La parité, l'égalité, et l'inclusivité. Voilà trois mots qui donnent du fil à retordre aux médias. Une étude de l'association "Pour les Femmes dans les Médias" (PFDM) publiée ce vendredi 1er décembre 2023, donne un aperçu des injustices dont sont victimes les femmes, et en particulier celles issues de la diversité. L'objectif affiché par cette organisation crée par Françoise Laborde : "mesurer la perception en matière de discrimination et d'inclusion dans le secteur des médias et de la culture".
90% de femmes issues de la diversité sont victimes "de phénomènes de discrimination"
Le résultat est sans un appel : selon l'étude, menée sur un échantillon de 6.720 personnes travaillant dans ces domaines, 79% des répondants "constatent des phénomènes de discrimination dans le secteur de la culture et des médias", un chiffre qui "monte à 90% pour les femmes issues de la diversité, qui subissent donc la double peine", explique le rapport de l'association.
Parmi les participants de l'étude, 43% estiment avoir été témoins de discriminations, tandis que près de la moitié des femmes employées dans ces domaines (41%) ont été elles-mêmes victimes de ces discriminations. Une nouvelle fois, pour les femmes issues de la diversité, ce chiffre monte à 53%. En tout, ce sont 8 femmes sur 10 qui ont subi du sexisme sur leur lieu de travail, et la moitié de celles-ci régulièrement. Ce ne sont donc pas des cas isolés.
Pourtant, selon l'étude, ces phénomènes restent des sujets tabous, et près d'un tiers des victimes (31%) n'ose pas en parler. En outre, selon l'étude, il existe une forte différence de perception entre les femmes et les hommes. Par exemple, une immense majorité de femmes (87%) "pensent que les hommes et les femmes ne peuvent pas bénéficier des mêmes opportunités professionnelles" explique le rapport, contre seulement 57% des hommes.
C'est également le cas pour tous les autres aspects de la vie de travail. Une majorité de femmes ne pensent donc pas avoir les mêmes droits que les hommes : moins de reconnaissance des compétences professionnelles, moins de possibilités de participer aux prises de décision, processus de recrutement opaque et inéquitable, moins de possibilité de s'exprimer lors des réunions... De leur côté, moins de 50% des hommes réalisent l'existence de ces discriminations.
Une boîte à outils
Alors quelles seraient les solutions ? S'il peut s'avérer très complexe de s'attaquer à des questions d'inégalités qui touchent la structure même de la société, l'étude propose tout de même des "outils concrets pour mieux promouvoir la diversité" dans ces entreprises. Par exemple, l'association propose à chaque entreprise d'établir un "baromètre" de la diversité, permettant d'établir "un état des lieux et mesurer régulièrement le progrès".
Ensuite, elle propose de prévenir et sanctionner grâce en informant et sensibilisant, ainsi qu'en mettant en place des espaces d'écoute pour libérer la parole, et en créant des procédures concrètes. Enfin, l'association offre de former et outiller le personnel de l'entreprise sur "les stéréotypes et biais inconscients" qui peuvent impacter le recrutement ainsi que la vie de travail.
