Nathalie Levy (BFMTV) : "La critique quand on est leader, c'est systématique, c'est le jeu" (Médias le mag, l'interview)

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Nathalie Levy (BFMTV) : "La critique quand on est leader, c'est systématique, c'est le jeu" (Médias le mag, l'interview)
Nathalie Lévy
Chaque semaine, retrouvez sur puremedias.com "Médias le mag, l'interview", en partenariat avec France 5.

Chaque semaine, retrouvez "Médias le mag, l'interview", en partenariat avec France 5. Julien Bellver, co-rédacteur en chef de puremedias.com et chroniqueur dans "Médias le mag" le dimanche à 12h35 interroge une personnalité des médias toutes les semaines. Pour ce 22e numéro, Julien Bellver reçoit Nathalie Levy, journaliste sur BFMTV à la tête de "News et Compagnie" du lundi au jeudi de 21h à 22h.

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"J'avais très envie de ce talk"

"News et Compagnie" existe depuis deux ans. C'est du talk, avec de nombreux invités. Pourquoi la chaîne a choisi ce format-là à la place du flot habituel d'informations ?
Vous trouvez qu'il n'y a pas d'information dans "News et Compagnie" ?

Si, mais il y a moins de hard news que dans le reste de la grille...
C'est vrai. Mais on a aussi cette grande flexibilité qui fait que dès qu'une actualité s'impose, que ce soient les attentats, un crash ou une actualité politique, on rebascule sur le tout news. Mais pourquoi ce choix ? Parce que j'avais très envie de ça, pour être franche, j'en parlais beaucoup avec Guillaume Dubois, Hervé Béroud, etc. Et puis on a réussi à élaborer une heure d'antenne qui me semblait cohérente à la fois avec l'ADN de la chaîne, avec mes envies, ce que je suis, ce que je pouvais apporter avec ma personnalité.

C'est une respiration sur BFMTV ?
C'est ça. On ouvre le champ à la fois à partir de 18h avec Olivier Truchot, Ruth Elkrief et Alain Marschall, on est quand même dans des formats où il y a beaucoup d'interviews, on prend le temps de disséquer l'actualité, et donc on est en prolongement mais avec en plus un regard sur la culture, l'art, des invités qui viennent parfois de la société civile ou des politiques aussi. On couvre toutes les palettes et c'est intéressant parce qu'on a quand même un retour sur l'actualité avec eux, qui sont un peu des couteaux suisses. C'est une grande richesse, une grande diversité.

"Il n'y a pas de snobisme chez moi ou sur BFM"

Dans l'émission, on est très, très loin du ton sérieux et codé de BFMTV. C'est ce qu'on vous demande de faire ?
Pas du tout ! Il n'y a pas de demande ! On fonctionne dans un dialogue permanent avec notre direction à BFM. On ne nous demande pas ça. J'ai la personnalité qui transparaît à l'écran. Je suis quelqu'un d'assez spontané, d'assez naturel, et je pense qu'avec certains invités, on peut se permettre du sourire, de l'anecdote, de sortir des sentiers battus. Quand je reçois Jean-Pierre Raffarin ou Arnaud Montebourg, j'enfile de nouveau mon costume plus sérieux...

On peut parler d'infotainment ?
Pourquoi pas, oui !

C'est un format très en vogue mais aussi très critiqué en ce moment...
Oui, mais il n'y a pas de snobisme chez moi. Et sur BFM non plus, et je trouve ça extrêmement heureux de pouvoir aller vers ça. Est-ce que les téléspectateurs n'ont pas envie justement de voir les politiques en dehors de l'exercice habituel ?

Il n'y a pas de réticence de leur part ? On sait très bien qu'Alain Juppé, François Fillon ou Nicolas Sarkozy refusent d'aller dans "On n'est pas couché", qui ressemble un peu à ce que vous faites dans "News et Compagnie"...
Oui, pour l'instant.

Vous pensez que ça va changer d'ici la fin de l'année ?
En tous cas, j'ai très envie de les recevoir, je ne vais pas vous mentir. J'ai très envie de les faire parler d'autre chose que de politique parce que je pense que les Français ont envie d'en savoir plus sur leur personnalité, sur ce qu'ils ont au fond d'eux, bref, qu'ils se dévoilent.

Les Français en ont marre de la politique politicienne ?
J'ai l'impression, non ? On est dans une crise identitaire, une crise des valeurs, une crise politique aussi. Ils ont envie d'entendre autre chose. Ils veulent du personnel aussi, ils veulent connaître leur histoire, leurs motivations, ce qui les anime véritablement. Et nous on peut leur faire dire ça, avec le sourire, en les faisant parler de leur enfance ou de leur avenir, mais en les amenant sur d'autres terrains.

"A 'C à vous', je n'étais pas dans mon élément"

Vous aviez déjà tenté de vous émanciper, sur France 5 en 2009, avec Alessandra Sublet dans "C à vous". Cela n'a duré qu'une saison, pourquoi ?
Parce que je crois que je n'étais pas dans mon élément dans le poste que j'occupais, en tant que chroniqueuse. Je crois que je fonctionne assez bien quand j'ai les rênes.

C'est difficile de cohabiter avec une animatrice comme Alessandra Sublet qui incarnait l'émission ?
Oui, Alessandra incarnait magnifiquement l'émission, elle a une personnalité très dense, elle est lumineuse.

C'est difficile d'exister à côté d'elle ?
Oui, je pense que c'est difficile d'exister. Pour une nana, de la même génération, je pense que ça ne doit pas être simple d'exister. Et je ne me suis pas retrouvée par rapport à la proposition sur le papier au départ et ce que j'ai vécu...

La direction de BFMTV n'a pas été rancunière...
Oui, Alain Weill m'a invitée à revenir. Je pense que ça n'arrive pas tous les jours !

"Le 20 Heures ? Ca ne m'intéresse pas du tout !"

Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray et Patricia Loison : ils ont fait beaucoup de terrain avant de devenir présentateurs de JT. C'est fini la mode des journalistes stars qui incarnent le 20 Heures ?
Ce n'est pas fini, je ne pense pas. Mais tout se mélange, tout est possible. Je viens aussi du terrain, j'étais au Proche-Orient, c'est là-bas que j'ai fait mes classes, j'ai couvert un certain nombre d'événements pour BFMTV. On peut faire les deux, ça nous apporte une densité, sans doute. Mais ce n'est pas nécessaire. Ce grand rendez-vous qu'est le Graal du 20 Heures - personnellement je ne me sens pas du tout concernée - mais on n'a pas un 20 Heures très incarné avec Alain Marschall ? On n'a pas des journaux très incarnés, que ce soit les matinaliers ou en journée ? Il me semble que si, et ils n'ont pas nécessairement fait du terrain. Ca ne leur enlève rien, au contraire.

Un 20 Heures, ça vous intéresserait ?
Pas du tout ! Et ce n'est pas du tout pour faire la maligne. Je rêve de talk, je pense que c'est plus moi.

En revanche, j'ai lu que le Soir 3 vous aurait intéressée...
Oui, c'est vrai, j'ai eu des contacts, la question s'est posée... Je me disais qu'il y avait des choses à faire. Et puis en fin de soirée, on a aussi une autre possibilité de revenir sur l'actualité, sur les événements. Donc effectivement, ça me correspond plus.

"La critique quand on est leader, c'est systématique, c'est le jeu"

La réussite de Léa Salame, passée de iTELE à France 2, c'est ce dont toute journaliste de chaîne info rêve en secret ?
Ca fait rêver si on a envie de se retrouver très exposé. Est-ce que c'est une nécessité pour faire son métier et prendre du plaisir ? Je ne sais pas. Pour l'instant, je prends énormément de plaisir et j'adore Laurent Ruquier et j'aime beaucoup ce que fait Léa, mais il y a des formats qui sont plus ou moins tentants...

Revenons à BFMTV. Première chaîne d'info de France. Le PAF comptera bientôt 4 chaînes d'info. Alain Weill votre patron pense que BFMTV "dérange le pouvoir" et tl met en cause l'indépendance du CSA. Vous êtes d'accord avec lui ?
J'ai envie d'être très pragmatique et très factuelle. Je pense qu'il y a des situations dans lesquelles ça s'impose. Si on prend un pays comme les Etats-Unis, qui a le plus grand nombre de chaînes de télévision. Il y a 320 millions d'habitants et 7 chaînes d'info. En France, 60 millions d'habitants, 3 chaînes d'info, bientôt 4, sans compter Euronews et France 24. Faites le calcul, et vous ne vous dites pas qu'il y a un problème quelque part ? Il n'y a pas cette nécessité, il n'y a pas ce besoin.

Ca vous inquiète ?
On est vigilant, forcément. Ca va nous restimuler aussi peut-être, ça va nous redonner un coup de boost, on va être sans doute encore plus attentif, encore plus travailleur, encore plus obstiné. C'est aussi ce qui fait notre marque.

Alain Weill parle carrément d'une "reprise en main de l'information en France", d'un "enjeu démocratique"... Il n'en fait pas un peu trop ?
Non, je ne crois pas. Je crois qu'en plus Alain Weill est quelqu'un de très mesuré, qui mène sa barque et sa maison de manière très discrète et dans la droite ligne de ce qu'il s'était fixé. Ce n'est pas quelqu'un de grandiloquent qui vient sortir des grands mots. Donc je pense qu'il y a une vraie justesse.

Dernière question, La Une de "Society", "BFM est-elle dangereuse ?", vous l'avez vécue comment ?
J'ai souri, parce que ça ressemble à tout ce qu'on a déjà dit avant, et encore avant. J'en parlais avec Patrick Poivre d'Arvor que j'ai reçu récemment et qui me disait "De toute façon, quand on est leader on est critiqué". C'est systématique, c'est le jeu. Nous pointer comme ça, ce n'est pas très réglo.

Nathalie Lévy
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