Joël Ronez présente le nouveau visage du Mouv'

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Joël Ronez présente le nouveau visage du Mouv'
Par Benoit Daragon Journaliste
Joël Ronez, le directeur du Mouv'
Joël Ronez, le directeur du Mouv' © Abaca
Joël Ronez, le directeur de la radio Le Mouv', détaille pour puremedias.com la nouvelle formule de la radio publique qui sera lancée en janvier.

Moins de talk, plus de musique, de nouvelles voix et une forte dimension numérique : ce sont les axes de la nouvelle formule de la radio Le Mouv' qui sera lancée en janvier prochain. Après l'échec de la précédente nouvelle formule datant de 2010, marquée par l'arrivée de personnalités comme Éric Lange, Philippe Dana ou Frédéric Bonnaud, le nouveau directeur de la radio, Joël Ronez, espère mettre en place un modèle durable pour la radio musicale.

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Propos recueillis par Benoît Daragon.

puremedias. com : Commençons par parler du passé : qu'est-ce qui n'allait pas dans Le Mouv' d'aujourd'hui et qu'avez-vous cherché à modifier ?

Joël Ronez : Non, parlons de l'avenir ! La difficulté, c'est de construire une radio musicale qui cible les 20/35 ans et défend la scène émergente tout en proposant une offre complémentaire d'information et de programmes. C'est forcément une équation compliquée. En plus, notre mission de service public nous impose de défendre la diversité de la production musicale. On diffuse 12.000 titres différents par an. Contrairement à d'autres stations, on ne matraque pas en boucle uniquement 40 morceaux par semaine. Nous devons soutenir la jeune scène en passant 70% de nouveautés. On ne peut pas mettre souvent les Stones, The Who, les Pink Floyd et Jean-Jacques Goldman car on a pour mission de soutenir la jeune scène et les nouveautés de demain. On a un quota de diffusion de 25% de nouveaux talents francophones dans notre contrat d'objectif et de moyen.

"Nous allons consacrer 70% de l'antenne à la musique"

Ce sont des règles que vous ne pouvez pas changer ?

Non, c'est dans notre cahier des charges ! Mais nous allons continuer à défendre la scène émergente en consacrant désormais 70% de notre temps d'antenne à la musique (contre 50% actuellement). On va proposer 40 sessions live par mois. On va élargir un peu notre programmation pop/rock à l'électro, même si on arrête notre émission avec Laurent Garnier qui était co-produite avec la Belgique et la Suisse. Mais on va créer de nouveaux rendez-vous électro et garder nos émissions hip-hop et métal.

Vous avez mis le paquet sur internet ?

Nous sommes obligés puisque nous ciblons la génération Shuffle/Spotify/YouTube qui consomme largement les médias sur le web. Une partie des programmes va être conçue nativement pour le web. Il faut considérer qu'on a une antenne linéaire et une partie délinéarisée. En augmentant la part de musique, on fait une économie de 20% dans le budget alloué au programmes. La moitié de ces économies est rendue au groupe en guise d'effort budgétaire. L'autre moitié va être affectée à la production de contenus pour le web : des formats courts (reportages, fictions, documentaires, musique etc.) qui seront nativement sur le web en format 2/3 minutes et certains seront parfois relinéarisés sur l'antenne.

Il y a une deuxième dimension numérique, c'est faire une radio visuelle. Un flux vidéo 24h/24 va désormais accompagner l'antenne avec des images des studios qui sont désormais équipés de deux caméras, des clips, des images pour les reportages, des données associées, etc.



Donc vous vous soumettez aux caméras qui créent tant de réticences au sein de Radio France ?

Radio France est clairement engagée dans la radio visuelle. Ce débat est tranché de fait. Si nous, on ne l'a pas tranché, Europe 1 et RTL l'ont fait à notre place. Au printemps, France Info va s'installer dans ses nouveaux locaux qui seront équipés de caméras qui pourront filmer une part importante de sa grille. Idem pour France Inter, comme on l'a fait pour son week-end anniversaire. Ca ne veut pas dire qu'on va faire de la télévision et filmer les studios 24 heures sur 24, ça veut dire qu'on va illustrer la radio avec des vidéos associées. On sera vigilants sur l'intérêt éditorial des images qui peuvent être par exemple des diaporamas de photos pendant les reportages.

"Le format mini-généraliste n'a pas rencontré son public"

Au niveau des programmes, vous avez annoncé le départ de Philippe Dana, Frédéric Bonnaud et Benoît Bouscarel. Pour mettre quoi à la place ?

Il y a aura trois rendez-vous. Entre 7h et 9h, une matinale tournée actualité et société, avec une augmentation de la place donnée aux reportages, plus longs, faits par nos 11 journalistes. Elle sera présentée par un tandem entre une animatrice et un journaliste que nous dévoilerons plus tard. A midi, on consacrera une heure autour de la vie numérique et des médias autour de Thomas Rozec. Et une fin de journée plus plutôt pop culture avec notamment "Pop corn" puis libre antenne "Point G".

Vous faites donc machine arrière avec la précédente grille très talk ?

On prend acte du fait que le format mini-généraliste n'a pas rencontré son public. Ca n'enlève rien à qualité des émissions qu'on a décidé d'arrêter. Mais on a voulu augmenter la part de musique donc il fallait bien arrêter des programmes, notamment les plus généralistes comme celui de Frédéric Bonnaud qui fait de la très bonne radio, ou la "Morinade", dont la forme actuelle ne nous convenait pas.

Cela illustre tout de même une volonté de ne plus faire "une radio pour les jeunes faite par des vieux" ?

Franchement, la qualité d'une émission ne se mesure pas à l'âge de son capitaine. En tout cas, ce n'est pas ce critère qui a guidé nos choix. On arrête les émissions qui ne correspondent pas à la nouvelle ligne éditoriale. Je ne dis pas que les 20/35 ans n'ont pas à entendre parler d'Eric Rohmer. Je dis simplement que ceux qui veulent entendre parler de Rohmer ont France Inter et France Culture pour ça. On privilégie des émissions qui parlent des sujets concernant notre cible.

"0,5 point d'audience, bien sûr que ce n'est pas assez"

Le format actuel avait été pensé par Jean-Luc Hees. Comment l'avez-vous persuadé de le changer ?

Il a tenté de mettre en place un format intéressant. Mais il a bien vu que ça ne marchait pas et ne s'est pas arc-boutté dessus. En 2009, Le Mouv' était à 0,8 point d'audience. Elle est descendue jusqu'à 0,3 point en janvier/mars dernier avant de remonter à la rentrée à 0,5 point (soit 265.000 auditeurs par jour, ndlr). Bien sûr que ce n'est pas assez. Je lui ai présenté un projet avec une forte dimension numérique et il m'a demandé de le mettre en oeuvre.

Quel est votre objectif en termes d'audience ?

On n'en a pas. D'abord, nous mettons en place un projet éditorial cohérent et, dans un an, on regardera les audiences.

A un moment, on a parlé d'un projet qui abandonnerait totalement la diffusion hertzienne pour une diffusion exclusivement sur le web.

On n'abandonnera jamais, jamais, jamais, notre diffusion hertzienne. La radio, c'est du linéaire. Le web, c'est du non linéaire (même si vous pouvez écouter le flux radio directement sur internet). Ca peut se croiser mais ça ne se remplace pas. Il n'a jamais été question d'abandonner nos émetteurs qui ne nous permettent d'ailleurs de toucher que 17% du territoire, même si nous savons que demain, les Français nous écouteront principalement via leur iPhone.

Ce n'est pas trop compliqué de relancer une radio à quatre mois de la fin du mandat de votre ancien PDG ?

Depuis sa création en 1997, Le Mouv' a connu plusieurs PDG. Cette radio s'inscrit dans la continuité, quelque soit le mandat du PDG. Jean-Luc Hees a considéré que le calendrier de renouvellement ne devait pas avoir d'influence sur l'activité du groupe. Donc ca n'a pas compliqué le projet.

Un dernier mot sur la plateforme RF8 qui devait voir le jour fin 2013. Où en est ce projet ?

On devait lancer une beta fin 2013 mais ça a été repoussé à début 2014 car nous allons avoir un gros acteur du monde numérique comme partenaire pour la diffusion. Nous l'annoncerons au MIDEM et ce sera lancé le 15 février. Le concept reste le même : des playlists de huit titres ajoutées tous les jours et disponibles pendant 60 jours. Elles seront éditorialisées en fonction de l'actualité ou de thèmes.

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