Léa Salamé ("Quelle époque") : "Le samedi soir, on n'est pas bien-pensant et je m'en félicite"

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Léa Salamé ("Quelle époque") : "Le samedi soir, on n'est pas bien-pensant et je m'en félicite"
Par Florian Guadalupe Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
La bande annonce de "Quelle époque !" sur France 2 © Nathalie GUYON
L'animatrice de "Quelle époque", Léa Salamé, accorde une série d'entretiens à puremedias.com. Dans cette seconde partie, elle revient en détails sur la construction de son talk à succès sur France 2.

Invités, chroniqueurs, thématiques... Léa Salamé dit tout sur la construction du talk phare du samedi soir de France 2. Après avoir dressé le bon bilan de "Quelle époque" dans une première interview, l'animatrice se confie auprès de puremedias.com sur le choix des invités et analyse les points forts de ses chroniqueurs, Christophe Dechavanne, Paul de Saint-Sernin et Philippe Caverivière.

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Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : Comment arrivez-vous à trouver un équilibre dans les invités de "Quelle époque" et éviter d'avoir les mêmes que ceux des autres talks ?
Léa Salamé : Les autres talks "Quotidien" et "C à vous", ou évidemment la matinale de France Inter, ont pour objectif d'être les premiers sur les gros invités. Ce sont des batailles de programmateurs. La force de France Inter nous permet souvent d'être les premiers parce que c'est la radio qui est très prescriptrice. Le samedi soir, on a décidé avec Régis Lamanna-Rodat d'être dans une autre perspective. D'abord, on est challengers par rapport aux autres talks. Ca nous donne une grande liberté. Ensuite, notre objectif est de faire une bonne mayonnaise. Il faut qu'il se passe des choses entre les invités. D'une certaine manière, il faut qu'on m'oublie. Si vous enchaînez les interviews, les unes après les autres, où chacun s'écoute poliment, on se fait chier.

Ils ont dit
"On a réfléchi sur l'invitation du 'Serpent'. Moi, j'avais des doutes. Ce n'est pas évident."
Léa Salamé

Quelle est la recette d'un bon plateau d'invités de l'émission ?
C'est un vrai travail. On essaye de mélanger plusieurs univers. Un invité actu, politique ou intello. C'est toujours important pour moi car c'est quand même ma culture. Un invité jeune, qui peut venir des nouveaux médias. On a envie que les téléspectateurs entre 45 et 60 ans comprennent ce que regardent leurs enfants. On veut montrer pourquoi Ragnar Le Breton a un million de followers. Il faut aussi qu'il y ait un peu de souffle et de l'impertinence. On va chercher quel humoriste ou quel bon client peut nous mettre l'ambiance. Il y a eu Kev Adams, Gad Elmaleh, Jérémy Ferrari, Sébastien Thoen... On peut s'appuyer sur ce profil pour entraîner les autres invités.

Il y a quelques semaines, vous avez invité Charles Sobhraj, dit "Le Serpent", sur votre plateau. Sa venue avait été très commentée. Y a-t-il des limites dans vos choix d'invité ?
Je ne vais pas vous mentir. On a réfléchi sur "Le Serpent". Moi, j'avais des doutes. Ce n'est pas évident. Il n'empêche que le type a passé la moitié de sa vie en prison. Il a purgé sa peine. Son histoire a suscité des dizaines de livres et de films. Il y a eu l'immense succès de la série Netflix. Il sort son livre. Après tout, c'est ça aussi l'époque. Il est l'époque. L'époque est folle. Ensuite, c'était très encadré. Ca a été diffusé à 1h du matin. Je vous rappelle que TF1 a diffusé son entretien avec "Le Serpent" dans "Sept à huit" à 19h. Nous, c'était le dernier invité. Je savais que ça allait susciter des réactions. On les assume.

Ils ont dit
"Je pensais vraiment que j'allais vers mon échec absolu et que j'allais me vautrer dans les grandes largeurs"
Léa Salamé

Les politiques ont-ils des réticences à se rendre dans "Quelle époque" ? Après son passage, Rachida Dati n'avait pas apprécié être coupée par Christophe Dechavanne à plusieurs reprises lors de son invitation.
Les politiques viennent. On a eu un très beau casting de politiques. On a eu Rachida Dati, François Hollande, Dominique Villepin, Olivier Véran, Gabriel Attal, François Ruffin, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Christiane Taubira, Marion Maréchal... Et ça va continuer dans les semaines qui viennent. Il n'y a aucune réticence, voire ils nous sollicitent pour venir. Ils expriment des choses différentes. Quand on fait le "photo-call" par exemple (séquence dans laquelle les politiques réagissent à des photos d'autres personnalités, ndlr), ils montrent des choses de leur personnalité. Ca les stimule d'être dans un exercice différent d'une interview matinale ou d'émissions plus sérieuses.
Concernant Rachida Dati, elle a raison. Elle a été trop coupée. Je lui ai dit. Elle a essuyé les plâtres. C'était la deuxième émission. Pendant les premiers numéros, Christophe Dechavanne et moi avons tâtonné. Je la remercie d'avoir essuyé les plâtres. On la réinvitera et elle verra qu'elle se fera beaucoup moins couper la parole.

Aujourd'hui, vous pensez avoir réussi à apprivoiser Christophe Dechavanne qui est un peu feu follet sur le plateau ?
Je veux garder le côté feu follet. La ligne d'équilibre est que je veux qu'il garde sa spontanéité. Là où il est le meilleur, c'est dans sa répartie et dans son naturel. Il a le bon sens, proche des gens. Ce que j'aime chez lui, c'est quand il va chercher une question à l'homme politique que jamais je n'aurais pensé poser. Il a toujours un point de vue différent du journaliste politique. En cela, il se passe des trucs où tu ne le vois pas venir. Je ne veux pas apprivoiser Christophe Dechavanne. Je veux lui laisser sa liberté. Lui-même sait se doser. Comprenez-le ! Il a été l'un des plus gros animateurs de l'histoire de la télé française. Il est dans un rôle nouveau pour lui.

Est-ce que son expérience vous rassure ?
Oui, bien sûr. Ca m'a beaucoup rassuré sur les premières. Je suis allée le chercher pour me rassurer, en fait. Je ne pensais pas que j'étais faite pour ça. J'ai passé un été très compliqué et très fébrile. Je pensais vraiment que j'allais vers mon échec absolu et que j'allais me vautrer dans les grandes largeurs. Je le pensais vraiment ! Donc, bien sûr que je compte sur lui. Il me rassure encore aujourd'hui.

Ils ont dit
"Je ne lis jamais les textes de Philipe Caverivière et je ne sais jamais ce que va dire Paul de Saint-Sernin"
Léa Salamé

Vous avez également deux comiques à l'humour très trash dans l'émission sur France 2. C'est rare en télévision aujourd'hui.
Je ne lis jamais les textes de Philipe Caverivière et je ne sais jamais ce que va dire Paul de Saint-Sernin. C'est une règle pour moi. Les producteurs les ont vus mais moi, je les découvre en même temps que les téléspectateurs. Sinon c'est totalement fake. Je n'assiste pas à leurs répétitions. Je ne veux rien savoir. Je ne lis même pas les relances avant le début de l'émission. C'est un principe absolu d'authenticité. Si je me marre, je me marre vraiment. Mais oui, ils sont trashs et cashs. Il y a de moins en moins d'humoristes qui y vont parce qu'ils ont peur du bad buzz sur les réseaux sociaux. Je trouve que c'est bien que ce soit sur le service public. On critique souvent le côté un peu lisse ou bien-pensant du service public. Le samedi soir, on n'est pas bien-pensant et je m'en félicite.

Y a-t-il déjà eu des blagues coupées au montage ?
Oui, c'est déjà arrivé. Mais ce sont eux qui le veulent et qui le demandent. Ca peut arriver mais c'est très rare. Il peut y avoir une intervention de Paul de Saint-Sernin qui tombe à plat et qu'il va demander de lui-même de retirer.

La suite de l'entretien à découvrir demain sur puremedias.com.

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