Il n'y a pas qu'en France que l'affaire DSK fait vendre. Outre-Atlantique, même quinze jours après ses débuts, les tabloïds américains font toujours leurs choux gras avec Dominique Strauss-Kahn. Le New York Post, premier tabloïd new-yorkais, ne laisse rien passer à l'ex-patron du FMI malgré sa libération sous caution.
Encore aujourd'hui, il barre sa Une d'un « MAID MEN », jeu de mot avec la célèbre série américaine Mad Men. En sous-titre : « DSK n'a embauché que des hommes pour nettoyer sa maison », en pages intérieures une paparazzade d'un employé et de la terrasse du couple. Le 26 mai, en français dans le texte, « Le Post » comme l'appellent les Américains s'intéressait à la nouvelle demeure du couple Strauss-Kahn/Sinclair facturé 50..000 dollars par mois. « CHEZ PERV » titrait le quotidien, en référence à une autre Une publiée quelques jours plus tôt ayant fait le tour du monde: « LE PERV ».
500 000 exemplaires
Créé en 1801, le New York Post est une institution à New York où il s'en vend chaque jour plus 500..000 exemplaires. Appartenant à Rupert Murdoch, il affiche sans complexe une ligne éditoriale très conservatrice. Depuis le 15 mai, le journal est en pointe sur l'affaire DSK. C'est d'ailleurs son site Internet qui avait annoncé en premier l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn (après le fameux tweet du jeune militant UMP). Un scoop qui ne doit rien au hasard : les journalistes du tabloïd américain ont des contacts partout dans la police new-yorkaise. A chaque affaire de moeurs, ils sont informés en quasi temps réel des avancées de l'enquête.
Doté d'un budget colossal, Le New York Poste ne recule devant aucune affaire, engageant reporters et détectives privés pour décrocher des révélations sur les faits les plus sordides. Qu'elles soient vraies ou complètement fausses, qu'importe, à partir du moment où elles font vendre ! C'est par exemple le New York Post qui avait affirmé que le logement de la victime présumée de DSK était un appartement réservé aux personnes séropositives. C'est aussi le Post qui fustige depuis le début de l'affaire DSK ces étrangers « dépravés, décadents et malodorants ».
Le 24 mai, les reporters du quotidien s'étaient même rendus en Guinée pour interroger la famille de la victime présumée. Ses supposés frères et soeur posaient à la Une, le journal affirmant que les proches de DSK avaient tenté de les approcher pour un arrangement financier. Une information démentie quelques heures plus tard.