L'île de l'exil aura eu raison d'elle. Après avoir remporté successivement trois duels, face à Julie, Cédric et Tiffany, Raphaële s'est inclinée vendredi soir face à Clémentine, mettant fin à tout espoir pour elle de réintégrer l'aventure après la réunification. La candidate de "Koh-Lanta : Le combat des héros", qui vit dans le sud de la France, n'a pas réussi à faire mieux que lors de sa précédente aventure, en 2009, où elle avait été éliminée par ses co-équipiers au bout du 30e jour d'aventure. puremedias.com l'a interrogée.
Propos recueillis par Christophe Gazzano.
Vous avez quitté l'aventure alors que vous étiez près du but...
Raphaëlle : Aujourd'hui je fais la part des choses. Bien évidemment, sur le moment il y a une part de déception, mais dans l'ensemble je ne suis pas déçue car je suis très fière de ce que j'ai fait. J'ai réussi à trouver ce que j'étais partie chercher là-bas, à me prouver plein de choses à moi-même.
Justement, quel était votre objectif en retentant l'aventure "Koh-Lanta" ?
C'était avant tout de me prouver que j'en étais encore capable 9 ans après en étant maman, en ayant 38 ans aujourd'hui. C'était pour prouver aussi aux gens qui ne me connaissaient pas à l'époque que mon parcours n'était pas dû au hasard. Et aussi, par rapport à ma fille et à mon conjoint, qui n'étaient pas là il y a 9 ans, et à qui je n'avais pas montré de quoi j'étais capable sur cette aventure. Dans la vie de tous les jours, on en parlait, car je regarde chaque fois les nouveaux "Koh-Lanta". Même neuf ans après, on m'en parlait encore. On fait "Koh-Lanta" une fois, mais ça vous suit toute la vie.
Vous avez échoué en duel face à Clémentine. Diriez-vous qu'il s'agissait de votre duel le plus dur ?
Non. Je pense que le plus dur a été celui face à Julie. Il a été terrible parce qu'il a fallu aller puiser dans nos réserves physiques et mentales. Ça restera un des moments les plus difficiles, mais aussi les plus joyeux de mon aventure. Par contre, celui face à Clémentine a été très compliqué car il intervient au bout de 11 jours où je suis restée seule sur cette île. Nerveusement, je suis un peu éprouvée et j'ai moins de facilités à me mettre dans ma bulle comme j'ai pu le faire sur les trois duels précédents. Forcément, au bout de 11 jours on a le temps de penser à sa famille, à ma fille de 6 ans que j'ai laissée en France, à plein de choses... Tout ça, ça vous use et ça vous tire un petit peu vers la France. Moralement, j'étais dedans, mais pas à 200%, pas comme les précédents duels. Au début, l'île de l'exil c'est une force, après ça peut devenir quelque chose d'usant.
Comment occupe-t-on ses journées sur cette île quand on est tout seul ?
Les journées sont très chargées contrairement à ce qu'on peut penser car on est seuls pour tout faire. Aller chercher du bois me prenait déjà quasiment toute la matinée, il fallait ensuite entretenir le feu toute la journée. Ce n'est pas comme un barbecue que vous faites chez vous, ça consomme énormément de bois et en plus, ça peut s'éteindre très facilement. Il faut y être tout le temps. On boit aussi beaucoup et la source est relativement loin donc il faut y aller plusieurs fois dans la journée. Après, il faut trouver à manger. Couper un coeur de palmier alors que vous êtes toute seule et épuisée, ça vous prend quand même beaucoup de temps. Et la nuit arrive alors que vous n'avez même pas eu le temps de vous poser. On est donc accaparé par les tâches du quotidien et par la survie pure. Je me suis par exemple attelée pendant quatre jours à construire une cabane étanche.
Vous avez fait le choix de donner votre collier d'immunité à Clémentine. Aviez-vous décidé de remettre le collier à votre adversaire, quel qu'il soit ?
J'avais promis à Julie de me battre pour aller le plus loin possible et si je n'y arrivais pas, de le donner à une personne méritante. Je me suis basée sur l'attitude des gens quand ils sont arrivés sur l'île. Mais je pense que même si j'avais échoué sur les duels précédents, j'aurais donné le collier à ces personnes-là car elles ont toutes été méritantes à leur manière et très fair-play vis-à-vis de moi. La nuit précédant le duel, Clémentine, voyant que j'étais là depuis 11 jours, et que j'étais épuisée a eu le geste très fair-play de me dire que je pouvais dormir et qu'elle s'occupait du feu. J'ai trouvé ça vraiment très sympa de sa part parce qu'elle aurait très bien pu décider qu'on se relaie. Sur les 11 jours, c'est la seule nuit où j'ai réellement dormi. C'était donc loyal et normal pour moi de lui remettre ce collier.
Avez-vous été étonnée de découvrir le côté stratégique de Dylan ?
Je m'en doutais quand je suis sortie, mais pas pendant les six jours d'aventure. J'ai toujours essayé d'être franche avec lui, de le mettre à l'aise. C'était quelqu'un en qui on croyait. C'est blessant de voir que votre démarche, sincère, peut être remise en question par quelqu'un. Avant que je sorte, Dylan m'avait promis qu'il ne voterait pas contre moi. Voir qu'il l'avait fait quand même, c'est vrai que ça m'a fait un peu cogiter. Je me suis demandé s'il s'était passé quelque chose ou s'il avait réellement joué à un jeu. Quand Cédric est sorti, quand il y a eu la recomposition des équipes et que Clémentine est sortie aussi, là j'ai compris qu'il jouait à un jeu depuis le début de l'aventure. Il a très bien joué. On s'est fait prendre à notre propre piège, c'est loi de "Koh-Lanta", c'est comme ça.
Dans quel état d'esprit seriez-vous revenue dans l'aventure si vous aviez remporté tous vos duels ?
Ça aurait été une belle preuve que j'avais payé ma place à la sueur de mon front et qu'elle m'était due. J'aurais vraiment voulu voir la tête des aventuriers alors qu'ils pensaient tous que j'étais partie depuis deux semaines. Revenir, pour moi, ça aurait été l'occasion de former un binôme avec Nathalie, quelqu'un de qui je suis proche, qui m'a donné envie de faire mon "Koh-Lanta". J'attendais le moment où j'aurais pu me confronter à elle mais aussi faire l'aventure à ses côtés. Je me languissais également de retrouver Candice, avec qui j'avais commencé cette aventure, quelqu'un que j'apprécie beaucoup.
Estimez-vous avoir une part de responsabilité dans les défaites qui ont marqué le début de l'aventure de la première équipe des jaunes ?
On a tous notre part de responsabilité, avec nos points forts et nos points faibles. Lors des votes, à certains moments, on ne s'est pas projetés. Le vote sur lequel je suis sorti arrivait après une épreuve de force, qui n'est pas du tout mon domaine. Je suis bonne en équilibre et en résistance. S'ils ne m'avaient pas fait sauter, l'épreuve d'après était justement une épreuve d'équilibre sur laquelle j'aurais vraiment pu être un atout. Ça s'est joué parfois à pas grand chose, mais je ne pense pas avoir été plus faible que quelqu'un d'autre dans cette équipe jaune.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Ma victoire contre Julie, une victoire arrachée avec nos tripes. En plus, on a battu le record détenu par Teheiura et Martin, des figures emblématiques de "Koh-Lanta". C'est donc une double victoire.
Et votre plus mauvais souvenir ?
La nuit avec Tiffany sur l'île de l'exil, sous la pluie. C'était horrible. On a perdu le feu, c'était très compliqué.
Un pronostic pour les poteaux ?
C'est compliqué comme question car tout le monde, fort, faible ou stratégique, a le potentiel pour y arriver. Au niveau de la réunification, le positionnement de chacun va beaucoup compter dans la suite de l'aventure. Mais bon, j'ai ma petite chouchoute, Nathalie, que j'espère voir arriver très loin.
