Il n'était pas le principal visé, mercredi, lors de l'audition de l'état-major de TF1 devant le CSA pour le passage de LCI sur la TNT gratuite. Mais Bertrand Meheut, président du groupe Canal+ (propriétaire d'i-TELE ), répond à son concurrent ce matin dans une interview au Figaro où il dénonce "une certaine mauvaise foi" de TF1 devant les Sages.
25% de l'audience, 50% des revenus publicitaires
Il accuse d'abord Nonce Paolini d'avoir "affaibli" le marché de la TNT payante (où est disponible LCI) en revendant Eurosport et en annonçant la fermerture de TF6. Deuxièmement, il dénonce la stratégie de TF1, à savoir "multiplier les chaînes sur la TNT gratuite" pour accentuer la "fragmentation des audiences" et "renforcer sa position dominante" sur le marché publicitaire. "Plus il y aura de petites chaînes, plus les annonceurs donneront une prime au leader TF1", explique-t-il. Si aujourd'hui l'audience globale des chaînes du groupe TF1 a beaucoup baissé (25%), la Une s'arroge 50% des recettes publicitaires. Canal+ et M6 ont d'ailleurs porté plainte devant l'Autorité de la concurrence pour dénoncer cette position.
Menaces sur l'emploi en cas de fusion
Bertrand Meheut annonce par ailleurs que le groupe TF1 n'a pas fait de demande de prolongation du contrat qui lie LCI à Canalsat pour une diffusion non-exclusive sur sa chaîne au-delà du 31 décembre 2014. Nonce Paolini l'a dit depuis plusieurs mois : si LCI n'obtient pas du CSA son sésame pour une diffusion gratuite, elle fermera. Quant à l'absence d'impact de l'arrivée de LCI sur le marché de l'info gratuite, Bertrand Meheut avance d'autres chiffres. "Du fait de la baisse du marché publicitaire en 2013, i-TELE a perdu de l'argent. Si LCI bascule en gratuit, i-TELE risque de perdre 20% de son audience et 20% de ses recettes", assure-t-il.
Enfin, il met en garde celles et ceux qui, en cas du passage de LCI sur la TNT gratuite, imaginent une fusion avec i-TELE à moyen terme. Un tel rapprochement ne se ferait pas sans casse sociale selon le président du groupe Canal+. "Une fusion conduirait nécessairement à une forte réduction du nombre d'emplois" indique-t-il. Mardi, les chaînes i-TELE et BFMTV seront à leur tour auditionnées par le CSA, qui doit prendre une décision avant le début de l'été.
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