Le cinéma français en pleine introspection. Ce lundi 15 janvier, Stéfi Celma était l'invitée de Philippe Vandel dans l'émission "Tout et son contraire" sur Franceinfo. L'actrice, qui est également chanteuse, révélée par la série "Dix pour cent", était présente pour parler de son actualité, notamment de sa chanson "Baltimore" sortie début novembre 2023.
Mais, profitant de sa présence sur le plateau, le journaliste l'a ensuite interrogée sur les conditions du tournage du film "Les Volets verts", dans lequel elle partage l'affiche avec une ribambelle de stars du cinéma : Fanny Ardant, Benoît Poelvoorde , Fred Testot , Anouk Grinberg et... Gérard Depardieu. "Moi, j'ai répondu à l'invitation de Jean Becker qui est un cinéaste dont j'admire le travail, quelqu'un de très élégant. Après c'est vrai que, c'est de notoriété publique, Gérard Depardieu, c'est la personne qui s'exprime de la façon la plus grossière que j'ai pu rencontrer de ma vie", a confié l'actrice de 37 ans.
"Je l'ai entendu débiter ses ordures sexuelles"
Depuis la diffusion de "Complètement d'enquête" dans lequel on peut le voir répéter des propos obscènes envers les femmes qu'il croise, l'acteur de 74 ans est au centre d'une tempête médiatique. Mais les accusations contre l'acteur ne datent pas du documentaire du magazine d'investigation de France 2. Anouk Grinberg, également présente sur le tournage des "Volets verts" donc, est sortie de son silence dès octobre 2023 pour soutenir, Charlotte Arnould, une jeune comédienne qui a porté plainte contre Gérard Depardieu pour viols, une plainte pour laquelle l'interprète d'Obélix est mis en examen depuis 2020.
Anouk Grinberg, qui connaît l'acteur depuis plus de vingt ans, a assuré dans une interview accordée au magazine "Elle" avoir participé à ce tournage en se "bouchant le nez". "Tous les jours je l'ai entendu débiter ses ordures sexuelles aux autres femmes sur le plateau. J'ai été, d'une certaine manière, complice : je ne lui ai pas mis de baffe quand il parlait très mal aux femmes, je ne lui ai pas dit 'Ta gueule !' (...) Il disait en ricanant : 'Il faut que je fasse gaffe, la justice m'emmerde à cause d'une petite qui me traîne en justice'. Ça le faisait rire, et tout le monde se taisait."
Une déclaration qui vient donc d'être corroborée par le témoignage de Stéfi Celma. "Ce que je me suis dit assez rapidement, c'est qu'il fallait que pour le tournage se passe bien, que je reste à bonne distance", a-t-elle assuré, avant de préciser : "Je n'ai pas reçu cette éducation d'entendre des grossièretés comme ça régulièrement. Donc c'est ce que j'ai trouvé pour vivre le mieux possible ce tournage".
La comédienne est également revenue sur la séquence choquante diffusée dans le reportage de France 2 : "J'ai vu le 'Complément d'enquête' comme tout le monde, j'ai été très choquée par ces images, ma position est très claire : l'impunité, c'est non. L'abus de pouvoir, l'abus de notoriété, c'est stop. Peut-être qu'il y a 50 ans, c'est quelque chose qui pouvait passer, mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas."
