S'apprête-t-on à revivre avec Altice la même série de psychodrames qu'avec TF1 ? La crainte est permise après la récente sortie de Stéphane Richard sur France 2. Invité aujourd'hui des "4 vérités" de Caroline Roux, le patron d'Orange a déclaré "évidemment possible" la coupure du signal des chaînes gratuites d'Altice (BFMTV, RMC Découverte et RMC Story) sur ses box, même s'il "n'aimerait pas en arriver là". Orange emboîterait ainsi le pas à Free qui a coupé depuis lundi l'accès aux trois chaînes gratuites, faute d'accord sur la rémunération versée au groupe de Patrick Drahi en échange de leur distribution.
"Nous avons une position tout à fait alignée sur celle de Free", a fait savoir Stéphane Richard ce matin sur France 2. "Nous considérons qu'il y avait historiquement un équilibre entre les éditeurs de chaînes et les opérateurs que nous sommes : en diffusant ces chaînes sur nos box gratuitement, en transportant le signal, nous proposons aux éditeurs une audience très importante - plusieurs millions de foyers - sans jamais demander d'argent en échange pour assurer cette prestation. Certains éditeurs veulent aujourd'hui rompre cet équilibre (...) et nous le refusons catégoriquement", a-t-il expliqué.
"La question n'est pas celle du montant du chèque"
"Le problème n'est pas le montant du chèque (...) Nous payerons s'il y a un service supplémentaire apporté au consommateur, sinon nous ne payerons pas", a ensuite mis en garde Stéphane Richard, rappelant que, contrairement à Free dont le contrat avec Altice est arrivé à échéance depuis cinq mois, son groupe disposait d'un peu plus de temps pour se mettre d'accord avec Altice. Si Orange venait à son tour à priver ses clients de BFMTV, RMC Découverte et RMC Story, l'impact pour ces dernières pourrait être particulièrement sévère du côté des audiences. Avec plus de 11 millions de clients, Orange pèse en effet près de 40% du marché des box, contre seulement un quart pour Free.
L'actuel feuilleton autour d'Altice en rappelle en tout cas un autre. En 2017 et 2018, TF1 avait ainsi croisé le fer avec une bonne partie des distributeurs français pour obtenir une meilleure rémunération de ses chaînes. A l'époque, Orange avait d'ailleurs déjà menacé de couper le signal des chaînes TF1, avant de finalement parvenir à un accord avec le groupe de Gilles Pélisson. Canal+ avait fait de même, mettant pour sa part sa menace à exécution. Après une semaine de coupure, la firme de Maxime Saada avait accepté de rétablir le signal, avant de réussir à signer un nouveau contrat avec TF1, après plusieurs mois d'intenses négociations.
