La saga "Millenium" se termine en beauté avec un scénario riche et intelligent, malgré les longues scènes juridiques en huis clos.
La saga Millenium se poursuit et se termine, et ce n'est pas le troisième épisode qui montre du relâchement. En poursuivant sur sa lancée, Millenium 3, réalisé par Daniel Alfredson (tout comme le 2) répond à toutes les questions que l'on se posait, tout en gardant son aura mystérieuse.
Lisbeth Salander illumine le film
Toujours aussi glacée, l'histoire donne des frissons dans le dos et nous amène à connaître de mieux en mieux le personnage de Lisbeth Salander, cette jeune femme en apparence victime qui a décidé de confronter ses agresseurs, coûte que coûte. Ce personnage bien dessiné, analysé sous toutes les coutures, est interprété par une Noomi Rapace convaincante avec un rôle qui lui colle à la peau. Fragile et forte, elle illumine le film et s'attire petit à petit toutes les sympathies.
De l'hôpital au palais de justice, la vie de Lisbeth n'est jamais facile : si elle parle peu, elle écrit, agit et son look phénoménal de gothique en dit long. On regrette que l'histoire d'amour entre Mikael et Lisbeth ait pris fin, mais le journaliste est toujours derrière elle, presque télépathe.
Mise en scène sobre pour une histoire complexe
La mise en scène, toujours aussi sobre, ne repose sur aucun effet spécial mais se fait volontairement discrète pour laisser la place à un scénario du tonnerre. L'histoire de l'écrivain Stieg Larsson, riche de complexité et de rebondissements, n'a en effet aucun besoin que l'on en rajoute. C'est un plat servi sans sauce qu'on nous présente, et pourtant on y trouve de la fascination : tout nous interpelle.
Plus intellectuel que les autres, Millenium 3 prend des allures de 12 hommes en colère lors de longues scènes de huis clos juridique où la tension est presque palpable. Les accusations portées, extrêmement graves, n'ont d'égales que les ignominies dont Lisbeth a été victime. On jubile comme à la fin d'un roman d'Agatha Christie, quand les coupables se font prendre la main dans le sac. Quelques clichés psychologiques ne sont cependant pas évités, et les longues scènes de procès peuvent faire préférer le premier volet plus riche en action.
Originale, cette saga se termine en beauté, soutenue par ses interprètes talentueux et la fidélité des scénaristes qui rendent un bel hommage à l'œuvre littéraire suédoise.