

"Jamais drôle", pour "Écran Large", "Pénible et pachydermique" disait "Critikat", "Cruelle déception" pour "GQ", "Une belle leçon d'arrogance gauloise", écrivait les "Inrocks", "Un navet à 65 millions d'euros" pour "Marianne", ou encore "le pire du milieu" pour "Libération". Et pourtant. Ce dimanche 20 avril, TF1 diffuse pour la première fois "Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu", après avoir rediffusé les opus précédents au cours des dernières semaines. Il faut dire que malgré une vague de critiques négatives, de la presse comme des spectateurs, cette quatrième adaptation en prises de vues réelles des aventures du petit Gaulois a été plutôt un succès commercial, avec 4,6 millions d'entrées en France et 2,7 millions de spectateurs étrangers à travers 41 territoires. Alors comment expliquer ce paradoxe ?
En janvier dernier, à l'occasion de la sortie de son thriller "Ad Vitam" sur Netflix, Guillaume Canet, réalisateur et acteur principal de ce blockbuster à la française, s'est exprimé sur la réception du film, deux ans après sa sortie, au micro de nos confrères d'"Allociné". "C'est la règle, on fait quelque chose, on s'expose, on bosse pour quelque chose. Après, les gens ne s'y retrouvent pas" concède le cinéaste, qui reste persuadé que certaines critiques étaient tout de même infondées. "Moi, ce que j'ai trouvé injuste par rapport à Astérix, c'est que beaucoup de gens ont parlé du film sans l'avoir vu", regrette-t-il. Le succès en salles, notamment à l'étranger, en serait selon lui une preuve. "C'était une expérience. Je l'ai vécue, j'ai fait du mieux que j'ai pu et j'en suis fier parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui viennent me voir aujourd'hui qui ont adoré le film, le film a voyagé à l'étranger et je ne pense pas non plus que ça soit une sombre merde", ajoute-t-il.
Basé sur un scénario original et non pas sur l'une des bande-dessinées de la série comme pour les autres longs-métrages, son film souffre également de la comparaison de "Mission Cléopâtre", cultissime comédie d'Alain Chabat. "N'est pas Alain Chabat qui souhaite mettre en scène les deux célèbres héros gaulois. Ce nouvel opus est décevant, long et sans saveur", écrivait le site "À voir à lire" dans sa critique. "Sans atteindre la folie contagieuse de l'opus d'Alain Chabat, Guillaume Canet égaye l'hiver avec un honnête divertissement familial", tempèrent "Les Échos".
Là-aussi, Guillaume Canet a son explication : "Les gens ne savent pas la cuisine. Ils ne savent pas qu'Alain Chabat, quand il a fait son film qui est un chef-d'œuvre absolu, il n'a pas de compte à rendre aux ayants droit" assure-t-il. "Il peut faire toutes les vannes qu'il veut. Mais moi, quand je fais mon film, c'est des ayants droit qui ont un droit de regard sur le scénario, la moindre virgule, la moindre vanne. Ça limite beaucoup et c'est compliqué quand on se retrouve avec des acteurs de talent comme Jonathan Cohen, comme Ramzy, comme Manu Payet, qui ont cette capacité à improviser et à être très drôles, de ne pas pouvoir leur donner cette liberté-là."