Selon Mediapart, Nicolas Sarkozy a décidé de porter rapidement Alexandre Bompard (patron d'Europe 1) à la présidence de France Télévisions. Le site d'informations en ligne indique même que l'annonce devrait en être faite mardi prochain. Pourtant, le mandat de l'actuel président du groupe public court jusqu'en août 2010...
« Pourquoi le chef de l'Etat a-t-il donc décidé de brûler les étapes ? (...) Si le chef de l'Etat a choisi d'agir si vite, c'est pour reprendre la main dans le dossier de la publicité sur France Télévisions, et celui, qui en découle, de la privatisation de France Télévisions Publicité (FTP), qui lui échappaient », écrit Mediapart.
Suite à la décision de supprimer progressivement la publicité sur France Télévisions, le gouvernement avait décidé de vendre 70% du capital de la régie, entraînant ainsi sa privatisation. Le duo Stéphane Courbit/Maurice Lévy a présenté l'offre de reprise la plus séduisante et est entré en négociations exclusives pour prendre le contrôle de la régie il y a quelques semaines. Mais, depuis l'annonce de ces négociations, une polémique n'a cessé d'enfler.
D'abord, parce que Stéphane Courbit est un producteur de programmes pour France Télévisions. Son rachat de FTP pourrait donc entraîner un « grave conflit d'intérêt » selon Mediapart. D'autre part, Alain Minc, qui a notamment conseiller le Chef de l'Etat dans ces dossiers, est intéressé à la richesse de Stéphane Courbit via une participation dans l'une de ses sociétés. « Ces conflits d'intérêts innombrables ont suscité une polémique si forte qu'elle a fini par faire bouger les lignes », ajoute le site qui rappelle que le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a lui même reconnu que cette privatisation posait un « problème déontologique ».
Enfin, le chef de l'Etat entendrait reprendre la main alors que certains députés se sont prononcés contre la suppression de la publicité en journée, prévue pour 2011, essentiellement en raison du financement incertain de France Télévisions (la commission de Bruxelles s'est prononcée contre la taxe télécom censée compenser les recettes publicitaires de France Télévisions).
« Dans le coup de force que tente le chef de l'Etat, contraire à la tradition démocratique, en nommant un obligé à la tête de France Télévisions, il y a cependant un risque : celui de l'épreuve de force. Car Patrick de Carolis a convoqué pour mercredi 14 un conseil d'administration de France Télévisions qui, conformément à ce qui avait été décidé (et en raison des problèmes éthiques et déontologiques développés plus haut, NDLR), devrait décider de suspendre les négociations exclusives avec Stéphane Courbit », explique Mediapart.
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