Laurent Ruquier : "La forme change mais, sur le fond, 'On n'est pas couché' reste la même émission"

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Laurent Ruquier : "La forme change mais, sur le fond, 'On n'est pas couché' reste la même émission"
Par Kevin Boucher Rédacteur
Chef de la rubrique audiences, Kevin Boucher est diplômé de lettres modernes et de sciences du langage. Passionné de télévision, de séries, de littérature et de cinéma.
Laurent Ruquier en interview sur puremedias.com
Laurent Ruquier en interview sur puremedias.com © GUYON Nathalie
A l'occasion du lancement de la nouvelle formule d'"On n'est pas couché", puremedias.com s'est entretenu avec Laurent Ruquier.

Nouvelle formule pour "On n'est pas couché". Ce samedi, à 23h15, Laurent Ruquier lancera une nouvelle saison de son talk show hebdomadaire sur France 2, toujours produit par Tout sur l'Ecran. Et cette année sera celle du changement puisque l'émission ne comptera plus sur un binôme permanent de polémistes mais des personnalités différentes chaque semaine - Franz-Olivier Giesbert et Adèle Van Reeth pour cette première -, affiche un nouveau décor et est marquée par le retour d'humoristes, là aussi un différent par émission. puremedias.com a rencontré Laurent Ruquier pour évoquer cette nouvelle saison mais également ses autres émissions.

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Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : "On n'est pas couché" connaît beaucoup de changements pour cette nouvelle saison. C'était nécessaire de revoir la copie ?
Laurent Ruquier : Revoir la copie, je ne sais pas si l'expression est la plus indiquée puisque, sur le fond, l'émission va rester la même. C'est la forme qui va peut-être un peu changer. Et comme dans formule, il y a forme, c'est en cela que l'on peut dire qu'il s'agit d'une nouvelle formule. On ne s'en rend pas forcément compte mais, tout au long des 13 ans, il y a eu de nombreux changements : le fait que tous les invités ne passent plus dans le fauteuil, le fait qu'un ou plusieurs humoristes venaient puis plus, la forme des dessins... Même mon début ! C'est assez drôle puisque certains continuent d'appeler la séquence "Les invités qui n'ont pas pu venir"... alors que cela fait huit ans que je ne le fais plus ! (Rires) Mais la plus grosse modification cette année - et je ne parle même pas du décor, qui est du détail pour moi -, c'est le changement du binôme chaque samedi, avec le retour d'un humoriste différent chaque samedi.

Ils ont dit
"Tout le monde pense que Yann Moix est une aubaine pour nous mais nous aurions préféré être plus tranquilles pour une première semaine !"
Laurent Ruquier

Pour la première, Catherine Barma avait annoncé Adèle Van Reeth et Frédéric Beigbeder comme polémistes.
A l'heure où Catherine Barma parlait jeudi matin, c'était le cas. Mais ça ne l'est plus. Il y aura bien Adèle Van Reeth mais c'est Franz-Olivier Giesbert qui sera à ses côtés. Il faut dire que nous ne sommes pas gâtés avec le feuilleton Yann Moix. Tout le monde pense que c'est une aubaine pour nous mais, franchement, nous aurions préféré être plus tranquilles pour une première semaine ! C'est toutefois une aubaine dans le sens où j'imagine que tout le monde a envie d'interviewer Yann Moix aujourd'hui, ce dont il ne faut pas se cacher - et les journalistes qui nous reprocheraient de le recevoir seraient bien contents de l'avoir ! En tout cas, nous n'y sommes pour rien : nous avons programmé Yann Moix fin juin, la polémique a depuis tout changé.

Adèle Van Reeth comme Franz-Olivier pourraient revenir en cours de saison ?
Oui mais pas avant deux ou trois mois. L'idée est que les gens tournent et soient différents chaque semaine.

A quels profils peut-on s'attendre pour ces polémistes ?
Il y aura des journalistes, des éditorialistes, des critiques, des spécialistes, des écrivains... Si nous avons le ministre de l'Environnement par exemple et que quelqu'un a fait un livre spécialisé sur l'avenir de la planète, ce sera la bonne personne. Je suis à l'affût de ce qui se dit et se lit dans les journaux. Là, autour de Yann Moix, nous avons décidé d'inviter Lionel Duroy, qui a un livre sur le fait de se fâcher avec sa famille lorsqu'on écrit des livres sur eux, et Gilles Rozier, qui a écrit un livre sur l'histoire d'un homme devenu directeur du centre de culture yiddish et spécialiste de la religion juive qui reçoit un mail déclarant que quelqu'un sait que, lorsqu'il avait 10 ans, il avait été expulsé du collège pour des propos antisémites. Il y a une semaine, nous ne les aurions pas invités.

Il y aura donc les invités qui viendront faire leur promotion culturelle - et je ne prends pas tout le monde, je fais un vrai choix comme avec le chanteur Antoine Elie samedi -, un invité politique le cas échéant. Et ensuite nous choisirons les personnes qui viendront en face. C'est ce qui sera intéressant et apportera aux téléspectateurs un vrai souffle nouveau : chaque semaine, ce sera un vrai boulot pour nous car il faudra trouver deux personnes en fonction des invités.

Ils ont dit
"Il n'est pas interdit de faire revenir d'anciens polémistes"
Laurent Ruquier

Et le retour d'anciens ? Natacha Polony nous a confié ne pas fermer la porte.
Ce n'est pas interdit. Par exemple, si l'on reçoit le ministre de l'Education nationale, pourquoi pas faire venir Natacha Polony qui est spécialiste de ce sujet. Ou si nous avons le ministre de l'Environnement, le président d'Europe Ecologie-Les Verts ou encore Yannick Jadot, pourquoi pas Aymeric Caron. Je n'ai rien contre cette idée mais il est vrai aussi que j'aimerais prendre des têtes nouvelles.

Cela marquerait le retour de journalistes, ce dont vous ne vouliez plus.
On a eu tous les genres. Mais de toute façon, aujourd'hui, c'est très compliqué puisqu'il y a tellement d'émissions de débats... C'est ce qui fait aussi qu'il était important de changer la formule et le ton de l'émission.

Vous avez annoncé le retour de la bienveillance...
Oui alors avec cette première émission... (Rires) Mais nous ne pouvions pas savoir. Finalement, cela va nous coller à la peau, c'est comme ça. En fait, la difficulté qu'il y a eu à l'époque, c'était de demander à des gens leur avis sur des livres, des films sur lesquels ils n'étaient pas spécialistes. Quand on recevait Grand Corps Malade, était-ce une bonne idée de demander à Eric Zemmour ce qu'il en pensait ? Je ne suis pas sûr. Est-ce que Charles Consigny était le plus désigné pour parler de je ne sais quel album ou film ? Je ne suis pas certain. Ce qui va être plus intéressant aujourd'hui va être de trouver des spécialistes, qui auront plus de connaissances pour parler de certains sujets.

Donc "On n'est pas couché" va devenir une émission bienveillante ?
Quand je dis "bienveillance", c'est plus de la réflexion sur ce qui se passe dans la société. On voit bien que la société a évolué à puissance 100 ou 1.000 et, avec les réseaux sociaux, on vit quand même dans un monde de fous aujourd'hui. Je ne suis pas certain qu'il y a quelques années, à l'occasion de la sortie d'un livre sur son enfance, on serait allé fouiller dans son passé, interroger son père, son frère... Je ne suis pas sûr. D'ailleurs, la meilleure preuve est que son frère a déjà essayé par le passé de sortir un livre, fourni plus ou moins des choses et personne ne les a utilisés ou en tout cas, c'est passé inaperçu. Et aujourd'hui, plus rien ne passe inaperçu. Et puis il y a des débats partout... On ne peut pas ouvrir une chaîne info sans avoir des débats avec des polémistes, des soi-disant spécialistes... Donc oui, il va falloir trouver un autre ton par rapport à ce qui se fait déjà.

Ils ont dit
"Je n'ai pas de problème avec Marlène Schiappa mais avec l'utilisation qu'elle fait de Twitter"
Laurent Ruquier

Vous avez déclaré que nous étions dans "la dictature de Marlène Schiappa et des réseaux sociaux". Pourra-t-elle être invitée ?
Bien sûr ! Elle est déjà venue et ça s'était très bien passé. Il y avait eu un mini-buzz avec Jean-Claude Van Damme, qui avait été très maladroit alors que Marlène Schiappa avait été brillante... Mais de toute façon, il y en aura toujours des buzzs et des ligues ou des lobbies qui vont essayer de faire du lobbying sur des séquences. Je n'ai pas de problème avec Marlène Schiappa mais avec l'utilisation qu'elle fait de Twitter. Je trouve qu'elle n'a pas assez de recul, que c'est de la sur-réaction sur tout.

Mais j'ai le même problème avec les journalistes qui utilisent trop Twitter comme si c'était l'AFP, ce que je dis depuis des années. Même 5.000 personnes sur Twitter, ce n'est pas représentatif de la population. Quand je suis arrivé à RTL, j'ai eu une vague d'activistes pro-Philippe Bouvard et un peu réactionnaires qui ont tenté de m'éliminer avant même que l'émission ne démarre en disant que j'étais de gauche, homosexuel, qu'ils allaient boycotter RTL... Si Christopher Baldelli avait pris pour argent comptant ce qu'il lisait sur les réseaux sociaux, je ne démarrais même pas la saison ! Et la meilleure preuve que ces centaines de personnes qui se manifestaient sur Twitter - et certains qui se manifestent encore aujourd'hui - ne sont pas représentatifs, c'est que dès le premier sondage, mes audiences étaient meilleures que celles de Philippe Bouvard. C'est la fameuse phrase que je disais à Léa Salamé : "On te crache à la gueule sur Twitter et, dans la rue, on te dit que ce que tu fais est génial".

C'est probablement une obsession des journalistes mais le décor d'"On n'est pas couché" change. Changer l'emballage, ça fait toujours du bien non ?
Tant mieux, c'est bien au bout de 13 ans. Mais personnellement, je m'en fiche. Ce n'est pas cela qui compte. Les gens ne regardent pas les émissions pour le décor. J'adore Thierry Ardisson mais si ses émissions faisaient 10% d'audience, il serait toujours sur C8. Mais malgré le décor, il n'y est plus.

Rassurez-nous : le générique ne change pas ?
Je ne crois pas. (Sourire) Mais sincèrement, ce ne sont pas des choses dont je m'occupe. J'ai une productrice, Catherine Barma, qui sait faire son travail et je la laisse faire. Moi, je m'occupe du contenu, des invités, des polémistes.

Cette saison est aussi celle du retour des humoristes, avec la venue de Thomas VDB pour la première.
C'est vrai que cela manquait. Avec Nicolas Bedos, Jean-Luc Lemoine, Florence Foresti ou encore Jonathan Lambert, il y avait cette tradition. Mais c'est très difficile d'être humoriste dans "On n'est pas couché". Certains sont venus mais ont été coupés au montage ! Nous allons faire des essais chaque semaine et ce sera une carte blanche : ça marche, ça ne marche pas mais vous le retrouverez pas la semaine suivante !

Jean-Luc Lemoine est revenu sur France Télévisions. Est-il envisageable de le voir revenir une fois dans "On n'est pas couché" ?
Ce n'est pas interdit s'il le souhaite. La porte est ouverte. Nous ne lui avons pas encore proposé mais vous m'en donnez l'idée !

Ils ont dit
"Cela fait bien huit ans que je n'avais plus envie de faire la séquence d'ouverture"
Laurent Ruquier

En fin de saison dernière, une rumeur a couru sur une mésentente entre Catherine Barma et vous, qui aurait pu mener à un possible arrêt d'"On n'est pas couché".
Non, cela n'a pas eu lieu. Que moi je pense à arrêter l'émission, que j'ai une forme de lassitude après 13 ans, c'est normal. C'est vrai que Catherine est aussi plus rétive au changement que moi. Mais je m'entends très bien avec Catherine, comme un vieux couple qui parfois a envie de boire des coups et d'autres fois s'engueule. Nous pouvons avoir des idées différentes sur des invités par exemple mais, globalement, nous arrivons toujours à nous entendre. Et la première qualité de Catherine Barma est qu'elle défend ses animateurs jusqu'au bout et met tout en oeuvre pour que les animateurs qu'elle produit soient heureux. C'est une erreur d'imaginer que nous ne puissions pas nous entendre puisque Catherine fait tout pour que je sois heureux. Et la meilleure preuve, c'est que j'ai toujours refusé les propositions d'autres producteurs de récupérer le samedi soir.

La fameuse séquence d'introduction disparaît.
Cela fait bien huit ans que je n'ai plus envie de faire cela. Si je ne fais plus de stand-up depuis 2000, c'est que je n'ai plus spécialement envie de le faire. Et je pense que ce que je faisais est dévoyé aujourd'hui. Là où nous étions une dizaine à Paris avec Bernard Mabille, Stéphane Guillon ou encore Guy Bedos, nous sommes 500 aujourd'hui avec les réseaux sociaux. Dès qu'il y a François de Rugy qui se fait pincer pour son homard, il y a des jeux de mots partout. Ma première qualité, c'est la lucidité donc c'est pour cela qu'aujourd'hui, lorsque j'écris, ce sont des pièces de théâtre, pérennes, hors actualité. Et cela fait très longtemps que je n'ai plus envie d'écrire des blagues sur Emmanuel Macron et autres. J'en improvise aux "Grosses Têtes" mais je n'en fais plus mon métier. Je vais continuer à en faire un peu parce que Catherine pense que c'est dans l'ADN d'"On n'est pas couché" mais ce n'est pas ma volonté première.

Donc samedi, le générique d'ouverture terminé, on vous retrouve assis à table tout comme vos invités ?
Voilà. Mais je vais quand même faire une ou deux allusions à l'actualité et, dans l'émission, il y aura différentes rubriques où je commenterai l'actualité avec les invités.

Vous maintenez aussi le fait que certains invités n'aillent plus systématiquement dans les fauteuils ?
Oui oui. Nous privilégierons plutôt les invités qui viennent pour la première fois, comme Zita Hanrot, Micha Lescot ou le chanteur Antoine Ellie cette semaine. Zabou Breitman ou Grand Corps Malade, je les ai déjà interrogés plusieurs fois donc il y a moins de raisons de refaire leur vie et leur carrière. En revanche, apprendre à connaître des gens qui débarquent, c'est intéressant.

Laurent Ruquier
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