Un héros mort pour sauver la vie de sa femme. Le 15 juillet, quelques heures à peine après le terrible attentat de Nice, qui a coûté la vie à 84 personnes, le nom de Timothé Fournier sort du lot. Dans une de ses dépêches, l'Agence France Presse évoque le cas de ce jeune homme de 27 ans, "buraliste à Paris, mort en protégeant sa femme, enceinte de sept mois, qu'il a poussée sur le côté juste avant que le camion le percute".
"Une crème de bonté, un jeune homme rêveur"
Dans sa dépêche, la très sérieuse AFP attribue cette description des événements à sa cousine, Anaïs. "C'était une crème de bonté, un jeune homme rêveur mais qui était toujours là pour sa femme et son futur enfant", ajoute même le témoin. L'histoire fait rapidement le tour du monde.
Mais au fil des jours, la véracité des propos de la fameuse Anaïs est remise en doute. Et pour cause : tous les journalistes qui partent à la recherche du fameux Thimoté Fournier ou de sa famille sont incapables de trouver la moindre trace de lui. "J'ai appelé toutes les fédérations de buralistes de Paris et je n'ai trouvé aucune trace de Timothé Fournier", raconte une journaliste de France 2 à nos confrères de Francetvinfo, qui révèlent aujourd'hui que ce héros mort pour sa femme n'a jamais existé.
"Eviter qu'un tel incident se reproduise"
Car quand la Mairie de Nice dévoile le nom des 84 victimes de l'attentat, celui de Timothé Fournier n'y figure pas. Restent deux possibilités : le futur papa est vivant, ou il n'existe pas. "Nous ne retrouvons pas trace de Timothé Fournier, et nous pensons avoir été victimes d'un 'fake', une personne qui s'est fait passer pour un proche de cette supposée victime, en donnant luxe de détails, induisant en erreur un de nos journalistes à Paris", avoue aujourd'hui une journaliste de l'AFP interrogée par nos confrères, qui avoue n'avoir "aucune idée" des motivations de la personne qui a orchestré ce canular de très mauvais goût.
La journaliste précise par ailleurs que, suite à cet incident, "la direction de l'AFP a rappelé en conférence de rédaction les règles en vigueur sur les sources et l'usage des réseaux sociaux, afin d'éviter (qu'une situation de ce genre) se reproduise".