En fin de saison, après l'officialisation de sa venue chez Laurent Ruquier, Yann Moix avait déjà fait des étincelles. Sur le plateau de Thierry Ardisson, il avait comparé Aymeric Caron à un spécialiste de l'agroalimentaire et taclé Enora Malagré, "une princesse qui aurait troqué la citrouille contre le melon". Pourtant, à en croire le principal intéressé, pas question de jouer les snipers bêtes et méchants sur le plateau de "On n'est pas couché". Pour L'Express, Yann Moix se livre sur la façon dont il compte gérer ce nouveau job de chroniqueur tout-terrain qui l'attend sur France 2.
"Je privilégierai les côtés positifs d'une oeuvre"
Yann Moix connaît bien la mécanique de l'émission de Laurent Ruquier pour y avoir participé plusieurs fois. Une expérience pas toujours agréable, l'écrivain ayant même dû défendre son film "Cinéman", "une catastrophe" pour Eric Naulleau. Yann Moix s'est donc promis de ne pas refaire vivre le même calvaire aux invités. "Je ne ferai pas ça. Je dirai que je ne suis pas à même d'apprécier ce genre de film, qu'il nous arrive à tous de faire moins bien que d'habitude. Et je privilégierai les côtés positifs d'une oeuvre, je me le suis juré", affirme-t-il, ajoutant même quelques lignes plus loin, "je ne m'opposerai pas aux personnes mais à leurs idées".
Alors, Yann Moix a t-il changé son fusil d'épaule ? Il faut dire que l'écrivain est un habitué des sorties sans filtre et des coups de gueule, comme quand il parle de la Suisse comme de "Gestapoland". A la télévision ou dans la presse, sa verve lui a également valu plusieurs clashs. Même s'il concède certains propos excessifs, Yann Moix récuse toute idée de faire le buzz. "Je n'ai pas la télévision, mais quand j'y suis, j'ai l'impression d'être un lapin pris dans les phares d'une voiture : ma timidité alliée au trac me fait dire parfois des phrases que je pense, ou que je crois penser, mais que je présente de manière outrancière", explique le lauréat du prix Renaudot.
De Nietzsche à Hervé Vilard, le grand écart
Et à ceux qui l'accusent de snobisme intellectuel, Yann Moix entend bien leur donner tort. "Je ne mets pas tout le monde sur le même plan et l'émission compte précisément plusieurs parties" répond-il à la journaliste qui lui faisait remarquer, à juste titre, qu'il allait sûrement débattre avec Miss Pays de Loire ou Hervé Vilard. Des personnalités qui n'ont de prime abord que très peu de points communs avec le nouveau binôme de Léa Salamé, plus habitué à travailler sur les oeuvres de Hegel ou Nietzsche.
Mais le nouveau polémiste compte bien s'adapter. "Je me vois mal interpeller Hervé Vilard en lui reprochant de ne pas être Franz Liszt. Il faut ajuster l'instrument de mesure avec lequel on interroge les gens", analyse-t-il. La première prestation de Yann Moix, qui a également révélé son salaire de 1.500 euros bruts par émission, est à découvrir le 29 août, date de lancement de la nouvelle saison de "On n'est pas couché".
