Yogi l’ours n’est pas à prendre au sérieux et n’a aucunement le niveau d’un Pixar, loin de là, tant au niveau du scénario qu’artistique. Mais stars de l’écurie animée Hanna-Barbera depuis la fin des années 1950, les ours parlants Yogi et Booboo sont toujours aussi mignons. Eric Brevig se lance donc dans la réalisation après avoir été superviseur d’effets visuels pour des films assez innovants comme [film%]Le Jour d’après[/film%] et Le village. Il s’est égaré en chemin mais l’effort est louable, surtout qu’il est en 3D.
Sur un scénario qui tient comme une minable corde à linge qui s’effiloche, il se montre ici particulièrement doué pour juxtaposer des séquences franchement drôles d’une façon complètement idiote. Les gags proposés ne sont, il est vrai, que de ceux qui peuvent plaire à un enfant, ou du moins, c’est ce qu’il faut croire. Il faut se placer derrière si on a honte de tant rire.
Quand le ridicule ne tue pas
Il est particulièrement intéressant de voir que les personnages humains côtoient les animations comme Yogi et son ami Booboo, mais le résultat n’est pas particulièrement joli. Les acteurs sont des plus quelconques, tout aussi idiots que les gags et dans ce cas, tout à fait appropriés à la situation. Quelle surprise de retrouver Anna Faris avec le même air éberlué et innocent que son rôle dans Smiley Face. Mais comment fait-elle ? Les rôles sont particulièrement caricaturaux, le méchant est un vrai méchant pur, dur et sans aucune morale : le maire Brown, une sorte de Gargamel à tout casser ! C'est suffisamment clair pour être compris par les enfants de 5 ans, en tout cas.
Un autre point positif pour Yogi l'ours : ses aventures n’ont rien d’ennuyant et la séquence de dérive en rafting est très réussie, même si elle finit brusquement. En prime, on a une histoire d’amour entre le gardien du parc et la jeune réalisatrice passionnée de nature : les deux idiots font la paire. Digne de mention : l’animal rare à très longue langue qui sauve le parc, la cerise sur le sundae.
Tout ça est bien sympathique et nous fait penser au bon vieux Winnie l’ourson, le gentil compagnon de notre enfance que l’on a plaisir à retrouver. Yogi l'ours, un film thérapeutique pour oublier tous ses problèmes, ça oui, car tout est bien qui finit bien et on rigole bien dans le parc de Jellystone ! Et si ça se trouve, on rigole peut-être plus que devant un Harry Potter ou Là-haut.
