Un tournant dans la jeune carrière d'Alain Delon. TMC rediffuse, ce jeudi 11 août à 21h10, le film "Plein soleil", dans lequel l'acteur, vu jusque-là dans "Quand la femme s'en mêle" (1957), "Sois belle et tais-toi" (1958) ou "Le chemin des écoliers" (1959), incarne Tom Ripley, un jeune homme ambitieux qui assassine un riche héritier, dont il était devenu l'ami, et sème des indices laissant croire que ce dernier est encore vivant.
Au bout de la nuit...
Un rôle pour lequel Alain Delon n'était pourtant pas prédestiné. René Clément, le réalisateur, avait porté son dévolu sur Jacques Charrier ("Les tricheurs", "Les dragueurs"). C'était sans compter l'obstination de l'acteur à la belle gueule. Tout s'est joué au cours d'un dîner organisé dans l'appartement de René Clément le 7 juillet 1959, rapportait "Le Monde" dans un article daté de juillet 2018.
Alain Delon devait camper à l'origine le rôle secondaire de Philippe Greenleaf, "un bourgeois insouciant, qui profite de la dolce vita romaine et dilapide sa fortune de famille". Mais une fois à table, l'acteur a refusé la proposition des frères Hakim, les producteurs du film. Alain Delon est convaincu que le voyou Tom Ripley, le héros, lui correspond davantage. Les frères Hakim sont scandalisés par son attitude : "Comment ! Vous osez ! Vous n'êtes qu'un petit con ! Vous devriez payer pour le faire !", se sont-ils écriés.
Le dîner se poursuit dans une ambiance lourde. Mais Alain Delon se montre intransigeant. Soit il incarne Tom Ripley, soit il ne participe pas au film. C'est finalement au bout de la nuit, après l'intervention impromptue de l'épouse de René Clément - très influente auprès de son mari réalisateur - qui donne raison à Alain Delon, que celui-ci obtient ce pourquoi il s'est battu. A 23 ans, l'acteur entre ainsi dans une autre dimension. Sa carrière peut décoller. Outre Alain Delon, cette adaptation du roman policier "Monsieur Ripley" (1955), de l'Américaine Patricia Highsmith, est portée par un cast cinq étoiles, emmené par Marie Laforêt, Romy Schneider ou encore Maurice Ronet.
