Ce film va diviser. Pour une raison qu’on ne vous dévoilera pas ici, sous peine de vous gâcher l’effet de surprise final. Une fin qui vous tirera soit les larmes, soit les rires. Mais qui vous laissera surtout avec l’étrange sensation que le réalisateur a fait reposer sa romance sur une vraie bonne idée. Qu'il a ensuite très mal exploitée… Un revers pour Allen Coulter, qui ne parvient donc pas à réitérer les excellents souvenirs qu'il nous avait laissés avec son premier film, Hollywoodland.
Premier script du jeune scénariste Will Fetters, Remember Me raconte l'histoire de Tyler, un jeune New-yorkais de 22 ans en rébellion contre sa famille et la société après un drame familial. Suite à une altercation avec un policier, il décide de se venger en séduisant la fille de celui-ci. Mais la jeune fille en question, Ally, va se révéler beaucoup plus fragile et imprévisible qu'il n'imaginait et il va en tomber fou amoureux. Et ce qui ne devait être qu'une plaisanterie cruelle va très vite se transformer en une histoire qui les marquera à jamais...
Robert Pattinson ne se résume pas qu'au vampire de "Twilight"
Le décor est planté. Et ce point de départ se révèle suffisamment original pour susciter notre intérêt. Le réalisateur nous expose la rencontre de deux étudiants en marge de tout, mais qui se découvrent des affinités au détour des drames personnels qu'ils ont dû traverser. La perte d'un frère pour lui. La mort de sa mère tuée sous ses yeux pour elle. Sans tomber dans le pathos et le mélo à outrance, Allen Coulter parvient à rendre crédible cette histoire d'amour "impossible". Dans cet exercice, il est plutôt bien soutenu par ses acteurs qui, de la jeune Ruby Jerins aux expérimentés Chris Cooper et Pierce Brosnan, n'en font pas trop malgré des personnages parfois caricaturaux.
Phénomène Twilight oblige, et à moins d'avoir boycotté tout ce qui touche de près ou de loin au cinéma ces deux dernières années, impossible de passer sous silence le cas Robert Pattinson. L'acteur se voyait offrir ici une chance de prouver qu'on ne devait pas le résumer au ténébreux vampire Edward qui fait battre le coeur des jeunes filles en fleur. Et visiblement, le comédien a saisi cette chance. On ne criera peut-être pas au génie devant sa performance, mais la nouvelle coqueluche d'Hollywood s'en sort avec les honneurs. Il se montre convaincant et incarne avec justesse ce jeune homme qui se cherche et se surprend à aimer. Il forme avec Emilie de Ravin un couple charmant et devient, presqu'à son insu, l'attraction principale du film.
Le réalisateur saborde la fin de son film par une surenchère lacrymale
On regrettera donc que dans la deuxième moitié de son film, Allen Coulter tombe avec beaucoup de maladresse dans le piège qu'il avait su éviter jusque-là. Les thèmes de la famille, du fardeau des secrets et du poids du silence sont abordés intelligemment... jusqu'à ce que la surenchère lacrymale finale ne saborde tout sur son passage et ne réduise tous ses efforts en cendre. C'est un rendez-vous manqué pour le cinéaste, dont l'amour qu'il éprouve pour la ville de New-York transpire à chaque plan. Dommage qu'il n'ait pas tout filmé de la sorte.
