"Mariés au premier regard" : Le bilan de la saison par la productrice

Clap de fin. Ce soir, à 21h05, M6 diffusera le dernier épisode de "Mariés au premier regard", son docu-réalité produit par Studio 89, accompagné d'une deuxième partie de soirée au cours de laquelle les téléspectateurs découvriront la vie des participants aujourd'hui, plusieurs mois après le tournage de cette saison 4. Une saison marquée par une nouvelle hausse des audiences, avec notamment plus de 25% des femmes responsables des achats de moins de cinquante ans chaque lundi. A cette occasion, puremedias.com s'est entretenu avec Kamila Fievet-Palies, directrice des programmes de Studio 89, pour faire le bilan de cette saison.

Propos recueillis par Kevin Boucher.

puremedias.com : Cette saison s'achève avec des audiences en hausse. J'imagine que vous êtes satisfaite.
Kamila Fievet-Palies : Vous imaginez bien ! (Rires)

On dit merci l'échec de "H24" sur TF1 ?
On ne dit pas ça non, pas du tout. On dit que "Mariés au premier regard" a toujours séduit le public. Cette année, nous signons la deuxième meilleure saison historique sur les FRDA-50 car nous avons des héros attachants, de belles histoires, un côté "série" qui donne envie de revenir tous les lundis... C'est surtout pour toutes ces belles raisons.

La saison 5 est donc signée ?
Tout à fait. Les castings ont été lancés. Nous réfléchissons, comme tous les ans, à comment attaquer cette nouvelle saison, entre ce qui a fonctionné, ce que le public a envie d'entendre, de voir et de savoir... Nous nous nourrissons autant des réactions du public que de nos propres analyses. En quatre ans, "Mariés au premier regard" a énormément évolué. Il y a des choses que nous ne montrions pas et que nous montrons aujourd'hui, le casting s'est ouvert à des profils différents comme des parents cette année, la moyenne d'âge a augmenté avec des candidats un petit peu plus âgés...

Sur le casting, le but est toujours de ne pas tomber dans les clichés de la télé-réalité ?
Bien sûr. Mais de toute façon, les gens qui viennent postuler à "Mariés au premier regard" n'ont pas le profil des gens qui pourraient aller dans des télé-réalités comme vous l'entendez. Là, nous parlons d'un mariage, de l'implication d'une famille... Nous avons des gens avec énormément d'espoirs, qui ont parfois vécu des choses compliquées. Nous sommes aussi avec des psychothérapeutes. Il faut être très motivé pour venir dans "Mariés au premier regard" parce que les phases de tests sont très longues et très fastidieuses. On ne peut pas s'inscrire avec de la légéreté.

Vous avez intégré cette année une situation inédite puisque Sarah avait deux participants avec le même taux de compatibilité et a donc dû choisir. Toutefois, suite à un tragique événement personnel, le prétendant choisi a préféré renoncer. Comment avez-vous réagi à ce moment-là ?
Avec énormément de tristesse, par rapport à ce que traversait Sylvain. "Mariés au premier regard" est une expérience avant d'être une émission de télévision donc ce que traversent et vivent les gens est primordial. Nous l'avons épaulé autant que possible, nous l'avons aidé à expliquer joliment les choses à Sarah parce qu'il y tenait particulièrement.

Vous êtes-vous posé la question de supprimer l'intégralité de cette séquence au montage ?
Non. Je pense que cela permet aussi aux téléspectateurs de voir que tout n'est pas tout rose tout le temps, que c'est une vraie expérience et non du cinéma où nous effaçons les choses qui se sont passées pour en montrer d'autres et enjoliver une histoire. Nous n'avons rien à cacher.

Cette situation de choix entre deux prétendants pourrait-elle se reproduire à l'avenir ?
Seuls les tests peuvent le dire. C'est une situation inédite qui s'est produite avec cette double compatibilité mais ce sont les chiffres des tests, ni plus ni moins. La probabilité reste extrêmement faible.

Vous comprenez que Mélodie et Matthieu aient pu critiquer le montage de l'émission ?
Je le comprends puisque, de toute façon, nous avons une perception des choses quand nous les vivons qui est complètement différente que lorsque nous regardons la scène filmée et diffusée, au-delà du montage. Autre élément important : les choses se passent sur la longueur sur le tournage et nous, nous faisons des émissions. Donc nous ne pouvons pas faire une émission de 4 ou 5 heures, ce qui implique donc de faire des raccourcis.

Romain et Solenne, qui ont participé chacun de leur côté, ont indiqué pendant l'émission qu'ils s'étaient rencontrés avant le tournage de l'émission. Même s'ils ne sont pas en couple dans le programme, cela a-t-il eu une incidence directe ?
Non car c'est une histoire qui s'est produite avant leur mariage et presque tous les gens qui se sont mariés sur cette Terre ont eu des relations, des aventures, des rencontres, des flirts... Sincèrement, je pense qu'il n'y a rien de choquant. C'est juste l'histoire de la vie.

Dans l'émission, lors du mariage de Romain et Delphine au premier épisode, on découvre que tous deux ont une amie en commun. En régie, comment réagissez-vous en découvrant cela ?
Vous savez quoi : nous sommes ultra positifs car nous nous sommes dit que c'était un point de compatibilité supplémentaire ! Nous n'avons absolument pas imaginé qu'ils se connaissaient et s'étaient peut-être déjà vus. Et s'ils s'était déjà vus, c'était encore plus magique : vous vous êtes croisés, vous ne vous étiez peut-être regardés mais vous étiez faits l'un pour l'autre ! Mais cette émission est tellement vraie que nous, à la production, nous vivons les choses comme les téléspectateurs.

A l'issue des trois premières saisons, un seul couple est toujours marié à l'heure actuelle. N'est-ce pas une déception ?
L'amour est un travail de tous les jours. Vous avez beau être compatible, vous avez beau avoir envie. Si vous n'arrivez pas à travailler sur vous-même, si vous n'arrivez pas à vous ouvrir, si vous laissez un trait de votre caractère qui peut abîmer le couple être omniprésent, ça ne fonctionnera pas. Ca n'a rien à voir avec la compatibilité. Ca a voir avec ce qui se passe après la compatibilité. Quand ça ne fonctionne pas sur le long terme, ce n'est pas un échec mais que ces personnes n'étaient peut-être pas prêtes et que cette histoire peut leur aider à construire la suivante. La semaine dernière, en deuxième partie de soirée, nous avons vu des célibataires qui ont divorcé pendant l'émission et qui nous ont raconté à quel point cela les avait aidé. Notre réussite est aussi là. Il faut que tous nos candidats soient heureux et amoureux, même avec quelqu'un d'autre.

La saison 5 sera-t-elle la première à intégrer un couple homosexuel ?
Je ne peux pas vous répondre. Je ne sais pas. Peut-être, peut-être pas... C'est plus compliqué pour nous vis-à-vis de l'organisation des tests. Aujourd'hui, lors de ceux-ci, les hommes se croisaient entre eux et les femmes entre elles uniquement. Maintenant, ce n'est pas impossible.

Les 15 et 22 mars prochains se tiendront les élections municipales. Craignez-vous qu'Yves Vidal, le maire de Grans qui officie les mariages depuis la première saison, ne soit pas réélu ?
Je ne m'occupe pas de la politique. J'espère pour lui qu'il soit réélu car il aime énormément sa commune et nous le sentons à chaque fois que nous y sommes.

Tous les mariages ont été tournés pendant la canicule de juin 2019. Est-ce finalement cet élément qui a été le plus dur à gérer ?
(Rires) Ce n'est pas tellement faux ! Cela complique beaucoup le travail puisque nous voulons que tout le monde soit bien, qu'il s'agisse des mariés, des familles, des équipes, des cadreurs qui portent des caméras de 15 kilos... Les bouteilles d'eau, les éventails, les climatisations à fond, les gens qui crient quand les portes ne sont pas fermées alors que la climatisation est allumée, cela arrive très souvent mais nous en rions après coup.

Pour vous prémunir de cela, envisagez-vous de décaler le tournage ?
Au vu de la météo actuelle, il est compliqué de prévoir qu'il n'y aura pas de canicule en avril ou en septembre. De plus, les dates des mariages varient de 3 à 4 semaines tous les ans donc nous n'avons pas de date fixe. Mais je pense que, malheureusement, nous ne pouvons pas nous fier à la météo...