Apolline de Malherbe n'y va pas par quatre chemins. Depuis la diffusion du portrait de "Complément d'enquête" consacré à Gérard Depardieu, les personnalités sont nombreuses à condamner le comportement déplacé et les propos tenus par l'acteur, alors filmé par Yann Moix lors d'un voyage en Corée du Nord. Sur ces images jamais diffusées avant l'émission de France 2, les téléspectateurs du service public ont pu entendre le comédien de 75 ans tenir des propos polémiques face notamment à une mineure.
"Il a remis une très lourde pièce dans la machine"
En décembre 2023, dans une émission exceptionnelle de "C à vous" à l'Élysée, le président de la République, Emmanuel Macron, avait évoqué cette affaire en réagissant en ces termes : "Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme. Je déteste ça", avait-il fait savoir, avant d'estimer qu'il fallait éviter tout "emballement" sur des propos qui pourraient être sortis de leur "contexte". "J'ai compris qu'il y avait des polémiques sur des (passages) du reportage", avait-il par ailleurs constaté avant de défendre la présomption d'innocence en refusant de juger l'acteur : "Vous pouvez accuser quelqu'un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d'innocence qui existe (...). J'ai simplement envie que Gérard Depardieu puisse défendre ses droits comme tout un chacun et continuer à travailler, à créer", avait-il déclaré, ajoutant que Gérard Depardieu faisait la fierté de la France.
Des propos qui ont fait couler beaucoup d'encre et sur lesquels Emmanuel Macron était revenu lors d'une conférence de presse XXL organisée la semaine dernière. Le Président de la République avait alors confié n'avoir "aucun regret d'avoir défendu la présomption d'innocence pour une personnalité publique, un artiste en l'espèce", mais il s'était reproché "de ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes qui sont victimes de ces violences est importante" et de ne pas avoir dit "combien ce combat est important" pour lui.
"Il y a aussi des images qui m'ont écoeurée, qui m'ont dégoûtée"
Ce samedi 20 janvier 2024, sur le plateau de "Quelle Époque !", Apolline de Malherbe a vivement condamné l'attitude d'Emmanuel Macron : "Je pense qu'il a remis une très lourde pièce dans la machine en prenant trop de temps..." a-t-elle dénoncé face à Léa Salamé, ajoutant qu'elle n'avait aucun problème à ce qu'il "défende la présomption d'innocence, qu'il défende l'immense acteur, qu'il défende aussi ce qu'il incarne du cinéma français".
Le problème pour la journaliste de RMC repose sur le fait qu'Emmanuel Macron n'ait pas pensé aux femmes qui se disent victimes : "Il y a aussi des images qui m'ont écoeurée, qui m'ont dégoûtée. Je ne comprends pas qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il était interrogé là-dessus ne dise pas les deux (...) Il aurait pu le faire, il aurait pu dire : 'Écoutez je trouve que la présomption d'innocence est trop lourdement bafouée (...) mais la parole des femmes et aussi les propos de Depardieu... Dire simplement : 'C'est des propos dégueulasses. C'est juste des propos dégueulasses, ça n'enlève rien à l'acteur. Puis aller jusqu'à la fierté de la France, moi ça m'a posé un problème aussi en tant que président de la République", ajoute-t-elle afin de conclure ses propos. Puremédias.com vous propose de découvrir la séquence dans la vidéo ci-dessus.