TF1 remet les masques. Ce soir, la chaîne lancera en prime time la saison 3 de "Mask Singer", son divertissement animé par Camille Combal et produit par Hervé Hubert. A cette occasion, puremedias.com a interrogé Xavier Gandon, le directeur des antennes TV et digitales du groupe TF1. Au menu de cette deuxième partie de l'interview notamment : les soirées électorales de la présidentielle sur TF1, l'avenir des séries US sur la Une, les projets en prime-time de TMC ou encore l'avenir de la télé-réalité sur TFX.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
Après "Les Visiteurs" le 10 avril, soir du premier tour de la présidentielle, comptez-vous diffuser "Les Visiteurs 2" sur TF1 le 24 avril pour le deuxième ?
(Rires). Non, il est prévu que nous consacrions notre soirée à la présidentielle le 24 avril.
N'était-il pas statutaire pour un leader comme TF1, de consacrer toute sa soirée du 10 avril au premier tour de la présidentielle ?
De notre point de vue, nous y consacrons notre prime time puisque la soirée électorale débutera à 18h30 et devrait se terminer autour de 21h25. Ce sera une spéciale de trois heures, sans parler de la soirée politique qui se poursuivra sur LCI. Le monde a changé avec la présence de quatre chaînes info et des réseaux sociaux. A mon sens, nous remplirons parfaitement ce soir-là notre double mission d'informer et de divertir.
Faisons de la politique fiction. Si Emmanuel Macron n'est pas qualifié pour le second tour, déprogrammerez-vous "Les Visiteurs" pour donner la priorité à l'actualité politique ?
C'est la rédaction qui aura la main sur l'antenne à ce moment-là et nous avons toujours montré que nous savions nous adapter.
On annonce une possible absence de Karine Ferri de "Danse avec les stars" la saison prochaine. Est-ce vrai ?
Ce n'est pas à l'ordre du jour.
Sur TMC, allez-vous proposer de nouveaux primes avec des youtubeurs ?
Oui, nous préparons un nouveau prime avec McFly et Carlito. Il est en cours de finalisation et nous le diffuserons avant la fin de l'année. Nous sommes aussi en discussion avec Michou* et Inoxtag* pour un prime time mais rien n'est encore signé. Je peux aussi vous annoncer d'autres nouveautés. Nous proposerons en direct de Nantes le spectacle de Jérôme Commandeur, "Toujours en douceur", en prime sur TMC le mercredi 27 avril. Nous continuerons aussi l'aventure avec la famille "Quotidien", dont les scores sont toujours impressionnants, de Martin Weill, à Willy Papa, en passant par Etienne Carbonnier ou Maiä Mazaurette. Je peux d'ailleurs annoncer qu'après avoir traité le désir féminin dans un premier prime, Maïa Mazaurette évoquera prochainement le désir masculin en prime time sur TMC avec un deuxième numéro baptisé "Désir, ce que veulent les hommes".
Après le succès du premier numéro avec Jean-Paul Rouve, "Rétroscopie" et Hélène Mannarino reviendront-ils sur TMC ?
Oui, nous avons un nouveau numéro prêt à être diffusé prochainement en prime avec Franck Dubosc.
Le groupe TF1 a annoncé la cession prochaine de TFX en cas de fusion avec M6. Est-ce à dire que vous allez cesser d'investir dans la chaîne jusqu'à sa vente ?
Non, pas du tout. La ligne éditoriale de TFX ne changera pas.
La télé-réalité est en difficulté sur TFX comme sur d'autres chaînes. Comptez-vous poursuivre les programmes de ce genre ?
La télé-réalité reste un grand genre de la télévision, très performant sur les cibles jeunes et sur le digital. C'est aussi un genre phare sur TFX et il va le rester. Il y a en effet un besoin de renouvellement. Nous avons déjà commencé à le faire en nous dirigeant vers une écriture plus "docu-réalité" que "télé-réalité". Je pense à des programmes comme la "JLC Family" ou "Mamans et célèbres". Nous allons continuer cette transformation en lançant à la rentrée "La bataille des clans" qui va opposer Carla et Kevin Guedj d'un côté, à la JLC Family, Jazz et Laurent, de l'autre.
Côté fictions, la saison 2 d'"HPI" sera l'évènement de la fin de saison pour TF1 ?
Oui, sans aucun doute. Cette saison 2 est très réussie.
Après un carton pour son pilote, "Le remplaçant" avec JoeyStarr a déçu pour son retour. Comment l'expliquez-vous ?
Il y avait un contexte concurrentiel tendu avec le lancement d'une fiction française évènementielle sur France 2 ("L'île aux 30 cercueils", ndlr) et de "Mariés au premier regard" sur M6. C'est aussi une marque que nous avons mis un peu plus de temps que prévu à faire revenir à l'antenne à cause de perturbations du tournage liées au Covid. Pour autant, les scores sont très honorables - même si nous aurions aimé faire plus - et nous avons encore d'autres numéros pour les améliorer. Nous croyons en ce personnage et nous allons creuser le sillon.
N'est-ce pas la saison de trop pour "Clem", dont le lancement de la saison 12 a signé des scores décevants ?
C'est trop tôt pour le dire, surtout que cette série nous a habitués à des regains d'audiences par le passé. Nous verrons à l'issue de la diffusion de la saison en cours.
"Je te promets" reviendra-t-il pour une saison 3 malgré ses scores modestes sur l'ensemble du public ?
Nous y travaillons. Plus largement, j'aimerais souligner que TF1 est le seul acteur à fédérer tous les publics avec son offre de fictions, qu'il soit jeune ou plus âgé. C'est le cas avec "Balthazar" ou "HPI". On ne peut pas, en revanche, le faire systématiquement. Dans notre gamme de fictions, nous avons donc aussi des séries qui s'adressent à un public un peu plus jeune, et pour lesquelles on va davantage regarder les scores sur ces cibles. C'est le cas pour "Je te promets" où nous faisons plus de 30% de part de marché sur cibles sur le public de moins de 50 ans.
Les faibles scores mensuels sur l'ensemble du public de TF1 en janvier et février - avec un plus bas égalé - ne vous inquiètent pas ?
Non et ils sont d'autant plus remarquables compte tenu du contexte avec par exemple les Jeux Olympiques en février (qui ont boosté France Télévisions ce mois-là, ndlr). Nous maintenons un écart conséquent avec notre premier concurrent. C'est le statut unique en Europe de TF1 d'être à la fois leader 4+ et sur les cibles commerciales. C'est un jeu d'équilibriste.
Vous avez réduit cette saison votre offre de fictions étrangères, notamment américaines. Ce mouvement va-t-il durer ?
Pas forcément. Ce n'est pas une volonté stratégique de notre part mais plutôt une adaptation à l'offre actuelle de fictions étrangères, notamment aux Etats-Unis. Nous sommes là-bas face à un phénomène d'intégration verticale qui assèche l'offre de séries US. Les studios américains ont de plus en plus tendance à garder leurs créations pour leur propre plateforme. Cela ne nous empêche cependant pas de saisir les opportunités quand elles se présentent. Nous proposons ainsi en ce moment la dernière saison de "Grey's Anatomy", et lancerons bientôt "Superman et Loïs" ou "La Brea", une série dans la veine de "Lost" qui sera, j'en suis sûr, un grand succès sur TF1.
Cette évolution du marché américain nous pousse aussi à prospecter davantage sur d'autres marchés, notamment européens. C'est ce que nous avons fait avec "Doc", une série médicale italienne diffusée sur la RAI, qui a été un véritable succès sur notre antenne. Nous proposerons d'ailleurs la saison 2 prochainement. Les passerelles européennes se développent aussi dans l'autre sens puisque nous avons exporté "HPI" dans 90 territoires et que la série est déjà un succès en Espagne et en Italie.
Comptez-vous survivre à titre personnel à la fusion annoncée entre TF1 et M6 ?
Ça n'est évidemment pas à moi de répondre à cette question (sourire). Ce projet est une formidable opportunité et je suis pleinement mobilisé avec toutes les équipes de l'antenne pour accompagner au mieux sa réussite.
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