"The Voice", ça repart. Ce soir, TF1 proposera le premier épisode de la quatrième saison de son concours de chant, qui a réuni l'an dernier près de 10 millions de téléspectateurs pour son lancement. Cette saison, Garou laisse sa place à Zazie, nouvelle arrivante qui rejoint Mika, Jenifer et Florent Pagny. A l'occasion du retour du télé-crochet, puremedias.com a pu interroger les quatre coachs sur l'évolution de l'émission, l'image des coachs, l'ouverture à de nouveaux types de candidats, la pression médiatique et la question annuelle du retour ou non dans le fauteuil de juré.
Propos recueillis par Charles Decant.
Zazie, qu'est-ce qui vous a décidé à dire oui cette fois ?
Zazie : Je n'avais pas de recul sur l'émission quand on me l'a proposée, la première saison, et j'avais une tournée qui faisait 110 dates donc je n'avais pas trop, trop le temps. J'ai déjà pu voir mon comportement en tant que téléspectatrice quand on regardait "The Voice" à la maison. Je me suis rendu compte que j'avais déjà une attitude - pas de coach, mais concernée. "Mais pourquoi il ne chante pas ça ?". Je m'énervais toute seule ! La deuxième chose, c'est qu'avec le recul, j'ai vu qu'il y avait le gagnant, le jeu, le show télévisé, mais aussi toutes les étapes qui sont des grosses, grosses vitrines pour les gens qui participent. De l'autre côté de la vitrine, il y a des professionnels de la musique qui ne se gênent pas pour piocher. "The Voice" n'est pas une fin en soi, c'est un passage et ce n'est pas une voie de garage.
"Ce n'est pas un concours de beauté ou de bons mots"
Mika, vous vous êtes regardé l'an dernier pour votre première participation ?
Mika : Non, jamais ! Je ne me regarde jamais, à part la collégiale de l'an dernier, et quelques prestations que j'ai faites au cours de ma carrière. Les images que j'ai vues dans la présentation presse, c'étaient les premières que je voyais... C'est drôle ! Mais je ne veux jamais me revoir ! (Rires) Je pense qu'il ne faut pas se regarder parce qu'il ne faut pas faire de la télé. Et il ne faut pas avoir peur, il faut laisser tomber nos défenses. Si on se regarde et qu'on se met à étudier et à penser aux conséquences, c'est extrêmement dangereux.
Zazie : Ce n'est pas un concours de beauté ou de bons mots. Il faut qu'on dépasse ça, mais finalement c'est assez facile parce qu'on a des vrais talents face à nous.
Vous aviez peur, Zazie, de l'image que vous alliez renvoyer ?
Zazie : Quand on a cinquante et quelques années, on a réglé déjà la peur du regard des autres, ou alors c'est que c'est dangereux et il faut faire un autre métier. La jupe est forcément moins courte, on est sexy différemment, on est sexy comme on est, avec son âge. J'avais déjà réglé cette question.
Mika : Il n'y a rien de plus sexy que quelqu'un qui a la maîtrise des mots, qui sait comment se présenter, qui sait ce qu'il veut.
Jenifer, vous rempilez pour une quatrième saison avec pour la deuxième année consécutive un nouveau juré à vos côtés...
Jenifer : Oui, et c'est bien ! C'est aussi pour ça que j'ai signé. L'automatisme, ça n'a jamais été mon truc. Dans ma vie artistique ou dans ma vie personnelle d'ailleurs. Je me suis toujours nourrie des rencontres que j'ai faites, et j'ai toujours été extrêmement gourmande de ça. Et cette quatrième saison promettait de nouvelles choses. Je n'avais pas d'appréhension à ce niveau-là, la seule appréhension que j'avais, c'était le côté un peu automatique du casting à l'aveugle. "Comment on va renouveler les voix ?". Et en fait le casting a été des plus surprenants.
"C'est une émission très populaire, avec de la tolérance"
Mika, ce n'est pas trop dur de ne plus être le petit nouveau ?
Mika : Quand on est le nouveau, la confiance doit se développer. Et quand on débarque, il faut avoir rapidement confiance en les gens qui sont autour, mais aussi ceux qui sont derrière. On enregistre des heures et des heures. L'avantage de ne pas être le nouveau, c'est que j'ai déjà ce sentiment de confiance. Ca compte beaucoup. On sait que ça ne sera pas déformé.
Jenifer : Il y a une notion d'équipe qui est bel et bien là, énormément de bienveillance. Ils sont concentrés sur la musique.
C'est rassurant pour les talents potentiels, non ?
Zazie : Oui, il arrive d'autres gens, qui n'auraient pas dit "Je fais The Voice" il y a quelques années. Moi la première, j'ai envie de vous dire ! (Rires) Mais pas que ! Il y a des gens qui sont moins dans une posture en faisant "The Voice". On a des gens qui viennent là avec quelque chose de beaucoup plus virginal que prévu, de pur, qui dépassent ça. Je suis assez épatée, époustouflée par les gens qui sont dans un univers très rock, très singulier, qui pourraient cracher un peu sur ce côté très populaire - et pas du tout ! Ils veulent juste voir les gens et "The Voice" leur donne accès aux gens.
Mika : C'est un cocktail magique ! C'est une émission très populaire, avec de la tolérance. On peut être un chanteur traditionnel de la Corse, un chanteur quasi d'opéra, une jeune chanteuse du Vietnam, un prof de chant qui a 41 ans et qui veut changer sa vie... On ne sait pas qui va connecter à quel point. Quand tu regardes Luc Arbogast, Kendji l'année dernière... Ce n'est pas prévisible ! On ne peut pas les écrire, ces choses-là.
"Vous n'imaginez pas le nombre de mensonges qu'on invente sur moi !"
Cet aspect presque familial de l'émission, cette découverte des talents, ça compense les papiers un peu farfelus qu'on peut lire dans la presse people sur les coulisses, les mésententes, les caprices... ?
Jenifer : Ca fait des années que je les subis, ces papiers, donc sincèrement, ça rentre dans une oreille, ça ressort dans l'autre. Je n'ai même pas envie d'en dire plus... On invente beaucoup, beaucoup de choses ! Vous n'imaginez pas le nombre de mensonges qu'on invente sur moi. C'est plus compliqué quand ça concerne les talents, eux ne sont pas habitués...
Mika, on a pu lire dans la presse l'an dernier une interview où c'est vous qui disiez clairement que vous ne reviendriez sans doute pas. Et vous voilà... !
Mika : On m'a posé la question au moment où il n'y avait rien de concret, donc en fait la question n'avait même pas d'intérêt, c'était encore trop tôt. Si tous les jurés avaient été annoncés sauf moi, dans ce cas ça aurait voulu dire quelque chose, sans doute. Mais ce n'était pas le cas. C'était une question prématurée, posée avant que la décision soit prise. Et nous, entre coachs, on ne sait pas toujours qui va revenir ou non.
Ce n'est pas trop difficile de jongler entre "The Voice" en France et "X Factor" en Italie ?
Mika : Il y a "The Voice", "X Factor", maintenant une tournée mondiale qui commence à la fin du printemps... Je me suis fait une promesse, c'est que j'allais prendre toutes les opportunités de m'exprimer. C'est la chose la plus importante. Et puis, je parle français, j'ai appris l'italien, donc je me suis lancé. Quand on s'isole, on réfléchit trop, on s'interroge sur ce que les gens pensent de ce qu'on dit, de notre musique... Il ne faut pas trop penser !
Quand on a vu votre complicité avec Jenifer l'an dernier, on s'est tout de suite dit qu'on imaginait bien un duo entre vous deux. Et finalement, rien !
Mika : Oui, mais elle n'a pas fait d'album !
Ca pourrait être sur le vôtre !
Mika : Non, c'est un album très différent que je prépare, il n'y aura pas de collaboration !