

Laurence Ferrari a parcouru bien du chemin depuis son "passage éclair" au poste de présentatrice du JT de TF1. Désormais aux manettes de "Punchline" sur CNews, mais aussi présidente du "JDD & du JDNews", la journaliste a expliqué à sa consœur Dominique Lagrou-Sempère, sur sa chaîne YouTube "Entre vous et moi", pourquoi elle avait décidé de quitter de son propre chef le prestigieux siège qu’elle occupait depuis 2008. Elle qui n'avait "jamais rêvé du 20 Heures" s'est retrouvée projetée en pleine lumière à la place de Patrick Poivre d'Arvor, ce qui lui a valu bien des coups bas. "Les attaques à l’extérieur ont été permanentes. Ça a été une ouverture de feu, du premier au dernier jour. J’ai été sous la mitraille quotidiennement. (...) J’ai été canardée par les charmants confrères de l’extérieur", a-t-elle révélé, regrettant avoir dû faire face à des offensives au sein de sa propre rédaction.
"Le pire, c’était de ne pas être soutenue à l’intérieur. D’avoir des collègues qui vous mettaient des couteaux dans le dos. C’est vraiment ce qui a été le plus dur pour moi à vivre, c’est de monter au front en sachant que je pouvais prendre une balle, mais de mon camp", se remémore la pugnace intervieweuse, également harcelée par des paparazzi "à un point que personne n'imagine". Alors, même si elle s'estime fier de son bilan à la tête du JT, avec notamment des "enquêtes, avec cette cellule d'investigation qui était vraiment à la pointe", Laurence Ferrari décide de claquer la porte. "À un moment, j’ai dit 'Le prix à payer est trop lourd'. Ça impacte trop ma vie personnelle", explique l'ex-protégée de Nonce Paolini, pour qui "il fallait dire stop". "Pour moi, pour ma liberté personnelle et mon équilibre personnel, il fallait que je parte", confie-t-elle, soulignant toutefois n’éprouver aucune amertume quant à cette expérience de quatre années. Tout en reconnaissant que depuis son départ, elle avait "arrêté de lire tout ce qui s’écrit sur moi depuis le '20 heures' de TF1". "Et ça me fait un bien fou", ajoute celle qui n'a "jamais fait ce métier pour être aimée" mais pour "délivrer de l'information" et non la faire.
Sur CNews, Laurence Ferrari a trouvé un terrain de jeu idoine sur lequel elle est devenue l'une des pièces maîtresses de la chaîne d'actualité, et plus largement des médias du groupe Bolloré. Dans un portrait publié en février 2024, "Télérama" s'était penché sur la trajectoire d'une désormais éditorialiste qui assume des idées en phase avec la ligne éditoriale décriée mais de plus en plus plébiscitée de CNews. L'hebdomadaire avait donné la parole à ceux qu'elle a côtoyés en plus de vingt ans de métier, à commencer par Michel Drucker. "C'est une énigme aujourd'hui", avait commenté celui qui lui a mis le pied à l'étrier à la télévision en 1994 dans "Studio Gabriel". Hapsatou Sy, l'une de ses anciennes collègues sur D8 (ancien nom de C8), avait-elle confié ne pas "reconnaître" "sa grande soeur". "Je suis un peu déçue (...) Elle a été contaminée par le virus CNews", constatait l'entrepreneuse.