L'Elite de Brooklyn : Vous avez demandé un film policier très classique, ne quittez pas

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L'Elite de Brooklyn : Vous avez demandé un film policier très classique, ne quittez pas
Film noir maîtrisé, mais loin de révolutionner le genre, "L'Elite de Brooklyn" souffre particulièrement de la comparaison avec d'autres films récents, mais aussi avec certaines séries télé. Sorti il y a dix ans, on l'aurait acclamé. En 2010, on s'ennuie.

Un policier à deux doigts de la retraite qui couche avec une prostituée, un autre prêt à tout pour trouver de l'argent et un troisième qui s'infiltre chez des voyous new-yorkais... trois destins qui évoluent en parallèle sans jamais vraiment se rejoindre, et un film qui aurait pu être largement plébiscité s'il avait été réalisé dix ans plus tôt. Parce que finalement, on n'a pas grand chose à reprocher à L'élite de Brooklyn : les partis pris de réalisation sont intéressants, le scénario riche et le jeu des acteurs plutôt justes.

Alors pourquoi se surprend-on parfois à s'ennuyer ? Tout simplement parce que tout cela est vu est revu. Au cinéma bien sûr, avec les films de Martin Scorsese et plus récemment ceux de James Gray (notamment La nuit nous appartient, qui évoquait déjà la police new-yorkaise et ses dérives), mais surtout à la télévision. The Shield, NYPD Blue ou même Dexter ont donné un sacré coup de vieux à ces films policiers aux héros gentillets qui, s'ils deviennent méchants, ont forcément de bonnes raisons de l'être (« je suis ripou mais c'est pour sauver ma femme asthmatique et enceinte de jumeaux »). De la part d'un réalisateur de pubs et de clips comme Antoine Fuqua, on pouvait s'attendre à mieux.

Quand The Shield rencontre Les Ripoux



Il faut dire que le calcul est simple : il est beaucoup plus compliqué de rendre attachants ses personnages et de les faire évoluer en nuance dans un film de deux heures qu'en plusieurs saisons de douze épisodes minimum. Et puis, au fil des années, la télévision a intégrée qu'elle était un art mineur et a fini par se décomplexer : elle ose, aussi bien au niveau de la réalisation que des intrigues.

Face à la menace du zap, elle est contrainte d'éviter la tiédeur, alors que le cinéma policier - et L'élite de Brooklyn en est le meilleur exemple - tente souvent de garder la tête haute en se drapant dans une fausse audace souvent affligeante et conformiste. Beaucoup d'énergie et de talents gâchés en somme. Car au final, l'effet que produit ce film noir sur le spectateur n'est pas sans rappeler le titre de l'un des pionniers du genre : Le grand sommeil.

L'Elite de Brooklyn
L'Elite de Brooklyn
Bande-annonce : Richard Gere est "L'élite de Brooklyn"
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