Tron l'héritage : Retour manqué vers le futur

Partager l'article
Vous lisez:
Tron l'héritage : Retour manqué vers le futur
Immense gâchis de talent, "Tron l’héritage" est simplement un pâle produit à la fois formaté, renfermé sur lui-même et complètement schizophrène.

1982. Tron, premier du nom sort sur les écrans et amorce une nouvelle étape dans l'ère des effets visuels informatiques. 28 ans plus tard, œuvre devenue culte après son échec mondial, il se voit attribué une suite qui a su créer le buzz ces derniers mois. A l'heure d'Avatar et de la 3D à foison, Disney avait une pierre à poser sur l'édifice des avancées technologiques qui ont traversé le cinéma hollywoodien des années 2000. Contrat rempli ? Non.

Concepteur génial de jeux vidéo, Kevin Flinn (Jeff Bridges, impérial) disparaît dans des circonstances mystérieuses à la fin des années 80. 20 ans plus tard, son fils Sam (Garrett Hedlund, fadasse) découvre que son père est resté prisonnier du monde virtuel qu'il à créé, désormais contrôlé par CLU, création et alter ego numérique de Flinn et qui s'est rebellé contre son géniteur. Sur les traces de son père, Sam va devoir pénétrer dans un monde sans limite et dangereux.

Effet Playstation 3



Mettre en chantier une suite à Tron se révèle un choix logique pour Disney. Un moyen de rendre à César ce qui appartient à César en quelque sorte en repoussant les limites techniques de l'univers des effets spéciaux et en se posant ainsi sur les traces de son ainé.

En cela, Tron l'héritage est une immense déception, sa technique n'offrant jamais une imagerie novatrice. Il faut également compter sur une histoire laborieuse servie par un cast inégal. Premier gros point noir : la 3D. Tout simplement inutile car ne proposant à aucun moment la perspective d'un spectacle total faute à un univers trop sombre pour créer un véritable relief (la base de la 3D reste la profondeur de champ) et à une architecture, certes belle et foisonnante, toute en symétrie et en néons, mais trop lisse et rendant caduque le procédé même de l'outil. Malgré un univers plastique puissant, Tron l'héritage n'arrive jamais à la cheville du maitre étalon Avatar ni même de l'horrible Resident Evil : Afterlife 3D, les deux seuls films convaincants sur les potentiels de la 3D.

Mais le plus gros point de frustration vient surtout des effets visuels qui, s'ils rendent justice à l'univers dépeint, sont le point central du ratage du film. Pour s'imposer, Tron l'héritage avait besoin d'un effet nouveau, d'une proposition de jamais vu qui justifierait les presque 200 millions de dollars de budget. Ainsi, annoncée en grande pompe, la quasi raison du projet Tron 2 réside dans le rajeunissement extrême du personnage de Jeff Bridges et L'Etrange histoire de Benjamin Button, le résultat se révèle tout simplement hideux. CLU semble tout droit sorti d'une cinématique de Playstation 3, et il devient difficile de n'avoir pas un peu honte de ce qu'on est en train de voir sur l'écran.

Tout ça pour ça



Alors que reste t-il d'un film dont l'argument principal se dilue de plus en plus à mesure que le film avance ? Quelques éléments qui ne font que confirmer que ce Tron l'héritage est avant tout un immense gâchis de talent. Une production design somptueuse mêlée à une musique souvent épique et jouissive des Daft Punk (peut être le meilleur point du film) qui arrivent parfois à sortir le spectateur de sa torpeur. Du bon travail réalisé par des artistes rigoureux qui tentent de combler le non-professionnalisme de certains autres, qui laisse par moments entrevoir les réelles possibilités du métrage et soutient autant que possible une mise en scène sans génie, parfois expéditive (les séquences d'action sont sacrifiées) ou trop impersonnelle. Du bon travail qui par contre ne peut rien face à un script blindé de trous et ne posant jamais un univers suffisamment dense et complexe pour être passionnant.

Tron l'héritage n'est ni trop honteux pour hurler au navet, ni trop réussi pour devenir un classique instantané de la SF. Juste un pâle produit à la fois formaté, renfermé sur lui-même et complètement schizophrène qui, au moins, sait faire oublier qu'il est à la base une production Disney (à la limite, on peut toujours dire que ça reste plus regardable que le Alice au pays des merveilles de Tim Burton l'année dernière, mais bon). Le film prouve une bonne fois pour toute qu'il ne sert à rien de se la jouer novateur et spectaculaire à base d'Imax 3D en HD et tutti quanti quand on a aucun argument à proposer derrière.

Tron
Tron
Découvrez la nouvelle bande-annonce spectaculaire de "Tron l'héritage"
Disney met en route une suite de "Tron Legacy"
l'info en continu
"Danse avec les stars" : Keiona éliminée, Inès Reg sauvée... Qui sont les 3 couples finalistes de la saison 2024 ?
TV
"Danse avec les stars" : Keiona éliminée, Inès Reg sauvée... Qui sont les 3...
"Si j'avais pu pousser pour qu'il n'y ait que des femmes" : Redouane Bougheraba regrette qu'il y ait peu de femmes dans "Au Micro"
TV
"Si j'avais pu pousser pour qu'il n'y ait que des femmes" : Redouane Bougheraba...
"Têtu" : Le groupe SOS et la fondation Le Refuge annoncent la reprise du magazine dédié aux questions LGBTQIA+
Presse
"Têtu" : Le groupe SOS et la fondation Le Refuge annoncent la reprise du magazine...
Netflix dépasse à nouveau les attentes et atteint les 270 millions d'abonnés dans le monde
Audiences
Netflix dépasse à nouveau les attentes et atteint les 270 millions d'abonnés dans...
Face aux audiences décevantes, TF1 déprogramme en urgence la série "Dr Bash" dès mercredi prochain
TV
Face aux audiences décevantes, TF1 déprogramme en urgence la série "Dr Bash" dès...
"New-York unité spéciale" : Confondue avec son personnage d'Olivia Benson, Mariska Hargitay interrompt le tournage de la série pour venir en aide à une petite fille
TV
"New-York unité spéciale" : Confondue avec son personnage d'Olivia Benson, Mariska...