoup de ces gens, ceux qui survivent, espèrent de belles choses, une belle vie mais en fait tu les retrouves là, à faire la file. Je pense que c'est important de parler de ça parce que ça ne devrait pas arriver. Ca me rend triste. Et parfois ça me fait presque me sentir coupable si je n'en parle pas, que je l'ignore comme les politiciens. Je crois qu'en 2011, il est vraiment temps de changer les choses. Je me souviens quand il y avait encore les frontières et qu'il fallait montrer son passeport quand on venait d'Allemagne et qu'on arrivait en France.

Ce n'était que pour l'Europe...
Oui, mais j'aimerais qu'ils les ouvrent pour le monde.

Tu crois qu'on sera encore vivants pour voir ça ?
Je l'espère. Peut-être qu'on sera tout vieux et qu'on dira (elle prend une voix de vieilliard) "Oh je me rappelle à mon époque"... (Rires)

Ayo
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