"16 levers de soleil" : Les dessous du documentaire spatial évènement avec Thomas Pesquet

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"16 levers de soleil" : Les dessous du documentaire spatial évènement avec Thomas Pesquet
Par La rédaction Rédaction
Thomas Pesquet dans "16 levers de soleil"
Thomas Pesquet dans "16 levers de soleil" © La Vingt-Cinquième Heure
L'astronaute français et ses collègues ont filmé les six mois de leur mission dans l'espace. Un défi technique autant qu'artistique.

Partenariat. Comment réaliser un documentaire sur un homme placé en orbite à 450 kilomètres de la Terre ? C'est l'une des difficiles questions auxquelles Pierre-Emmanuel Le Goff a dû répondre pour fabriquer son nouveau film baptisé "16 levers de soleil". Consacré à Proxima, la mission de six mois de Thomas Pesquet dans l'espace, ce documentaire inédit et à distance a constitué un véritable défi technique et artistique.

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Le réalisateur français a ainsi dû redoubler de prévoyance, ne serait-ce que pour s'assurer que l'équipe d'astronautes soit en mesure de manier des caméras très haute définition (6K) dans l'espace. "En amont, on a d'abord mis en place avec la NASA une préparation pour que Thomas Pesquet et ses équipiers soient en capacité d'utiliser des caméras 6K. Cette préparation était intégrée à leur formation à la mission.", raconte-t-il.

Des contraintes techniques particulières

Le réalisateur français a ensuite pu faire embarquer à bord du lanceur Soyouz deux de ses caméras très haute définition, ainsi que près de 6 caméras HD. Pierre-Emmanuel Le Goff a aussi pu avoir accès aux images des nombreuses caméras de surveillance intérieures et extérieures de la station spatiale internationale. Il a enfin tourné lui-même de nombreuses images à terre, mais a aussi confié une caméra à la femme de Thomas Pesquet, afin de rendre compte de leur échanges à distance.

L'équipe du film a par ailleurs dû faire face à des contraintes spécifiques liées à l'environnement de tournage si particulier. Elles étaient tout d'abord liées à la nécessaire validation technique de la NASA concernant le matériel envoyé dans l'espace. Autre problème majeur : la dégradation des capteurs des caméras HD embarqués par Thomas Pesquet et ses collègues. "Leurs capteurs, comme les astronautes, sont bombardés en permanence de rayonnements cosmiques. Des pixels sont rapidement morts sur les capteurs. En post-production, nous avons eu un énorme travail pour mettre en place un process de re-création des pixels morts. Il fallait les remplacer", explique Pierre-Emmanuel Le Goff.

Une 'shooting list' pour Thomas Pesquet

Autre défi technique : trouver des caméras capables de filmer Thomas Pesquet lors de ses sorties hors de la station spatiale. Pour "16 levers de soleil", l'astronaute français a ainsi été le premier à pouvoir utiliser une Go Pro 4K, la meilleure caméra jamais utilisée pour filmer ce genre de sorties dans l'espace. "Les contraintes étaient alors importantes puisqu'il fallait que la caméra supporte des variations de températures allant de -150 à +150 degrés", relate le réalisateur. "Il fallait donc une isolation particulière de la caméra, afin de la refroidir ou de la réchauffer en fonction de la position de la station spatiale par rapport au soleil durant la sortie. Ce matériel avait été développé pour l'occasion par la NASA", précise-t-il.

Une fois formés à la captation d'images, les astronautes devaient aussi savoir quoi filmer. "Il fallait extrêmement bien écrire à l'avance le film. Les précédentes missions spatiales nous permettaient de savoir à l'avance quels types de plans on pouvait imaginer mais aussi la disposition de la station spatiale", explique Pierre-Emmanuel Le Goff. "J'ai mis en place avec Thomas Pesquets une 'shooting list', autrement dit une liste de plans à tourner avec différentes optiques, différents mouvements de caméras et surtout, une précision quant à l'action que je voulais se voir dérouler à l'image", détaille-t-il. "Je classais cela par ordre de priorités, avec un code couleur. Ensuite, nous étions en relation régulière par email avec Thomas, afin de faire des points et savoir où il en était de ses différents tournages".

Du saxophone dans l'espace en guise de scène d'ouverture

Pour les besoins de "16 levers de soleil", un saxophone a également été emporté dans les bagages des astronautes. Instrument joué en amateur par Thomas Pesquet dans l'espace, il est aussi très présent dans la bande-originale du film imaginée par le compositeur Guillaume Perret. C'est ainsi l'image de l'astronaute français jouant en lévitation du saxophone qui constitue la scène d'ouverture du film, mais aussi son affiche. L'instrument a été choisi pour sa tessiture "très proche de la voix humaine" et sa capacité à "créer de l'émotion". "J'avais le plan d'ouverture en tête depuis le début, c'est à dire Thomas dans la coupole, en train de jouer du saxophone en apesanteur, avec la terre qui défile derrière lui", raconte Pierre-Emmanuel Le Goff. "On poussait pour que l'agence spatiale trouve les moyens de faire monter le saxophone", raconte-t-il.

Et cela n'a pas été une mince affaire. "Au fur et à mesure, on avait plutôt des réponses négatives", raconte ainsi le réalisateur. "On a eu un gros coup de stress quand un cargo ravitailleur spatial (sans astronautes à l'intérieur, ndlr) a explosé après son décollage. On se disait qu'il y avait de fortes chances que le saxophone, s'il devait monter, se trouve dans ce cargo. On s'est demandé si on n'avait pas perdu le saxophone. Le 28 février, on a finalement appris, via une photo, que les équipiers de Thomas Pesquet lui avait offert le saxophone qu'ils avaient caché pendant plusieurs semaines. Il l'avait réceptionné via un autre cargo spatial. J'ai alors demandé à mon compositeur de faire un morceau en urgence, pas trop complexe. Je l'ai fait parvenir par mail à Thomas, avec des prises de sons témoins réalisées par Guillaume Perret, afin qu'il puisse se caler dessus. Cela nous a permis d'avoir cette séquence vraiment inédite et un moment clé du film", s'enthousiasme Pierre-Emmanuel Le Goff.

Un voyage intérieur avec Saint-Exupéry

A la demande du réalisateur, Thomas Pesquet a aussi emmené dans la station internationale les écrits d'Antoine de Saint-Exupéry. "Je voulais, à travers ce film, non pas seulement raconter l'histoire de la mission spatiale avec sa dimension scientifique, mais aller plus loin en racontant le voyage intérieur de Thomas", décrypte Pierre-Emmanuel Le Goff. "Pour moi, c'était ainsi important d'avoir l'appui des écrits de Saint-Exupéry afin d'amener du sens, de l'émotion et de faire du film une véritable expérience immersive", raconte-t-il.

Pour ce faire, Pierre-Emmanuel Le Goff a d'ailleurs confié à Thomas Pesquet une statuette du Petit Prince qui le suit depuis des années. "Pour moi, avec ce voyage du Petit Prince, l'idée était de raconter cette prise de recul de Thomas par rapport à notre planète et sa situation géopolitique compliquée à cette période, avec l'accession au pouvoir de Donald Trump ou les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord", explique-il. Pierre-Emmanuel Le Goff souhaite ainsi donner une dimension poétique à son film, mais aussi créer une prise de conscience autour des enjeux environnementaux, montrant ainsi la folie des hommes dont parlait Saint-Exupéry.

Où et quand voir ce film ?

"16 levers de soleil", soit le nombre de levers de soleil que peuvent voir chaque jour ces astronautes faisant le tour de la Terre toutes les 90 minutes, sortira en salles le 3 octobre prochain, cinquante ans après "2001, l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick. En même temps que la sortie en salles, l'équipe de production proposera le film en réalité virtuelle dans une quarantaine de lieux en France. De quoi avoir une expérience encore plus sensorielle de ce défi technique et artistique inédit relevé de main de maître par Pierre-Emmanuel Le Goff.

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