L'Autorité de la concurrence va-t-elle autoriser le rachat de Direct 8 par Canal+ ?

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L'Autorité de la concurrence va-t-elle autoriser le rachat de Direct 8 par Canal+ ?
Par Julien Lalande Journaliste - Directeur de la publication
Julien Lalande est journaliste pour puremedias.com. Passionné par le monde des médias depuis de longues années, il a co-fondé le site en 2002 lorsqu'il était encore étudiant.
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Dans un communiqué, l'Autorité de la concurrence accroît la pression sur Canal+ qui a annoncé, il y a quelques semaines, son intention de racheter Direct 8 et Direct Star. L'instance "soulève des doutes sérieux d'entraves à la concurrence".

Annoncé le 8 septembre 2011, le rachat de Direct 8 (une télévision généraliste) et Direct Star (à majorité musicale) par Canal+ n'est toujours pas effectif. Actuelles propriétés du groupe Bolloré, ces deux chaînes cumulent 3% à 3,5% de parts d'audience (l'équivalent de W9) et sont valorisées par Vivendi 465 millions d'euros. Malgré une faible présence sur le marché du gratuit, le groupe Canal+ doit faire face à l'intense lobbying de TF1 et M6, hostiles à l'arrivée de la chaîne cryptée sur leur terrain de jeu, et à la méfiance des autorités administratives, comme l'Autorité de la concurrence, appelée à valider la transaction.

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Dans un communiqué, le gendarme de la concurrence annonce aujourd'hui "l'ouverture d'une phase d'examen approfondi". "Dans le cadre de l'examen du dossier, et à la suite d'une première consultation des acteurs du marché, l'Autorité considère que l'opération soulève des doutes sérieux d'entraves", ajoute l'Autorité de la concurrence, qui précise que le rachat de Direct 8 par Canal+ "pourrait permettre (à la chaîne cryptée) de restreindre la concurrence". "L'instruction a également relevé que des risques sérieux subsistaient quant aux conditions dans lesquelles les chaînes gratuites concurrentes pourront accéder au catalogue de films de StudioCanal (la filiale de Canal+ qui produit des films de cinéma, NDLR)", poursuit-elle.

Films et séries objets de tous les enjeux

En effet, le rachat des chaînes de Bolloré Média soulève plusieurs questions relatives à la concurrence. Canal+ dispose à l'heure actuelle d'une situation largement dominante sur le marché de la télévision payante. A ce titre, elle possède de nombreux droits sur le sport, le cinéma et les séries. "Canal+ a un accès privilégié aux contenus vendus par les majors américaines (Universal, Fox, Disney...) pour sa chaîne cryptée. Demain, il pourrait être tenté de négocier parallèlement avec ces ayants droit la possibilité de diffuser ces mêmes programmes en clair sur Direct 8", expliquent Les Echos, citant l'exemple de "Desperate Housewives" : alors que Canal+ possède les droits pour la télévision payante (lesquels permettent une diffusion en première exclusivité), M6 détient les droits pour le gratuit. "Canal+ pourrait ainsi s'offrir les meilleurs films et séries pour ses chaînes payantes et gratuites. Et il ne resterait plus grand chose pour les autres acteurs du marché comme TF1 et M6. Même chose pour les films français", concluent nos confrères.


S'il est peu probable que l'Autorité de la concurrence n'autorise pas le rachat de Direct 8 et Direct Star par Canal+, cette autorité administrative a le pouvoir d'imposer des contraintes à l'opération. Lors du rachat de TMC et NT1 par TF1, le gendarme de la concurrence avait par exemple interdit à la filiale de Bouygues de rapprocher TMC Régie (qui commercialise les écrans publicitaires de TMC et NT1) avec TF1 Publicité.


Le gendarme de la concurrence compte maintenant consulter le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et "procèdera également à une consultation élargie des acteurs du marché", pour voir notamment "si les fortes positions de Groupe Canal Plus dans les marchés de la télévision payante sont susceptibles de porter atteinte à la concurrence sur les marchés de la télévision gratuite". Cet examen doit s'effectuer dans un délai de 65 jours ouvrés, qui pourrait être allongé si nécessaire.

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