Cette fois, c'est bel et bien terminé : plus rien ne lie Marianne à Jean-François Kahn, son médiatique co-fondateur. Celui-ci s'était déjà retiré de la vie journalistique en mai 2011 suite à un commentaire déplacé à propos de l'affaire DSK. Selon Presse News, JFK aurait vendu ses parts de l'hebdomadaire à Maurice Szafran via Marianne Finances, la société via laquelle ils détenaient tous deux 40% du journal.
Dans les termes, le départ de Jean-François Kahn, journaliste influent et historique devenu candidat pour le MoDem en 2009, marque la fin d'une époque. Dans la réalité, pas vraiment... En vendant ses parts à Marianne Finances, c'est toujours son confrère Maurice Szafran, avec qui il a lancé l'aventure Marianne, qui détient 40% du titre : la composition des parts restera donc inchangée, face à l'ancien DG de Socpress Yves de Chaisemartin (47%), l'impresario Paul Lederman (8%) et l'investisseur industriel Franck Ullman (5%).
Profonde divergence idéologique
Le véritable changement reste le départ fin janvier du grand reporter Philippe Cohen, rédacteur en chef du site internet du titre (Marianne2.fr). D'autant plus que ce départ est dû à un profond désaccord idéologique intervenu à la suite de la parution de l'ouvrage "Le Pen : une histoire française" co-signé par Philippe Cohen et Pierre Péan. A sa sortie, Maurice Szafran lui-même, alors PDG de Marianne, avait consacré une vive critique à l'enquête. Il reprochait notamment aux auteurs de laver le créateur du FN de tout reproche de racisme. "Nous avons tous les deux pris acte de notre profonde divergence idéologique", commente brièvement Szafran.