Une couverture qui ne passe pas. Dans un édito publié hier sur le site de l'hebdomadaire, Jean Daniel, fondateur de "L'Obs", fait savoir tout le mal qu'il pense de la couverture du numéro de son magazine publié la semaine dernière. On y voit le président de la République, Emmanuel Macron, sous les barbelés, avec pour titre "Bienvenue au pays des droits de l'homme", en référence à la politique migratoire du président et de son gouvernement.
Dans son édito, Jean Daniel tient d'abord à faire savoir qu'il n'est absolument pas d'accord avec cette politique. "A nos yeux, la politique vis-à-vis des migrants, telle qu'elle est appliquée et contrairement à la manière dont elle avait été formulée, est indéfendable, parfois alarmante et peut finir par mériter des noms grossiers", assure-t-il ainsi. Pour autant, il avoue qu'il ne parvient "pas à (se) résigner" devant la dernière couverture de son journal.
Insupportable
"Je ne supporte pas de voir la tête de notre président entourée de barbelés, avec le choix de les subir ou de les imposer. Je ne supporte pas non plus que le président de la République soit représenté comme un tyran qui affecterait de recevoir avec humanité et générosité tous les migrants de la terre", lâche Jean Daniel, pour qui on ne peut pas se cacher derrière l'argument de l'humour pour défendre cette Une.
"Je ne trouve pas que, dans cette polémique, l'humour soit tolérable. D'ailleurs, en général, depuis que je fais ce métier, je ne crois pas que l'on puisse distraire avec n'importe quoi et surtout pas, surtout pas avec la douloureuse, l'insupportable aventure des migrants. Nous ne savions pas à quel point les migrants représentent notre propre tragédie. Nous ne savions pas à quel point cette tragédie illustre tous nos drames", a-t-il conclu.
D'autres critiques
Jean Daniel n'est pas le premier à critiquer cette Une très polémique de "L'Obs". Interrogé la semaine dernière sur franceinfo, Christophe Castaner, délégué général de La République en marche, a fait savoir qu'il avait été "choqué" par cette Une. "C'est le choix éditorial de L'Obs, qui pense qu'il faut faire ce type de une pour mieux vendre. Peut-être que ça leur permettra de mieux vendre. J'avoue que ça ne correspond pas à la ligne éditoriale du lecteur, de l'abonné que je suis à titre personnel", a-t-il expliqué.
