Juste après les attentats de Paris, François Hollande a proposé devant le Congrès réuni à Versailles d'étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux "nés français", coupables de terrorisme. Promesse tenue puisque cette mesure figure dans le projet de loi constitutionnelle de protection de la nation qui sera soumis au Parlement en janvier.
Proposée dès juillet 2010 par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble (pour les personnes commettant des crimes envers policiers ou gendarmes), la déchéance de nationalité divise aujourd'hui fortement la gauche. Et pour cause, à l'époque, les socialistes étaient vent debout contre cette proposition qu'ils considéraient comme une dérive droitière du président de la République de l'époque.
Un principe "essentiel", "attentatoire à la tradition républicaine"
Hier soir, dans "C à dire", la quotidienne de France 5, Thierry Guerrier a rediffusé à son invitée, Juliette Méadel, porte-parole du PS, un extrait de son émission qui datait du 31 août 2010 dans laquelle le journaliste recevait François Hollande alors simple député de Corrèze et candidat à la primaire de son parti. Celui qui entre temps est devenu le président de la République était très hostile à la réforme voulue par son futur prédécesseur. "Sur la déchéance de nationalité, est-ce que ça va améliorer en quoi que ce soit la protection et la sécurité de nos concitoyens ? C'est ça finalement la première question ! Est-ce que, en faisant une déchéance de nationalité pour tel ou tel individu, en nombre limité, on va permettre à ceux qui sont exposés aux agressions tous les jours d'être davantage protégés ? Non !", avait déclaré François Hollande.
"Est-ce que c'est conforme à notre histoire, à nos traditions, à notre Constitution, quand on sait que depuis 1889 la nationalité française s'exerce par la naissance et s'acquiert par mariage au bout de quelques années après un contrôle ? Pourquoi remettrait-on en cause ces principes essentiels ? C'est attentatoire à ce qu'est finalement la tradition républicaine et c'est en aucune façon protecteur pour les citoyens", avait-il ajouté. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
