Affaire "Koh-Lanta" : un "tissu de mensonges" selon le réalisateur de l'émission

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Affaire "Koh-Lanta" : un "tissu de mensonges" selon le réalisateur de l'émission
Par Julien Lalande Journaliste - Directeur de la publication
Julien Lalande est journaliste pour puremedias.com. Passionné par le monde des médias depuis de longues années, il a co-fondé le site en 2002 lorsqu'il était encore étudiant.
Le réalisateur de "Koh-Lanta" répond aux questions de puremedias.com
Le réalisateur de "Koh-Lanta" répond aux questions de puremedias.com © ALP
Entretien avec Julien Magne, réalisateur de "Koh-Lanta". Il revient longuement sur la première journée de tournage qui a coûté la vie à Gérald Babin, le 22 mars dernier.

Quelques heures après la publication d'une nouvelle enquête de nos confrères d'Arrêt sur images sur le décès tragique de Gérald Babin, Adventure Line, la société de production de "Koh-Lanta", a décidé de reprendre la parole à travers le témoignage du réalisateur de l'émission. Avec ses 10 caméras, rien n'échappait à Julien Magne depuis sa "tente régie". Ce sont ces images qui ont été transmises à la police pour faire toute la lumière sur les circonstances du décès du jeune homme. Cette fois-ci, ALP a "choisi" un support internet, un média qui nous permet de vous faire partager cet entretien dans la longueur.

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Propos recueillis par Julien Lalande

puremedias.com : Des témoignages anonymes s'opposent à la version "officielle" avancée par ALP...

Julien Magne (qui coupe la question) : Vous avez raison de le signaler, il s'agit de témoignages anonymes alors qu'il y a des témoignages prononcés cette semaine à visage découvert, qu'il s'agisse des concurrents ou de Franck-Firmin Guion. C'est important de le noter parce que l'anonymat permet de cacher des intentions diverses et variées.

"Ces événements ne sont pas couverts par la confidentialité"

Je précise que ces "anonymes" évoquent un contrat de confidentialité pour justifier leur refus de voir leur identité dévoilée dans les médias et que mes confrères qui ont recueilli leur témoignage indiquent qu'ils ont vérifié qu'ils ont bien participé au tournage de l'émission.

Le contrat de confidentialité concerne l'aventure, ce qu'il y a dans le programme. ALP souhaite logiquement protéger le contenu de l'émission pour que les téléspectateurs découvrent le programme devant leur télévision. Les événements tragiques qui se sont déroulés ne sont bien sur pas couverts par la confidentialité. Ces gens-là peuvent dire ce qu'ils veulent à visage découvert.

On peut penser assez logiquement que témoigner à visage découvert pourrait également menacer leur emploi.

Ce n'est pas trop le débat. Mais témoigner anonymement, tout est possible. Qui nous dit qu'il ne s'agit pas des personnes extérieures au programme ?

Revenons au déroulé de cette première journée de tournage où Gérald Babin a perdu la vie. Quelle est votre version des faits ? Débutons à 7h30 heure locale, quand les candidats arrivent sur le site. Est-il vrai qu'ils attendent 4h en plein soleil ?

Ils sont restés sur le banc de sable pendant à peu près 4h, c'est vrai. Ils avaient à leur disposition, dans leur sac, un couvre-chef, des lunettes de soleil et une gourde pleine qui leur a été donnée sur le bateau, avant qu'ils sautent. A un moment donné, 1h30 environ après leur arrivée sur cette plage, les assistants donnent à tous les concurrents des tubes de crème solaire. Après, un peu plus tard, après le choix des équipes, quelques soucis techniques, on leur ramène deux grandes ombrelles et, un peu plus tard, deux bâches pour qu'ils se mettent à l'abris du soleil.

"A aucun moment on ne voit Gérald la tête dans le sable"

Le début du jeu est lancé vers 12h50 et très vite, Gérald Babin se plaint de crampes...

Gérald s'assied dans le sable, fatigué. Il voit la corde devant lui mais il n'a plus la force de tenir debout pour la tirer. Il se met à genoux, il se relève. Il a le buste vers l'avant, il se penche vers l'avant pour reprendre son souffle. Il se rassied. A ce moment-là, Denis Brogniart lui fait signe et lui rappelle la règle du jeu : s'il veut revenir dans le jeu, il faut qu'il se relève. Une minute après, il tente de se relever à nouveau. Il se met à genoux. Entre le moment où il perd la corde et, beaucoup plus tard, le moment où il fait son premier malaise sur le bateau, Gérald est conscient : il parle, il bouge. Il essaye de se relever, il explique qu'il a mal, qu'il a mal au bras droit. On le voit clairement sur les images. A aucun moment, on ne voit Gérald "la tête dans le sable" et inerte.

Il dit qu'il a mal au bras ?

Oui, il dit qu'il a une crampe. A Denis Brogniart qui lui pose la question, il montre qu'il a mal au biceps de son bras droit. Je ne suis pas médecin, mais d'après tous les médecins que nous avons consulté, un problème cardiaque se manifeste dans la partie gauche du buste et dans le bras gauche, pas dans le bras droit. A ce moment-là, le médecin est en régie et il observe. Il est déjà en stand-by avec son sac d'intervention depuis un petit moment parce que, personne ne l'a dit encore, quelques minutes après le début du jeu, il y a une concurrente qui vomit du fait de l'effort intense, après un sprint. L'infirmière prépare également son sac d'intervention. Ils sont prêts à partir. En regardant les images, c'est le médecin et l'infirmière qui décident d'y aller ou pas. Après, on se connaît, on est une équipe qui travaille ensemble depuis longtemps. On n'a plus besoin de se dire les choses. Quand le médecin décide de partir, il ne demande pas l'autorisation. Il y va.

"Le médecin interdit d'intervenir ? Une aberration !"

A ce propos, Paris Match signale qu'on entend sur les rushes la phrase "N'intervenez pas, continuez de filmer"...

C'est une aberration. Si vous regardez "Koh-Lanta", à chaque fois qu'il y a une intervention du médecin, elle est filmée. Donc qu'il intervienne ou pas, on filme dans tous les cas.

Pour être très clair, cette phrase ne figure donc pas dans les rushes ?

Non. Encore une fois, il n'y a personne qui dit au médecin "Arrête toi, tu n'es pas dans le bon axe". On fait de la télé, bien sûr, mais la priorité, c'est que le médecin se rende au chevet de Gérald.

ASI explique pourtant que par deux fois, le médecin a été empêché d'intervenir. La première fois parce qu'une intervention aurait été jugée prématurée, "impression confirmée par Denis Brogniart", et la seconde fois parce que la production aurait voulu attendre la fin du jeu.

Je peux vous dire qu'une chose : c'est faux. Denis Brogniart n'est pas médecin. Il n'y a que le médecin qui est habilité à décider s'il doit intervenir. Ce que fait l'animateur à ce moment-là, c'est que, naturellement, il voit un candidat à bout de forces, mais comme on en a dans tous les jeux, surtout quand ils ont lieu dans le sable qui est un terrain bien plus sportif qu'une surface dure. Il discute alors avec lui, comme je vous l'ai expliqué précédemment. Le médecin entend leur échange, il voit les images. Et là, il estime qu'il n'y a pas d'urgence à intervenir. Sous la tente régie, personne n'oserait s'interposer si le médecin décidait d'intervenir. Toutes les personnes qui étaient sous la tente régie pourraient vous dire la même chose.

Pour être encore une fois très clair : est-ce que le médecin a été empêché d'intervenir comme l'indiquent plusieurs de nos confrères ?

Non. Sachez que nous sommes très vigilants depuis toujours sur les questions de sécurité. En janvier 2012, sur le même archipel du Cambodge, nous avons eu un cas d'extrême urgence. Ca ne concernait pas un concurrent mais un cadreur de l'équipe. Le médecin, Thierry Costa, n'a pas attendu qu'on lui dise d'y aller, n'a pas attendu qu'une prétendue production lui autorise d'aller sur le site pour intervenir et pour, au final, sauver la vie de ce technicien. Les cas d'extrême urgence, le médecin sait les détecter, c'est son métier. Il a tous les éléments en régie où il a une vision d'ensemble sur tout ce qui se passe grâce aux écrans qui nous permettent de voir ce qui est filmé par nos 10 caméras (et non pas 30 comme j'ai pu lire).

Est-ce que Gérald Babin a demandé à un moment l'intervention du médecin ?

Oui. Sur les rushes, la première fois où Gérald demande un médecin, il est 13h06 et 29 secondes, sachant qu'il a lâché la corde à 13h01. Le médecin arrive sur place à 13h07 et 13 secondes. Moins d'une minute après donc, Thierry était à ses côtés. Je précise que le médecin était parti rejoindre Gérald avant même qu'il ne le réclame.

"Le tracé qui sort du défibrilateur est normal"

Ensuite, Gérald est déplacé à l'ombre ?

Oui. La civière arrive à 13h13 pour être très précis et ils partent à l'ombre, sous les arbres où la température est bien moins importante que sur la plage, à 13h16. Entre temps, le médecin lui a donné de l'eau à plusieurs reprises, lui a pris sa tension, lui a posé un défibrillateur. Non pas parce qu'il a un problème cardiaque, mais parce que cet appareil permet aussi de faire un tracé de ses battements cardiaques et d'analyser différents éléments de son organisme. Cet appareil, semi-automatique, indique également au médecin s'il faut "choquer" la personne en lui envoyant une impulsion électrique ou, au contraire, lui prodiguer un message cardiaque. Or, le tracé qui sort du défibrillateur est normal et donc, pas du tout inquiétant pour le médecin. Thierry a essayé de relever Gérald, de lui expliquer, de voir exactement où il avait mal. Gérald a indiqué à ce moment-là qu'il avait des crampes dans les jambes et dans les bras. Pour le médecin qui explique la situation à Denis Brogniart et à Gérald, ce sont tous les signes d'une déshydration et d'un gros coup de chaleur. Et tout ça, encore une fois, c'est dans les rushes qui ont été transmis à la police.

A l'ombre, Gérald Babin est également filmé ?

Oui. Il est allongé, il se plaint de crampes aux jambes plutôt. Il parle. Le médecin lui explique qu'il souffre de déshydration. Il lui pose deux perfusions : du sérum physiologique et du glucose pour lui donner de l'énergie.

"Faire voler ou non l'hélicoptère, ça coûte la même chose"

Plus tard, à la fin du jeu, les candidats partent sur leur site tandis que le médecin et Gérald partent à l'infirmerie via un bateau, c'est ça ?

Exact. Gérald va à l'infirmerie pour rester en observation pour que tous les niveaux, comme disait le médecin, retrouvent la normale après les perfusions. Gérald le dit très clairement : il n'a pas du tout envie d'abandonner et il veut revenir. La production, comme elle est appelée dans les médias, va voir le médecin pour demander ce qu'il va se passer pour Gérald. On demande donc à Thierry s'il peut revenir tout de suite, dans quelques heures ou s'il faut attendre. Le médecin nous répond qu'il faut attendre, qu'il faut le garder une nuit à l'infirmerie, continuer à le re-hydrater et qu'il prendra une décision le lendemain matin. A ce moment-là, le médecin est plutôt confiant.

Le trajet jusqu'à l'infirmerie est donc effectué par bateau, c'est-à-dire un trajet avoisinant les 1h30.

Il y a en permanence, pendant les 40 jours du tournage, un hélicoptère qui est dédié aux évacuations d'urgence. C'est-à-dire que ce n'est pas un coût supplémentaire de venir chercher Gérald Babin. C'est un forfait pour schématiser. Faire voler ou non cet hélicoptère, ça coûtera à la fin la même chose. Le médecin a 2 possibilités : soit un transfert en bateau, soit une évacuation en hélicoptère. Il décide en toute liberté, après son diagnostic, de transférer Gérald à l'infirmerie via le bateau.

La question est brutale mais pour dire les choses clairement : le bateau n'a donc pas été préféré à l'hélicoptère pour des motivations d'ordre financière ?

C'est exactement ce que je viens de vous dire et je ne peux pas être plus clair. Pour aller plus loin : on n'oserait pas se regarder dans une glace aujourd'hui si quelqu'un avait pris cette décision de ne pas évacuer Gérald en hélicoptère alors que le médecin l'aurait demandé.

Quelles sont les dernières images qui ont été tournées par vos équipes ?

C'est le moment où la civière est levée et où Gérald Babin et le médecin se dirigent vers le bateau. On tourne ce qu'on appelle une sortie de champ, quand la civière quitte le cadre. On ne filme pas le moment où la civière embarque dans le bateau.

"On était plus préparé sur cette édition que sur bien des destinations"

ASI évoque dans sa dernière enquête une désorganisation, une impréparation qui auraient causé la baisse de vigilance de l'équipe de production. En cause : un changement de site de tournage décidé par TF1 mais aussi la routine. D'abord, est-ce qu'il est vrai que les délais ont été raccourcis ?

Les délais ont été un petit peu raccourcis mais si on va au Cambodge cette année, c'est parce que "La Revanche des héros" a été tournée au même endroit en janvier 2012. On connaît les gens avec lesquels on va travailler, on connaît quel bateau on va utiliser, on connaît les sites de jeux, les îles des concurrents, le lieu de la base avancée, le lieu de l'infirmerie... On est plus préparé sur cette édition que sur bien des destinations auparavant puisqu'on connaît tout.

Est-il vrai que l'infirmerie, une tente, n'était pas prête comme l'indiquent nos confrères ?

L'année dernière, en Malaisie, l'infirmerie était une tente. Cette année, c'était une maison. La personne est donc mal informée (ASI indiquait que l'infirmerie était une tente, NDLR). Ensuite, on ne pré-installe pas l'infirmerie. Elle est à proximité de la base de production, donc très facilement accessible par bateau, plus vite que les transferts avec les concurrents. On ne laisse pas du matériel médical parce qu'on n'a pas besoin de l'infirmerie tous les jours, fort heureusement, mais aussi en raison de la chaleur qui détériorerait le matériel. Ce n'est pas ce jour-là que l'infirmerie n'est pas prête, c'est qu'elle se monte très rapidement, au coup par coup selon les besoins.

Est-il vrai que les talkies-walkies ne fonctionnaient pas ?

Ils fonctionnaient normalement, on les a tous utilisés. Sauf que, à l'endroit où se trouve le bateau, avec Gérald, le médecin et le régisseur général, les talkies-walkies ne passent pas. Ils ont donc utilisé leur téléphone portable qui fonctionne dans toute la zone.

Des minutes précieuses auraient été perdues lors de la première crise cardiaque de Gérald Babin en cherchant à contacter le pilote d'hélicoptère.

Reprenons le déroulé. Entre le moment où Gérald fait son arrêt cardio-respiratoire et le moment où l'hélicoptère redécolle avec Gérald et le médecin à son bord, il se passe 9 minutes. Est-ce que vous pensez que c'est long ? En France, c'est beaucoup plus long. Je pense qu'on se rapproche plus des 15-20 minutes.

Est-ce que Gérald Babin avait passé un électrocardiogramme et un test d'effort ?

Un électrocardiogramme oui, un test d'effort, non. Dans le process, il faut avoir plus de 45 ans pour passer un test d'effort. En revanche, devant le médecin, il a fait des pompes et de la nage pour augmenter son rythme cardiaque avant de réaliser son électrocardiogramme. Il y a eu également des prises de sang.

Dernière question à propos de cette enquête d'ASI qui évoque "une série de dysfonctionnements liés à l'habitude, un manque de vigilance collective mais aussi à l'impréparation (...) Rien n'était prêt pour accueillir les candidats dans des conditions de sécurité optimales"...

Je n'ai pas très envie de commenter des jugements de valeurs et une position un petit peu malveillante. Ca, ça veut dire quoi ? Qu'on a mis en danger des concurrents et des membres de notre équipe. Sachant que personne dans la production n'est inconscient, personne ne voudrait mettre en danger des concurrents qui rêvent de faire "Koh-Lanta" et qu'on emmène à l'autre bout du monde. Ensuite, non, je m'inscris totalement en faux : toutes les conditions étaient réunies pour accueillir les concurrents dans des conditions de sécurité nécessaires et indispensables sur "Koh-Lanta". Je rappelle que le médecin a toujours un kit sur lui, avec des gélules, un défibrillateur, des poches pour les perfusions, de l'adrénaline (dont le médecin se servira malheureusement sur le bateau pour faire repartir le coeur de Gérald). Ajouté à ça l'hélicoptère que le médecin a à sa disposition, permettez-moi de vous dire que pour une production qui prend les choses à la légère, tous ces éléments me font dire que sauf à être malveillant, on ne peut pas dire que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies. Enfin, les procédures d'évacuation sanitaires que nous avons sur "Koh-Lanta" sont testées, sont répétées de bout en bout. On les optimise au maximum en amont de l'arrivée des candidats.

"L'incompréhension face à ce déferlement de mensonges"

La mort tragique de ce jeune homme a choqué tout le monde. Ensuite, il y a eu ces témoignages anonymes et distincts qui vont dans le même sens et l'emballement médiatique. On a du mal à comprendre la motivation de ces témoins si ce n'est pas la vérité...

Comment vous dire... Etre choqué, c'est un euphémisme. Le vendredi 22 mars, quand on apprend la mort de Gérald, il y a toute une série de discussions pour décider quoi faire. On prend attache avec TF1. On pleure beaucoup pour être très franc. Le soir, vers 21h30, des producteurs, Denis Brogniart et moi, on s'est réparti la tâche. Nous sommes allés sur les camps réveiller les concurrents qui avaient enfin trouvé le sommeil. Nous sommes allés leur annoncer deux choses. La première, c'est que... (silence) leur compagnon, Gérald, était décédé. Vous imaginez leur réaction. La seconde, c'est que "Koh-Lanta" s'arrêtait. Ensuite, tout de suite, on leur a demandé de faire leur sac, de monter dans un bateau, direction l'hôtel. Et voilà, ça s'arrête là. Beaucoup de larmes, pour eux, pour nous. On prévient également les équipes de tournages. Beaucoup de larmes là aussi, toute la nuit.

Ensuite, je rentre très vite pour réceptionner les concurrents. Pendant ce temps-là, au Cambodge, la famille de Gérald Babin vient se recueillir. Ce sont des moments très durs, très forts, emprunts d'émotion. Il y a eu des moments de déchirement pour la famille et d'autres où ils comprennent que tout a été fait pour sauver Gérald. Ce que je vous raconte, ça leur a été raconté bien évidemment puisque c'est ce qu'il s'est passé. Jeudi matin, Denis Brogniart, la famille de Gérald Babin et le corps de la victime atterrissent à Paris. L'entourage de Gérald se connecte à internet et voit les tissus de mensonge qui sont diffusés un peu partout. Je vous laisse imaginer leur réaction. Ils se sont sentis trahis. Ils n'ont pas compris. Tout ce qui est raconté, c'est l'inverse de la réalité. Depuis, vous l'avez vu, les liens se sont retissés entre cette famille, ALP et TF1. Je n'ai pas de mots... On parle de tout ça le jour où Gérald est enterré (l'entretien a eu lieu vendredi soir, NDLR). La réaction de toutes les équipes de "Koh-Lanta" est l'incompréhension face à ce déferlement de mensonges. Dire que quelqu'un a refusé l'hélicoptère au médecin qui le demandait, c'est un mensonge. Sous-entendre que la production a laissé mourir Gérald Babin pour faire des économies, c'est un mensonge et c'est pire qu'un mensonge. On est tous très choqués, très atteints. Je pèse mes mots.

Enfin, notre médecin Thierry Costa, qui est pour beaucoup notre ami depuis son arrivée dans l'aventure "Koh-Lanta" en 2011... On apprend son décès. C'est un second choc. Tout le monde se dit que c'est injuste. Injuste parce qu'il a toujours fait tout son possible pour le bien-être des concurrents, des membres de l'équipe mais aussi pour les membres de la population locale qui participent aux tournages. Il prenait en charge les bobos et les blessures plus graves de toutes les personnes qui participaient de près ou de loin à "Koh-Lanta". C'était un très grand professionnel, quelqu'un de très précis dans ses diagnostics, dans ses gestes. Il s'était installé depuis peu à Nouméa et il s'était spécialisé dans les évacuations sanitaires. Voilà, ce fut deux énormes chocs. Voir la peine de leur famille respective, c'est quelque chose qui nous bouleverse. Voir qu'il y a encore des témoignages anonymes qui sortent, j'ai presque envie de vous dire que ces personnes-là, si elles veulent être crédibles, il va falloir qu'elles assument leurs accusations très dures. En face d'elles, elles trouveront la vérité, elles trouveront les rushes. Les enquêteurs ont déjà les images. Ils pourront confronter ces témoignages anonymes à une réalité objective, la vérité des images.

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