

Mardi marquait le lancement du premier e-G8 à Paris, un forum accueillant les principaux décideurs et observateurs de l'Internet, dont le célèbre Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et Eric Schmidt, PDG de Google. Après un discours d'ouverture prononcé par Nicolas Sarkozy, les participants se sont retrouvés autour de tables rondes thématiques afin de développer des pistes de réflexion qui seront transmises aux chefs d'Etat du G8 qui se réuniront à Deauville jeudi et vendredi.
C'est dans ce cadre que le PDG de France Télécom, Stéphane Richard, a exprimé son mécontentement concernant la pression financière qui pèse sur les opérateurs télécom. Lors d'un débat sur l'impact d'Internet sur la société, l'homme d'affaires a mis en garde contre une possible panne généralisée sur les réseaux. « À Paris, toutes les semaines, le trafic data (des données, NDLR) augmente de 5%. Donc le trafic total est multiplié par 12,6 chaque année. Les gens qui sont responsables des réseaux doivent investir beaucoup pour rendre cela possible et faire de la révolution Internet et des rêves qu'elle génère une réalité pour la plupart de gens », relate lefigaro.fr.
Le patron de France Télécom a ainsi reposé l'éternelle question du modèle économique d'Internet, soulignant qu'il fallait rapidement « trouver le bon équilibre entre les besoins d'investissement et les revenus ». « Aujourd'hui, il y a un écart entre la pression sur les investissements, supportés avant tout par les opérateurs, et les recettes. La grande crainte que tout le monde doit avoir à l'esprit, c'est l'effondrement des réseaux », a-t-il ajouté.
Pour étayer son propos, Stéphane Richard s'en est pris à Google, en soulignant que la Net neutralité (principe qui prévoit de ne pas discriminer de contenus en ligne en fonction de leur source ou destination) ne semblait pas toujours respectée. « Si vous faites une recherche sur la Net neutralité dans Google, les 8 premiers résultats détaillent des thèses "inspirées" par Google. C'est pour dire que la Net neutralité n'est pas que dictée par les opérateurs. On peut aussi poser la question de la gestion d'applications mobiles. Un des principaux acteurs du marché a une politique très stricte de son App Store : où est la net neutralité là ? » Le PDG de France Télécom a prévenu qu'en l'absence de régulation, la pression financière qui pèse sur les réseaux poussera certainement les opérateurs à modifier à la hausse leurs grilles tarifaires.